Voir toutes les informations
Moses und Aron
Opéra Bastille - du 20 octobre au 09 novembre 2015
Moses und Aron
Arnold Schönberg
Opéra Bastille - du 20 octobre au 09 novembre 2015
1h45 sans entracte
À propos
En quelques mots :
"Inimaginable parce qu’invisible, parce qu’inconcevable, parce qu’infini, parce qu’éternel, présent partout, tout puissant."- Moses und Aron, Acte I, scène 2
« La leçon qui m'a été inculquée de force l'année dernière, je l'ai enfin apprise, et jamais je ne l'oublierai : je ne suis pas un Allemand, ni un Européen, peut-être même à peine un être humain, mais je suis juif. » Malgré une conversion au protestantisme dans sa jeunesse, Schönberg est la cible d'attaques antisémites dès 1921. La violence de ce rejet l’ébranla et le décida à renouer avec ses racines, tout en développant une lecture très personnelle de l’Ancien Testament. Esquissé sous la forme d'une cantate bientôt élargie aux dimensions d'un oratorio, le projet devint un opéra philosophique opposant les deux frères Moïse et Aaron, la radicalité et le compromis, ou encore la parole embarrassée et le lyrisme du chant, face à la communauté versatile incarnée par des chœurs à l’importance exceptionnelle.
« Ô mot, toi qui me manques ! », la dernière réplique prononcée par Moïse, condense la faiblesse tragique du prophète et l’expression de son impossibilité à surmonter ses propres contradictions. Revenu officiellement au judaïsme à Paris peu avant son exil aux États-Unis, l'inventeur du dodécaphonisme fut lui-même en proie, durant les deux décennies qui lui restaient à vivre, à une impuissance quasi existentielle, celle d’achever Moses und Aron. Avec ce chef-d'oeuvre, Philippe Jordan guide l'ensemble des forces musicales de l'Opéra de Paris, et Romeo Castellucci fait des débuts très attendus sur la scène de l’Opéra Bastille.
-
Moses und Aron
Opéra en deux actes (1954)
En langue allemande
-
Représentations
Réservez vos places dès maintenant grâce au pass’ saison
Disponible en audiodescription
Avantages tarifaires
Plus de places disponibles actuellement
Réservez vos places dès maintenant grâce au pass’ saison
Disponible en audiodescription
Avantages tarifaires
Plus de places disponibles actuellement
Galeries
Vidéos
Audios
Moses Und Aron - Arnold Schönberg
— Par En partenariat avec France Musique
Coulisses
© Bernd Uhlig
Podcast
Podcast Moses und Aron
"Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris" - en partenariat avec France Musique
07’
-
En partenariat avec France Musique
Avec « Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris », nous vous proposons des incursions originales dans la programmation de la saison à la faveur d’émissions produites par France Musique et l’Opéra national de Paris. Pour chacune des productions d’opéra et de ballet, Judith Chaine pour le lyrique et Stéphane Grant pour la danse, vous introduisent, avant votre passage dans nos théâtres, aux œuvres et aux artistes que vous allez découvrir.
03:09’
Vidéo
« Moses und Aron est un autoportrait de Schönberg »
Entretien avec Philippe Jordan
© Bernd Uhlig / OnP
05:41’
Vidéo
Souvenirs de scène : John Graham-Hall
Le Ténor raconte son Moïse et Aaron
Les retransmissions proposées par l’Opéra national de Paris vous permettent de voir ou revoir quelques-uns des spectacles qui ont marqué ces dernières saisons.
Pour les accompagner, Octave a souhaité donner la parole aux artistes qui ont participé à ces productions. Ils se sont prêtés au jeu et ont accepté de se filmer, chez eux, pour raconter leur expérience, partager leurs souvenirs des répétitions et représentations, et évoquer les défis techniques et artistiques de leur rôle. Ils évoquent également la façon dont ils poursuivent leur activité artistique, en attendant de retrouver la scène et le public.
© DT / OnP
Article
Les grands débuts
Regard sur la saison 15/16
06’
À l’occasion de la pause estivale, nous vous proposons un regard rétrospectif sur la première saison de Stéphane Lissner à l’Opéra national de Paris. Chanteurs, metteurs en scène, scénographes… 2015-2016 a marqué les débuts à l’Opéra de Paris de nombreux artistes de premier plan. Retour sur une saison-manifeste.
