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Cendrillon
Opéra Bastille - du 25 octobre au 16 novembre 2023
En vente le 30 mai 2023 à 12h
Cendrillon
Jules Massenet
En vente le 30 mai 2023 à 12h
Opéra Bastille - du 25 octobre au 16 novembre 2023
3h00 avec 1 entracte
Langue : Français
Surtitrage : Français / Anglais
-
Première : 25 oct. 2023
À propos
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En quelques mots :
Inspirée par le conte de Perrault, la Cendrillon de Jules Massenet s’en éloigne allègrement : point de citrouille ni de carrosse, encore moins de pantoufle à essayer. À quoi bon puisque Cendrillon et le Prince charmant se reconnaissent immédiatement ? Ne vivent-ils pas la même solitude malgré leurs différences de positions sociales ? En choisissant pour ces deux rôles des voix féminines, Massenet souligne leur parenté d’âme dans une partition séduisante qui mélange les styles à dessein. Mariame Clément aborde l’œuvre avec finesse. Machine à produire des princesses, crinolines rose bonbon, salle de bal grandiose mais aussi liquette et baskets : la metteuse en scène joue avec les clichés et la Belle Époque – celle de la création de la partition –, lançant des clins d’œil à la Fée électricité et au cinéma de Méliès. Une façon de mieux réfléchir au mythe et aux conventions sociales… tout en gardant son âme d’enfant.
PERSONNAGES
Madame de La Haltière : Belle-mère de Cendrillon, mère de Dorothée et Noémie
Le Prince Charmant
La Fée : Marraine de Cendrillon
Noémie : Demi-sœur de Cendrillon
Dorothée : Demi-sœur de Cendrillon
Pandolfe : Père de Cendrillon, veuf, marié en secondes noces à Madame de La Haltière
Le Roi
- Ouverture
- Première partie 80 mn
- Entracte 30 mn
- Deuxième partie 70 mn
- Fin
-
Cendrillon
Opéra en quatre actes et six tableaux (1899)
D’après Charles Perrault -
Représentations
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Coulisses
© Monika Rittershaus / OnP
07:39’
Vidéo
Cendrillon, entre vulnérabilité et émancipation
Entretien avec Tara Erraught
© Collection Kharbine-Tapabor
Article
Merveilleuse Cendrillon
De Perrault à aujourd’hui
07’
Cendrillon de Massenet entre au répertoire de l’Opéra national de Paris et soulève cette éternelle question : pourquoi proposer au public d’aujourd’hui une nouvelle lecture d’un conte classique ? Comment raconter cette histoire autrement ? Une question essentielle cependant, car c’est bien la preuve que ces récits, tout anciens qu’ils soient, ont encore bien des choses à nous dire.
Du conte de Perrault au livret d’Henri Cain
Cendrillon paraît en 1697 dans les Histoires ou contes du temps passé. Avec des moralitéz, un volume de contes en prose assortis d’une épître dédicatoire « À Mademoiselle », autrement dit à Élisabeth Charlotte d’Orléans, nièce de Louis XIV. L’illustration de frontispice, en regard de la page de titre, représente trois personnages installés devant l’âtre, face à une fileuse d’un certain âge, et sous une pancarte portant les mots : « Contes de ma mère l’Oye ». Cette inscription accompagne une scène de contage à la veillée et évoque d’emblée une matière folklorique, ce que semble confirmer l’absence de nom d’auteur en page de titre. L’épître dédicatoire, en revanche, est signée d’un certain « P. Darmancour », qui se présente lui-même comme « un Enfant » : il s’agit de Pierre Perrault, dit Perrault Darmancour, fils de Charles Perrault et âgé de dix-neuf ans en 1697. Ce stratagème éditorial, abondamment commenté par des générations de critiques, permet à Charles Perrault de faire croire à une relative simplicité des récits qui suivent – puisque rédigés par « un Enfant » – alors même que l’épître sous-entend des lectures multiples lorsqu’elle évoque « une Morale très sensée, […] qui se découvre plus ou moins, selon le degré de pénétration de ceux qui les lisent ».
Dans le contexte de la querelle des Anciens et des Modernes, ces contes sont aussi pour Perrault un moyen de rivaliser avec La Fontaine, dont le troisième tome des Fables est publié en 1694, alors que ses Contes et nouvelles (1665-1671) se sont vu reprocher leur manque de morale. Aux récits volontiers grivois du célèbre fabuliste, Perrault oppose donc ses Contes, des « bagatelles » destinées à « instruire », sans se placer pour autant sous l’autorité d’un auteur de l’Antiquité.
En 1899, il existe deux traductions françaises de la version des frères Grimm, celle de Frank et Alsleben (1869) et celle de Charles Deulin (1878), mais c’est bien sur le texte de Perrault, mieux connu du public français et à la cruauté moins criante, que s’appuie Henri Cain, le librettiste de Massenet. Il fait une vraie place au père de Cendrillon, qu’il baptise Pandolfe, ce père que Perrault ne mentionne qu’à l’ouverture du conte pour ne plus s’en soucier du tout par la suite. Cain en profite pour redistribuer les rôles, s’écartant ainsi du conte-source. Un des changements majeurs est là : ce père que, chez Perrault, « sa femme […] gouvernait entièrement », est tout aussi soumis dans l’opéra de Massenet, mais au moins en est-il conscient, lui qui se décrit dans la deuxième scène de l’acte I comme « mari, re-mari, très marri », et plein de compassion pour sa fille, Lucette, avec qui il partage de longues et tendres scènes (Acte III, scène 3 ; Acte IV, scène 1). Massenet rééquilibre donc, par l’intermédiaire de son librettiste, les rapports entre les personnages en réintroduisant la figure paternelle, adoucissant ainsi le sort de Cendrillon. Les demi-sœurs, quant à elles, ne sont que superficialité et bêtise, soumises elles aussi à une mère tyrannique et calculatrice, bien décidée à ce que sa progéniture fasse non seulement bonne impression mais soit victorieuse au bal, comparé à un « champ de bataille ».
