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Edward Burtynsky, courtesy Flowers Gallery, London / Nicholas Metivier Gallery, Toronto

Edward Burtynsky, courtesy Flowers Gallery, London / Nicholas Metivier Gallery, Toronto

Opéra

Nouveau

La Walkyrie

Richard Wagner

Opéra Bastille

du 11 au 30 novembre 2025

5h00 avec 2 entractes

Synopsis

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L’Opéra national de Paris poursuit son exploration de la Tétralogie, l’œuvre colossale de Richard Wagner, dans la mise en scène de Calixto Bieito. Après la scène finale de L’Or du Rhin voyant les dieux gravir le Walhalla, La Walkyrie, deuxième volet du cycle, se rapproche des humains à travers les jumeaux Sieglinde et Siegmund.

Alors que leur passion irrépressible et incestueuse déchaîne la colère de Fricka, la déesse du mariage, elle bouleverse la Walkyrie Brünnhilde, la poussant à braver son père, le dieu Wotan.

Pour exprimer la puissance de l’amour humain, mais aussi les contradictions d’un dieu qui souhaite générer un être libre pourtant soumis à sa propre volonté, Richard Wagner livre une musique tour à tour lyrique et sensuelle, ardente et héroïque, à l’image de la célèbre « Chevauchée des Walkyries ».

Durée : 5h00 avec 2 entractes

Langue : Allemand

Surtitrage : Français / Anglais

Voir les actes et les personnages

PERSONNAGES

Hunding : Un humain, époux de Sieglinde

LES WÄLSUNGEN

Siegmund, Sieglinde : Jumeaux demi-dieux, séparés en bas-âge, nés de l’union de Wälse (Wotan métamorphosé en loup) avec une femme-louve

LES DIVINITÉS

Wotan : Maître des dieux
Fricka : Déesse protectrice du mariage et garante de l’ordre établi, épouse de Wotan
Brünnhilde : Walkyrie, fille de Wotan et d’Erda la déesse-mère de la Terre
Gerhilde, Ortlinde, Waltraute, Schwertleite, Helmwige, Siegrune, Grimgerde, Rossweisse : Walkyries, filles guerrières de Wotan nées de mères différentes

Acte 1

Première scène
Poursuivi par des ennemis, Siegmund trouve refuge dans une habitation inconnue. Ses armes sont brisées. Sieglinde apparaît et donne à boire à l’inconnu. Elle l’informe que le maître des lieux est Hunding et, en son nom, lui souhaite la bienvenue. Siegmund veut fuir : le malheur le poursuit et il veut le détourner de Sieglinde. Mais celle-ci le conjure de demeurer : ici aussi, le malheur a élu domicile.

Deuxième scène
Hunding entre. Frappé par la ressemblance de Siegmund et Sieglinde, il demande son nom à l’inconnu. Celui-ci répond que sa vie malheureuse le force à s’appeler Wehwalt (l’élu du malheur). Il raconte son enfance : son père se nommait Wolfe (loup). Il a grandi avec sa mère et sa soeur jumelle. Un jour que le père et le fils étaient à la chasse, la mère a été tuée et sa soeur enlevée. Ensuite, il a perdu la trace de son père et depuis il mène une vie errante. Un jour, il a tenté de défendre une jeune fille qu’on voulait marier à un homme qu’elle n’aimait pas : celle-ci a été tuée et ses armes ont été brisées. Depuis, il est poursuivi. Hunding lui apprend que lui-même a été appelé pour la vengeance. Siegmund est sous le toit de l’ennemi. Cependant, Hunding ne veut pas rompre le serment de l’hospitalité et remet le duel au lendemain matin. Il se retire avec Sieglinde.

Troisième scène
Seul, Siegmund pense à l’épée que son père lui avait promis et qu’il devait trouver aux jours de détresse. Sieglinde apparaît et demande à l’inconnu de fuir. A son tour, elle raconte son histoire : au jour de ses noces forcées avec Hunding, un vieillard au regard terrifiant est entré dans la salle et enfonça un glaive dans un frêne. Seul le héros merveilleux qui pourrait l’arracher du tronc le mériterait.Siegmund comprend enfin la promesse de son père : il est devant sa soeur et sa fiancée. Tous deux s’enlacent et le printemps entre dans la maison, bénissant leur amour. Siegmund arrache l’épée du tronc. Dans la plus grande extase, Sieglinde baptise son frère du nom de Siegmund (le vainqueur).