Et la Folie s’empara du Palais Garnier…
Il faut croire que cette production de Platée mise en scène par Laurent Pelly est indémodable : saison après saison, on la retrouve avec le même plaisir. Plus encore, elle réussit toujours à nous surprendre et à nous arracher des éclats de rire. Il faut dire que cette fois, le spectacle pouvait se prévaloir de la présence de Julie Fuchs, soprano nouvelle génération qui faisait ses débuts à l’Opéra de Paris et nous a comblés par son interprétation de la Folie.
Et Romeo Castellucci se confronta à Moses und Aron…
L’événement inaugural de cette saison a incontestablement été Moses und Aron de Schönberg donné pour la première fois à l’Opéra Bastille. Metteur en scène, auteur de spectacles au théâtre et à l’opéra qui sont autant de chocs visuels, l’Italien Romeo Castellucci s’est confronté à cette fable biblique sur l’errance d’un peuple et les limites de la parole. Le terme de « confrontation » n’est pas de trop lorsque l’on sait la place qu’occupe l’image dans l’esthétique de Castellucci, place qu’interroge précisément Schönberg dans son opéra. De cette opposition dialectique entre un artiste majeur d’aujourd’hui et l’une des œuvres les plus fascinantes du XXe siècle est sorti un geste artistique mémorable, un manifeste esthétique : sur la vaste scène de l’Opéra Bastille, s’est étendu un désert – d’abord blanc puis maculé de noir – jusqu’à faire disparaître les artistes des Chœurs, cependant que les notes de Schönberg résonnaient implacablement.
Et Barbara Hannigan enflamma La Voix humaine…
Et Faust quitta la Terre pour Mars…
Pour ses débuts à l’Opéra de Paris, le metteur en scène letton Alvis Hermanis s’est emparé du mythe de Faust et en a fait une relecture très contemporaine : s’inspirant du projet « Mars One » qui entend coloniser la planète Mars, voyant dans le cosmologue Stephen Hawking le digne héritier du savant, il a imaginé une mise en scène où le pacte du savant avec le Diable devient un aller simple vers la Planète Rouge. Sous la direction musicale de Philippe Jordan, Jonas Kaufmann, Bryan Hymel, Bryn Terfel et Sophie Koch composaient un plateau vocal de premier ordre.
Et Rosina se libéra des griffes de Bartolo…
Et Rigoletto cessa de rire…
Et Lear fut créé en version originale au Palais Garnier…
© Elena Bauer / OnP
Article
Portfolio | Traverser le désert
Moses und Aron en répétition
05’
« Ô verbe, verbe, toi qui me manques ! » Ces paroles prononcées par Moses, impuissant à convaincre le peuple d'Israël, pourraient aussi bien être comprises comme la métaphore de tout travail de mise en scène : pour réaliser un spectacle, le metteur en scène dispose de ces moyens d’expression purement théâtraux que sont le geste, l’espace ou le silence… Mais pas de la parole. Il doit renoncer à ses propres mots pour utiliser les mots d’un autre : des mots qui ont parfois été écrits des siècles avant lui.
Cela fait cinq semaines qu’ont commencé les répétitions de Moses und Aron, œuvre monumentale dont la programmation sur la scène de Bastille constitue l’un des événements de ce début de saison. Cinq semaines que Romeo Castellucci, les solistes, l’Orchestre et les Chœurs - dirigés respectivement par Philippe Jordan et José Luis Basso - toutes les équipes de l’Opéra ont entrepris ce voyage artistique qui les rapproche peu à peu de la Première. Cinq semaines que, loin des images-chocs auxquelles on associe volontiers son nom, le metteur en scène s’attache patiemment à tisser son spectacle, de répétitions en dialogues et de dialogues en répétitions. La photographe Elena Bauer a capté l’atmosphère de ces séances et mis en images les réflexions de Romeo Castellucci.
Inspiré de L’Exode et du Livre des Nombres, l’opéra de Schönberg raconte la vocation de Moses, qui se voit confier par le Buisson ardent la mission de libérer le peuple d’Israël. Mais le prophète se révélant incapable de communiquer, son frère Aron devient sa voix. Au cœur de l'œuvre, l'opposition des deux frères : Moses sait comprendre la pensée divine mais ne peut l’exprimer ni la transmettre, Aron maîtrise l’art oratoire mais falsifie l’idée dès lors qu’il la formule. C'est le conflit entre l’esprit et la matière, l’idée et sa représentation, la pensée et le verbe…
Le peuple est le troisième personnage du drame : le peuple d’Israël, peuple déraciné qui figure la communauté humaine. De fait, l’opéra met en jeu un nombre exceptionnel de choristes - 88 - qui jouent tout au long de l’ouvrage un rôle dramaturgique de premier plan. Mettre en scène ces 88 artistes des Chœurs est assurément l’un des défis de cette production. En répétition, Romeo Castellucci explore les effets de nombre que permet ce chœur pléthorique : il lui donne tantôt la forme géométrique d'un carré qui avance en rangs serrés, tantôt celle d'une aiguille qui parcourt le cadran du temps. Dans le deuxième acte, lorsque Moses a disparu et que la révolte gronde, le metteur en scène joue des effets inquiétants qu'il obtient en plaçant cette foule au bord de la scène, comme une réserve d'eau retenue par un barrage, qui finit par céder, laissant déferler dans l'espace un torrent violent.
