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Lucia di Lammermoor
Opéra Bastille - du 14 octobre au 16 novembre 2016
Lucia di Lammermoor
Gaetano Donizetti
Opéra Bastille - du 14 octobre au 16 novembre 2016
2h40 avec 1 entracte
Langue : Italien
À propos
En quelques mots :
« La terre et le ciel m’ont trahie ! Je voudrais pleurer mais je ne puis… Les pleurs mêmes m’abandonnent ! »Lucia, Acte II, scène 6
Dans les collines de Lammermuir, au sud de l’Écosse, la belle Lucia retrouve à chaque aurore un mystérieux jeune homme dont elle est amoureuse : Edgardo, de la lignée des Ravenswood. Mais comme dans Roméo et Juliette de Shakespeare, les amants sont issus de deux familles en guerre et n’ont pas le droit de s’aimer. L’histoire authentique de Janet Dalrymple – qui assassina son mari pendant sa nuit de noces et le paya de sa raison – avait déjà inspiré un roman à Walter Scott. Donizetti s’en empare et Lucia di Lammermoor connaît un succès immédiat à sa création à Naples en 1835. S’appuyant sur un livret d’une clarté et d’une puissance dramatique rares, le compositeur hisse le bel canto à son stade suprême. Devenu emblématique de l’opéra romantique, le célèbre « air de la folie » incarne aujourd’hui encore la magie de la musique italienne. Somptueuse fleur fracassée par la violence d’une société d’hommes, Lucia est interprétée par la Sud‑Africaine Pretty Yende, étoile montante de la scène lyrique, dans la production d’Andrei Serban, dirigée par Riccardo Frizza.
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Lucia di Lammermoor
Dramma tragico en deux parties (1835)
D'après Walter Scott, La Fiancée de Lammermoor
En langue italienne -
Représentations
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Lucia di Lammermoor - Gaetano Donizetti
— Par En partenariat avec France Musique
Coulisses
© Émilie Brouchon / Onp
Article
Une folle joie
Le rôle de Lucia
05’
En me plongeant dans le livret de Lucia di Lammermoor, je ne m’attendais pas à rencontrer une telle expression de liberté et de joie dans l’air de la folie. J’ai d’abord connu Lucia à travers ses grandes interprètes. Des chanteuses qui exprimaient toutes de la tristesse, beaucoup de mélancolie, de la douceur. Elles incarnaient ainsi une idée très romantique de l’héroïne. Une conception du rôle avec laquelle mon travail prend ses distances.
À mes yeux, Lucia est proche de Woyzeck, son contemporain. Comme le personnage de Büchner, elle subit des pressions familiales, sociales et politiques qui l’amènent dans des retranchements dont elle ne peut s’abstraire qu’en tuant. Prisonnière d’un monde masculin dans lequel elle est totalement perdue et terrorisée, manipulée par un frère pervers, Lucia est poussée au crime. Son meurtre, que l’on assimile par facilité à un acte de folie, l’amène à se libérer.
Pour la première fois de sa vie, elle accède à une normalité. Il lui est enfin permis d’utiliser son imagination, de faire preuve de fantaisie, de dialoguer tendrement avec Edgardo dans ses rêves. L’état de joie dans lequel elle bascule brusquement est déstabilisant et attristant pour le spectateur, alors conscient de l’illusion qui la berce. Mais cette illusion est aussi une échappatoire vers un monde voisin de celui de l’Art. Elle devient une sorte d’artiste libre de faire ce qu’elle veut.
Aussi, avons-nous réfléchi avec William Dudley, le scénographe, à un décor qui permette une expression physique assez poussée. Il est à envisager comme un effondrement, une ruine sur laquelle elle évolue et se dresse, en joie. Sa grande mobilité contraste avec les interprétations de l’air de la folie généralement statiques. « Pourquoi en demander autant à la chanteuse, la musique parle d’elle-même ! », diront les détracteurs de mon spectacle.
Nombre de chanteuses arrivent avec leur propre conception du rôle qu’elles ont déjà chanté ou étudié avec leur coach, en postulant que « Lucia » est un opéra romantique et mélancolique. Le tragique qui parcourt la partition justifierait qu’un sentiment de tristesse file le jeu de l’héroïne. Or elles se doivent, je crois, de montrer beaucoup de fraîcheur. J’insiste autant que nécessaire dans le duo de la forêt pour que la soprano sourie et transpire la joie.
Je suis de ces gens absolument convaincus que le théâtre et la musique sont liés. N’importe quel son émis par la voix doit venir du soi profond et ne saurait être produit pour le plaisir de faire du Beau. Dans l’air de la folie, chaque note a une justification. Il est évidemment impensable de demander à la chanteuse de motiver chacune de ses volutes vocales, d’associer chaque note à un état d’âme particulier et personnel. Mais n’oublions pas que ce sont les émotions vécues qui doivent s’exprimer. Plus elles proviendront de l’expérience privée de la chanteuse, plus elles se communiqueront facilement et avec véracité. La musique se contente alors de les soutenir et de redoubler leur universalité. C’est pour moi, qui vient du théâtre, un vrai bonheur de rencontrer des chanteurs qui superposent la partition à leur vie personnelle. À l’opéra, si l’interprète cherche à sonder les profondeurs de la nature humaine, le résultat peut être bien plus fort et intense qu’au théâtre.Propos recueillis par Marion Mirande
© Tom Hunter
Podcast
Podcast Lucia di Lammermoor
"Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris" - en partenariat avec France Musique
07’
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En partenariat avec France Musique
Avec « Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris », nous vous proposons des incursions originales dans la programmation de la saison à la faveur d’émissions produites par France Musique et l’Opéra national de Paris. Pour chacune des productions d’opéra et de ballet, Judith Chaine pour le lyrique et Stéphane Grant pour la danse, vous introduisent, avant votre passage dans nos théâtres, aux œuvres et aux artistes que vous allez découvrir.
Mécènes et partenaires
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Avec le soutien de l'AROP