Acte 2

Première scène

Le dieu Wotan invite sa fille, la walkyrie Brünnhilde, à se préparer pour le combat : elle devra défendre Siegmund contre Hunding. Au nom des liens sacrés du mariage dont elle est la gardienne, Fricka, l’épouse de Wotan, demande la punition du couple adultère et incestueux. Wotan, lui, juge impie un serment qui unit deux êtres sans amour. Mais Fricka se plaint que Wotan ne songe qu’à la protection du couple, fruit de ses infidélités. Wotan lui apprend que pour sauvegarder leur immortalité, il faut que naisse un héros libre et affranchi de la loi des dieux : ce sera Siegmund. Mais Fricka sait déjouer ses ruses : Siegmund n’est en rien affranchi des dieux puisque sans cesse protégé par Wotan. Elle lui demande solennellement que ni lui ni Brünnhilde ne protègent plus Siegmund. Terrassé, Wotan consent à ce sacrifice.

Deuxième scène
Remontant aux origines, Wotan retrace pour Brünnhilde l’histoire de l’anneau : son rapt par Alberich et sa ruse pour s’en emparer ; la malédiction de l’anneau par Alberich et sa décision, sur le conseil d’Erda, de le donner aux Géants en paiement de la construction de son palais, le Walhalla ; sa visite à la déesse Erda pour connaître son avenir et l’enfant qu’il a eu d’elle, Brünnhilde elle-même ; l’armée qu’elle forme avec ses huit soeurs, emportant les guerriers morts au combat au Walhalla, où ils forment une défense invincible. S’il détenait l’anneau, Alberich pourrait mettre fin à son règne. L’ayant lui-même donné à Fafner, Wotan ne peut le reprendre. Seul le pourra un homme libre et affranchi des Dieux. Wotan ne désire plus qu’une seule chose : la fin du règne des Dieux. Mais Fricka l’a percé à jour : Siegmund n’est pas plus libre que les autres. Il doit le sacrifier et ordonne à Brünnhilde de se ranger aux désirs de son épouse.

Troisième scène
Sieglinde et Siegmund sont en fuite. Siegmund veut affronter Hunding. Hallucinée, elle voit Hunding les poursuivre avec ses gens et sa meute sauvage, Siegmund attaqué par les chiens et l’épée brisée en morceaux. Elle s’endort cependant dans les bras deSiegmund.

Quatrième scène
Conformément aux ordres de Wotan, Brünnhilde vient annoncer sa mort prochaine à Siegmund. C’est elle qui le conduira au Walhalla. Quand elle lui révèle que Sieglinde ne pourra pas l’accompagner, il refuse de la suivre. Il se rit de la menace de Hunding : le glaive de son père est invincible. La walkyrie lui dit que le Dieu a ôté son pouvoir au glaive. Siegmund est prêt à tuer Sieglinde et luimêmeensuite. Bouleversée, Brünnhilde décide de le protéger contre Hunding et lui donner la victoire.

Cinquième scène
Hunding approche. Siegmund s’apprête à frapper Hunding quand Wotan apparaît et brise le glaive. Hunding tue Siegmund désarmé. Brünnhilde fuit avec Sieglinde sur son cheval. D’un geste de la main, Wotan foudroie Hunding, qui tombe mort à ses pieds. Il part à la poursuite de Brünnhilde, décidé à punir sa désobéissance.

Acte 3

Première scène

Les Walkyries arrivent l’une après l’autre, chacune portant sur son cheval un héros mort pour l’armée de Wotan. Brünnhilde apparaît avec Sieglinde et demande leur aide à ses soeurs. Mais toutes sont effrayées de sa désobéissance. Ne voulant vivre sans Siegmund, Sieglinde demande à Brünnhilde de la tuer. Mais celle-ci lui révèle qu’elle attend un enfant de Siegmund et qu’elle doit vivre pour lui. Elle lui dit d’aller se mettre à l’abri dans la forêt où Fafner garde l’anneau, lieux que Wotan craint et évite. Sieglinde s’enfuit au moment même où Wotan survient.