« Je suis comme dans l’atelier d’un sculpteur. Je dois travailler cette matière pour réussir à trouver une forme qui change continuellement, à l’image de ce peuple qui se métamorphose à l’infini. » En cela, Romeo Castellucci se rapprocherait plutôt de Aron : celui qui façonne le peuple. Mais il est aussi Moses : en répétition, il écoute plus qu’il ne parle. Et les équipes de l’Opéra ont remarqué sa singulière façon de travailler : partir d’une idée – souvent une image – pour la confronter à sa réalisation scénique. Mais toujours, au final, revenir à l’idée.
«Je voulais surtout éviter de me laisser piéger par une scénographie. J’ai donc imaginé quelque chose qui n’existe pas, un non-lieu qui suivrait le mouvement de Moses pour lequel la pensée prévaut sur toute chose. Au premier acte, l’espace n’existe pas : le désert a envahi notre conception même du décor. Puis, quand Moses se rend sur la montagne pour recevoir les tables de la Loi, il se passe quelque chose : le monde jusqu’alors plongé dans son esprit devient réel. Or, c’est un scandale pour Moses qui voit dans ce réel la corruption de l’idée de Dieu : pour lui, le corps même est une tache. Le deuxième acte s'apparente donc à la ruine de la pureté du premier. »
Le désert que doit traverser le peuple d’Israël est avant tout un désert du langage : « Le langage d’un peuple est comme un abri, une maison commune. Lorsque l’on cesse de pouvoir communiquer les uns avec les autres, lorsqu’un gouffre se creuse entre les êtres, alors le langage devient un désert. »
« C'est une œuvre qui interroge la nécessité de l'image, la nécessité d'abandonner l'image, de dépasser l'image. »
Schönberg n’a jamais écrit la musique du troisième acte : Moses und Aron demeure inachevé, amputé de sa fin qui devait relater, avec la mort d’Aron, le triomphe de l’idée sur sa falsification. Mais pour Romeo Castelluci, il ne s’agit pas d’un hasard. Le metteur en scène y voit un acte manqué, plutôt qu'un acte manquant, qui fait culminer la question de l’irreprésentable posée tout au long de l’œuvre : « C’est du haut de ce troisième acte qu’il faut regarder tout l’opéra. »
Simon Hatab est dramaturge à l'Opéra national de Paris.
04:20’
Vidéo
Ô verbe, toi qui me manques !
Entretien avec Romeo Castellucci
Pour comprendre Moses und Aron, Romeo Castellucci est parti des derniers mots prononcés par le personnage de Moses, impuissant à convaincre le peuple d’Israël : « Ô verbe, verbe, toi qui me manques ! » Le metteur en scène nous livre ses réflexions sur cette œuvre capitale du XXe siècle.
Mécènes et partenaires
-
Avec le soutien exceptionnel du Dr Léone Noëlle Meyer
-
Les avant-premières bénéficient du soutien exceptionnel de la Fondation BNP Paribas
-
Avec le soutien de l'AROP
Moses und Aron fera l’objet d’une captation audiovisuelle réalisée par François-René Martin, coproduite par l’Opéra national de Paris, Bel air Media et Arte, avec le soutien du CNC. Moses und aron sera retransmis en direct sur Arte concert et le site de l’Opéra national de Paris le 20 octobre 2015, puis diffusé sur Arte le 23 octobre 2015
Moses und Aron sera diffusé en différé sur France Musique le 31 octobre 2015 dans l’émission samedi soir à l’opéra de Judith Chaine
Partenaires médias et techniques
-
Mécène des retransmissions audiovisuelles de l'Opéra
-
Coproducteur de la captation
-
Partenaire du spectacle
-
Diffuseur TV
-
Distributeur TV international
-
Diffuseur radio