Formes et usages du merveilleux
Massenet reste très fidèle à l’intrigue de Cendrillon, tout en l’adaptant aux moyens d’expression propres à l’opéra. Alors que le texte de Perrault, fidèle en cela au genre du conte, extériorise la cruauté de la marâtre et de ses filles, on ne voit pas, chez Massenet et Cain, Cendrillon « nettoy[er] la vaisselle et les montées », ni s’acquitter des autres corvées qui rythment son quotidien. Lors des préparatifs du bal, Mme de La Haltière fait venir des modistes et des coiffeurs, ce qui atténue l’humiliation de Cendrillon par ses sœurs. Seuls la longue plainte de Lucette (Acte I, scène 5), « Reste au foyer, petit grillon […] », et les reproches que se fait Pandolfe, nous font percevoir la souffrance résignée de la jeune fille.
Face au malheur de l’héroïne, l’action du conte obéit à une logique de réparation et de compensation, en jouant sur les contrastes : plus grande est la détresse et plus le triomphe final sera complet. À la cendre et aux haillons s’opposent la robe faite des rayons des astres et les mille feux du bal. Le merveilleux, incarné chez Perrault par la seule Fée marraine qui change la citrouille en carrosse, les souris et les lézards en chevaux et en laquais, est reporté chez Massenet sur la robe merveilleuse, faite de « rayons joyeux » dérobés aux « astres radieux » (Acte I, scène 6), et démultiplié grâce aux esprits et aux follets, auxquels s’ajoutent le mouvement des oiseaux et insectes et le scintillement des lucioles. La fonction consolatrice et réparatrice du conte, et sa fonction ludique, par l’émerveillement qu’il procure, se rejoignent ici, et on sait le rôle majeur qu’ont joué les éclairages lors de la création de cet opéra en 1899.
La « Fée électricité » a perdu de son pouvoir d’émerveillement, tant elle fait partie de notre quotidien, mais le conte de Cendrillon que racontent Massenet et Henri Cain n’en continue pas moins d’être porteur de réconfort et d’espoir. La pauvre orpheline trouve le bonheur en la personne du prince, mais le seul mérite de celui-ci n’est pas de la soustraire à sa condition misérable. Bien plus que le bon parti qu’il représente, c’est la rencontre de deux êtres, de deux âmes qui est au cœur du propos.
Le genre du conte n’a cessé d’être réactualisé et relu à l’aune des questions ou des débats propres à une époque et à une société données. On s’est ému récemment de savoir si la vision de la femme véhiculée par les contes n’était pas ringarde, machiste et donc nocive, entre autres à cause d’un baiser sorti tout droit de l’imagination de Walt Disney. C’est oublier, sous l’effet du mouvement #MeToo, que les contes aussi bien que leurs réécritures sont chacun ancrés dans une époque, dans des époques dont les valeurs ne sont plus toutes d’actualité. Plus toutes, justement. Car si le conte est aussi présent sur les écrans, sur les scènes de théâtre et d’opéra, des plus confidentielles aux plus prestigieuses, c’est parce qu’il nous parle encore aujourd’hui.
Le conte vit et le merveilleux évolue, selon les époques et les publics. Cendrillon, comme les autres contes, a connu bien des réemplois et des transpositions, tous médias confondus, jusqu’à une version rock restée célèbre. La magie des prouesses techniques s’est émoussée à l’heure de la généralisation des effets spéciaux, et c’est finalement à l’essentiel que nous ramène le conte, genre optimiste par excellence. Le motif de la pantoufle qui ne sied qu’à une seule jeune fille exprime, dans le langage symbolique du conte, l’affinité profonde et inouïe qui réside dans la rencontre amoureuse de deux êtres. Que cette magie opère sur tous sans exception, marâtre comprise, on peut en douter, mais après tout, croire à cette issue harmonieuse ne fait-il pas partie du pacte que le conte conclut avec son public ? Le réel est suspendu, le quotidien réenchanté tant que dure le conte, ce qui est particulièrement nécessaire aujourd’hui.
01:54’
Vidéo
Dessine-moi Cendrillon
Une minute pour comprendre l’intrigue
Enchanter son époque. Telle pourrait avoir été la volonté de Jules Massenet en mettant en musique le récit de Charles Perrault. Avec Cendrillon, le compositeur livre une oeuvre parmi ses plus séduisantes, qui diffère des autres adaptations lyriques du conte. La malicieuse Lucette et les femmes qui l’entourent dictent à l’oeuvre sa tonalité, dont les nombreuses nuances valident les mots de Claude Debussy qui voyait en Massenet « l’historien musical de l’âme féminine ». En conférant à la fée le timbre irréel de colorature, en travestissant le rôle du prince chanté par une soprano, le compositeur nous offre un festival vocal porté par une orchestration panachée, oscillant entre finesse mozartienne, citations stylistiques baroques et grandes inflexions romantiques. Pour l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris de Cendrillon, Mariame Clément joue avec la féerie du mythe et réfléchit à la nature profonde des personnages, tout en les affranchissant de leurs étroits costumes et souliers.
Playlist
© Elisa Haberer / OnP
05:05’
Vidéo
La magie de Cendrillon
Rencontre avec Mariame Clément
Playlist
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