Deuxième scène
Les Walkyries essaient d’intercéder pour Brünnhilde mais Wotan les réprimande : elles ne doivent pas protéger la rebelle. Brünnhilde se montre alors et demande à son père de prononcer la sentence. Pour s’être opposée à lui, Wotan inflige à Brünnhilde un châtiment terrible : il l’exile du Walhalla et l’exclut de la race des immortels. Brünnhilde sera endormie et livrée au premier homme qui l’éveillera. Elle devra lui livrer sa virginité et en être la servante.

Troisième scène
Wotan et Brünnhilde sont seuls. Celle-ci essaie de se justifier. Elle affirme n’avoir exécuté que la volonté profonde de son père. Malgré lui, Wotan s’émeut. Elle lui demande une ultime faveur : qu’il ne la livre pas au premier lâche venu mais que seul un héros digne de sa naissance puisse la délivrer. Wotan accède à son voeu et entoure son corps endormi d’une muraille de flammes. Seul pourra la libérer un homme plus libre que lui et qui ne le craint pas. Wotan embrasse Brünnhilde une dernière fois.


Artistes

Première journée en trois actes de L'Anneau du Nibelung (1870)

Équipe artistique

Distribution

Orchestre de l’Opéra national de Paris
E-doggy, chien-robot - Evotech 
La Walkyrie sera enregistré par France Musique pour diffusion le 24 janvier 2026 à 20h dans l’émission « Samedi à l’Opéra » présentée par Judith Chaine, puis disponible en streaming sur le site de France Musique et l’application Radio France.

Galerie médias

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Rencontre avec TAMARA WILSON et STANISLAS DE BARBEYRAC

1:29:56 min

Toï toï toï : La Walkyrie et Siegfried

Par Octave

L’aventure du Ring se poursuit et avec elle une rencontre au sommet entre la soprano Tamara Wilson et le ténor Stanislas de Barbeyrac, interprètes de Brünnhilde et Sigmund. Un moment autour de Wagner pour échanger sur leur rapport au compositeur, sa tétralogie et la nouvelle production de Calixto Bieito.

Pour la deuxième saison consécutive, l’Opéra national de Paris propose des rencontres mensuelles avec des artistes afin d’éclairer les œuvres, quelques jours avant le début du spectacle. Intitulés Toï toï toï, ces moments privilégiés à l’Amphithéâtre ou au Studio de l’Opéra Bastille sont l’occasion pour tous les publics de se familiariser avec les nouvelles productions ou le répertoire de l’Opéra de Paris, et d’échanger avec les artistes à la fin de chaque rencontre. 

Les leitmotive du Ring #3

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La chevauchée des Walkyries

3:20 min

Les leitmotive du Ring #3

Par Matthieu Pajot, Coline Delreux

Thèmes musicaux permettant de décrire un personnage, un objet, un lieu ou un sentiment, les leitmotive, chez Wagner, ont un rôle dramaturgique et musical étroitement liés. Octave vous invite à découvrir quatre de ces motifs de La Tétralogie : l’anneau, Siegfried, le walhalla et la chevauchée des Walkyries.

Brünnhilde, la walkyrie affranchie - Entretien avec Tamara Wilson

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4:50 min

Brünnhilde, la walkyrie affranchie - Entretien avec Tamara Wilson

Par Marion Mirande

Fille de la déesse Erda et du dieu Wotan, élevée en combattante docile, la walkyrie Brünnhilde s’émancipe de son père après avoir découvert l’amour et éprouvé l’empathie.

Un rôle parmi les plus fins et puissants du répertoire de Richard Wagner, interprété par la soprano Tamara Wilson à l’occasion de la nouvelle production de La Walkyrie à l’Opéra Bastille.

Le Ring c'est quoi ? #2

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Première journée : La Walkyrie

2:53 min

Le Ring c'est quoi ? #2

Par Octave

4 opéras, 34 personnages, 15 heures de musique... et 4 vidéos pour vous y retrouver !
À l’occasion des représentations de L’Anneau du Nibelung, dirigées par Philippe Jordan, le magazine Octave propose une série de vidéos pour découvrir chacune des pièces de cette immense traversée musicale. Afin de tout connaître, ou presque, du prologue, L’Or du Rhin, et des trois journées, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux.

© Collection Christophel

La Tétralogie et le cinéma

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Wagner, modèle et source d’inspiration pour le septième art

10 min

La Tétralogie et le cinéma

Par Laurent Guido

Avec son théâtre de Bayreuth, Richard Wagner avait-il, par anticipation, pensé le cinéma ? Souvent comparé au Gesamtkunstwerk wagnérien au titre de sa dimension totalisante, l’art cinématographique a régulièrement puisé dans la matière musicale et dramaturgique sans égal de L'Anneau du Nibelung. 

 « Le plus célèbre, le plus interprété, le plus exaltant, et le plus enregistré des cycles d’opéras » : ces mots élogieux sont tirés d’un discours publicitaire pour l’édition vidéo de L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner au Metropolitan Opera de New York (2010-2012). Le même texte se targue, en outre, des centaines de milliers de personnes ayant assisté aux représentations de la Tétralogie, non seulement sur place, mais surtout dans les salles de cinéma du monde entier, via une diffusion satellitaire[1]. Cette insistance sur la transmission technologique de l’opéra wagnérien renvoie à l’un des objectifs des premiers promoteurs des industries audiovisuelles. Dès l’époque du pionnier Thomas Alva Edison, à la fin du XIXe siècle, l’éventualité de coupler les appareils d’enregistrement du son et de l’image a, en effet, alimenté le fantasme de proposer aux populations éloignées les spectacles urbains les plus prestigieux. Quant à la démonstration publique du procédé de film sonore Vitaphone, à New York le 6 août 1926, elle intervient cinquante ans exactement après la représentation complète de la Tétralogie, en 1876, pour l’inauguration du Festspielhaus de Bayreuth. L’agencement spécifique du dispositif wagnérien (obscurcissement, orchestre invisible, concentration vers “l’image scénique”, illusion de profondeur par l’avancement du proscenium…) préfigure d’ailleurs certaines caractéristiques de la salle de projection équipée de haut-parleurs.
Cette vision d’un Wagner “prophète” du cinéma[2] a marqué les réflexions esthétiques sur le médium filmique. Celles-ci se sont inspirées de la conception du Gesamtkunstwerk, telle qu’énoncée dans L'Œuvre d'art de l'avenir (1849) et Opéra et drame (1851), pour signaler l’apparition au cœur de la modernité technique et scientifique d’un grand « théâtre synthétique », opérant la « renaissance de la Tragédie »[3]. Faisant écho à la déconvenue éprouvée par Friedrich Nietzsche vis-à-vis de la mise en scène du Ring à Bayreuth[4], comme à certaines réserves du compositeur lui-même[5], ces théoriciens ont vu dans le cinéma un moyen de suppléer aux limites supposées de la représentation scénique. Comme le proclame en 1927 le critique Emile Vuillermoz, «… S’il était né une cinquantaine d’années plus tard, Wagner aurait écrit sa Tétralogie non pas pour un plateau, mais pour un écran. […] S’il avait pu manier à son gré les prestigieuses ressources de la vision animée, ce n’est pas un théâtre mais un cinéma lyrique que ce réformateur aurait construit à Bayreuth. »[6] Le cinéaste Abel Gance se fait pour sa part plus ironique : « Une nouvelle formule d'opéra naîtra. On entendra les chanteurs sans les voir, ô joie, et la Chevauchée des Walkyries deviendra possible. »[7] Selon cet argument – encore régulièrement avancé de nos jours, à l’heure du numérique –les techniques cinématographiques seraient à même de matérialiser les moindres nuances de l’imaginaire d’un poète-musicien rêvant, plus particulièrement dans la Tétralogie, de poursuites sous-marines, de chevauchées aériennes, de combats fantastiques, d’êtres devenant invisibles, ou encore de transformations progressives du décor. Mais le cinéma a surtout permis de servir l’idéal de stylisation dynamique qui a animé, au moins depuis les travaux d’Adolphe Appia, la plupart des rénovateurs de la scène wagnérienne. Comme en attestent les expérimentations d’un cinéaste comme S. M. Eisenstein (metteur en scène de La Walkyrie au Bolchoï, en 1940, et concepteur d’un montage “vertical” conjuguant étroitement les gestes musical et visuel), les procédés filmiques visent à fournir aux créateurs une vaste palette iconique, aussi subtile, malléable et poly-expressive que l’est déjà la matière musicale.

Les Nibelungen - la mort de Siegfried - Fritz Lang, 1924
Les Nibelungen - la mort de Siegfried - Fritz Lang, 1924 © Collection Christophel
Le modèle de l’opéra wagnérien a inspiré en profondeur les codes du grand spectacle cinématographique qui s’est mis en place, à l’époque muette, à travers des séances faisant appel à l’orchestre symphonique. La sortie des Nibelungen (Fritz Lang, 1924) représente à cet égard un événement majeur. Bien que conçu hors de la conception wagnérienne de la légende, ce film a été constamment rapporté à la Tétralogie lors de son exploitation internationale, où il a été accompagné par des extraits empruntés au maître de Bayreuth. Plus largement, la symbiose entre drame et musique, telle que réclamée par Wagner, a occupé une place de choix parmi les procédés narratifs qui n’ont cessé, jusqu’à aujourd’hui, de dominer la production de films. L’emploi du leitmotiv s’est ainsi imposé dans le système musical mis en place à Hollywood dans les années 1930-1940 par des compositeurs issus de la culture postromantique européenne (Erich Wolfgang Korngold, Max Steiner, Franz Waxman…)[8]. Un spécialiste français de Wagner, contemporain de ces compositeurs, s’enthousiasme pour leur travail : « … qui voudrait aujourd’hui analyser mesure par mesure la Tétralogie pour la comparer avec telle partition réussie de film d’action […] serait sans doute étonné de découvrir que la musique de Wagner est pour ainsi dire écrite pour le cinéma ».

Cette alliance entre idéalisme artistique et industrie culturelle, comme l’ont dénoncée les critiques les plus radicaux[9], s’est incarnée dans des blockbusters contemporains alliant ampleur narrative et grand spectacle, telles les franchises Star Wars (en cours, depuis 1977) et, plus directement encore, celle du Seigneur des anneaux (d’après Tolkien, 2001-2003). Non seulement les partitions symphoniques de ces productions au succès mondial recourent de manière fouillée au procédé du leitmotiv, mais leurs récits renvoient à l’imaginaire mythologique déjà actualisé par le Ring des Nibelungen[10].
Ce rapport des médias de masse à l’œuvre wagnérienne s’est aussi traduit par la fragmentation des opéras en « pièces détachées », c’est-à-dire la sélection en leur sein de Greatest Hits, sur le modèle traditionnel des pièces de concerts ou des partitions d’anthologie. De nombreux films ont en effet recouru à des extraits de la Tétralogie dans les contextes les plus divers (du drame au cartoon, en passant par le burlesque, le documentaire, la science-fiction…), afin d’offrir un contrepoint dramatique ou épique à l’action visuelle. En témoigne un plan mémorable de Birth (Jonathan Glazer, 2004), où le cadre se concentre longuement sur le visage de l’héroïne (Nicole Kidman), qui assiste à une représentation de La Walkyrie. Le Prélude tourmenté de l’acte I s’adapte à merveille à l’expression de son trouble intérieur, qui fait pourtant écho à des préoccupations personnelles complètement extérieures à l’orage musical qui se déchaîne hors champ.

Excalibur, John Boorman, 1981, avec Nigel Terry
Excalibur, John Boorman, 1981, avec Nigel Terry © Collection Christophel
Les harmonies poignantes et funèbres relayées par les morceaux les plus connus du Ring ont longtemps imposé un wagnérisme morbide, empreint d’une sombre solennité. Si certains ont cherché à s’approprier cette puissance sonore, d’autres l’ont réduite à une cinglante caricature idéologique, revenant inévitablement sur l’infâmante appropriation hitlérienne de Wagner. Ainsi la Trauermusik de Siegfried dans le Crépuscule des dieux a-t-elle été aussi bien associée au premier dirigeant de la Révolution soviétique dans Trois chants sur Lénine (D. Vertov, 1934), ou aux héros arthuriens d’Excalibur (John Boorman, 1981), qu’à l’attitude implacable d’officiers nazis dans la fiction américaine des années 1940 – où l’on faisait également un usage intensif du motif de Siegfried pour qualifier l’agresseur allemand, plus particulièrement dans les films de propagande signés Frank Capra. Au-delà de leur emploi moqueur à l’endroit du phénotype massif des héroïnes wagnériennes (de Bugs Bunny à Fellini), les accents entraînants et les vertus galvanisantes de la Chevauchée des Walkyries ont quant à eux ponctué la cavalcade du Ku Klux Klan dans The Birth of a Nation (D. W. Griffith, 1915), puis les raids d’aviation allemands et japonais dans les actualités de l’Axe pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de culminer d’une manière plus ambiguë – la musique étant diffusée par les protagonistes eux-mêmes – dans la célèbre scène d’attaque héliportée d’Apocalypse Now (F. F. Coppola, 1979).

Au-delà de telles connotations totalitaires, les références cinématographiques à Wagner ont également pu évoquer les fondements mythiques de ses drames musicaux. Mieux que tout autre, Hans-Jürgen Syberberg a cherché, dans ses écrits théoriques comme dans ses films, à questionner sans relâche les facettes multiples du grand compositeur afin d’en assurer la rédemption. Ses portraits complexes du roi Ludwig (1972) et de Hitler (1977) sont jalonnés d’extraits de la Tétralogie qui illustrent aussi bien la perversité emphatique des pouvoirs oppresseurs (la Marche funèbre de Siegfried, la descente au Nibelheim…) que la résurgence des idéaux romantiques dévoyés par le IIIe Reich comme par le matérialisme des sociétés capitalistes (le finale débordant de lyrisme du Crépuscule des dieux)[11]. Plus récemment, le Prélude de L’Or du Rhin a signalé, dans The New World (Terrence Malick, 2007), l’attitude ambivalente des premiers colons sur le sol américain, entre panthéisme romantique et conquête d’un territoire vierge. Quant à l’Entrée des dieux au Walhalla, du même opéra, elle marque dans Alien Covenant (Ridley Scott, 2017) le triomphe des prétentions au divin d’un être artificiel. Autant d’occurrences qui montrent combien la Tétralogie demeure influente dans l’imaginaire troublé du XXIe siècle, qu’il s’agisse de rappeler le poids de l’histoire ou de réfléchir aux enjeux propres à un avenir éminemment technologique.

[1]« Product Description » du coffret DVD et Blu-Ray paru chez Universal Classics.
[2]L’idée apparaît chez des auteurs comme Claude Lévi-Strauss ou Friedrich Kittler. Voir mon ouvrage De Wagner au cinéma. Histoire d’une fantasmagorie, Paris, Mimesis, 2019.
[3]Ricciotto Canudo, « La naissance d’un sixième Art[1911] », L’Usine aux images, Paris, Séguier-Arte, 1995, p. 34.
[4]F. Nietzsche, Le cas Wagner suivi de Nietzsche contre Wagner, Paris, Gallimard, 1991, p. 67.
[5]Sur la boutade de Wagner concernant la possibilité d’un « théâtre invisible », voir Carl Dahlhaus, L’idée de la musique absolue, Genève, Contrechamps éditions, 1997 [1978], p. 36.
[6]E. Vuillermoz, « La musique des images », L’Art cinématographique, III, 1927,pp. 53-57.
[7]A. Gance, « Le temps de l'image est venu! », Ibid.,p. 94, pp. 101-102.
[8]Jacques Bourgeois, « Musique dramatique et cinéma », Revue du cinéma, n° 10, février 1948, pp. 25-33.
[9] Theodor W. Adorno, Essai sur Wagner, Paris, Gallimard, 1966 [1962] et (avec Hanns Eisler), Musique de cinéma, Paris, L’Arche, 1972.
[10]La publicité pour l’édition vidéo de la Tétralogie du Met, mentionnée ci-dessus, n’hésite pas à décrire l’œuvre de Wagner comme “Le Seigneur des anneaux de la musique classique”! 
[11] Sur cet apport considérable à la réception de Wagner, ainsi que sur celui de Werner Herzog – qui utilise aussi des extraits du Ring dans plusieurs de ses films, en oscillant constamment entre ironie et sublime, voir mon livre Cinéma, mythe et idéologie. Échos de Wagner chez Hans-Jürgen Syberberg et Werner Herzog, Paris, Hermann, 2020.          

© Pablo Grand Mourcel

La Tétralogie de Richard Wagner : Les Dieux

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Découvrez les personnages

05 min

La Tétralogie de Richard Wagner : Les Dieux

Par Marion Mirande

Les personnages de la Tétralogie sont principalement inspirés des retranscriptions médiévales des mythologies germanique et nordique et notamment de La Chanson des Nibelungen, épopée allemande du XIIIe siècle. En élaborant les livrets des quatre opéras qui composent L’Anneau du Nibelung, Richard Wagner a rapproché ces mythes et leurs variantes de ses autres inspirations comme la tragédie grecque et la dramaturgie shakespearienne, et ajouté ses propres interprétations.

Les Dieux

© Pablo Grand Mourcel

Wagner garda sept dieux qui composent le panthéon de la mythologie nordique. Ces dieux représentent l'ordre le plus élevé des êtres dans l'univers. Dans Siegfried, où il apparait sous les traits du Wanderer, Wotan, décrit ses semblables comme "des esprits légers qui habitent les hauteurs nuageuses". Leur quête insensée du pouvoir absolu, représenté par l'or forgé en anneau, les conduira à leur propre destruction.

Wotan

Dieu des dieux, Odin ou Wotan, selon la mythologie nordique ou germanique, est le dieu des morts, de la victoire et de la connaissance. Borgne de l’œil gauche qu’il a sacrifié en échange de la connaissance, il est reconnaissable grâce à sa lance et la présence, à ses côtés, de deux corbeaux, Huginn et Muninn (respectivement « la pensée » et « la mémoire »). Ces attributs se retrouvent dans la figure créée par Wagner. Wotan se présente comme l’archétype de l’homme de pouvoir : insatiable, sans scrupules et hypocrite. Il est le maître du Walhalla, un château perché au sommet des montagnes, manifestation éclatante de sa puissance. Son pouvoir sur le monde est fondé sur des lois et des contrats qui vont progressivement être anéantis. Au fil du livret, son autoritarisme laisse place à une insécurité grandissante. Époux de Fricka, il est également le père des walkyries et celui de Siegmund et Sieglinde. 

Loge

Demi-dieu du feu, Loge est issu du mélange de deux figures mythologiques : Logi et Loki, incarnant tous deux le feu et, également pour le second, la ruse. Dans la Tétralogie, Loge garde cette binarité : il apparaît à la fois comme le dieu du feu et le conseiller habile de Wotan auquel il permet de prendre possession de l’anneau. Il est aussi l’un des rares personnages réellement libres. Il sera le seul à garder ses distances face au système mis en place par Wotan et ne succombera pas à l’attrait de l’anneau. Calculateur, Loge s’amuse à jouer avec les dieux et dispose d’une clairvoyance que ses semblables n’ont pas. Au cours du cycle, il quitte son apparence humaine pour apparaître sous sa forme élémentaire : le feu.     

Fricka

Épouse de Wotan et sœur de Freia, Donner et Froh, Fricka est une divinité inspirée de la déesse Frigg (ou Frigga) dans la mythologie scandinave. Dans la Tétralogie, elle incarne la légalité et la fidélité. Lasse des infidélités de son mari, Fricka cherche à sédentariser Wotan et le pousse à construire une demeure divine pour y résider, le Walhalla. Si Fricka défend l’institution du mariage, elle cherche avant tout à préserver les valeurs originelles de la société divine : le respect des lois et de la morale. Dans La Walkyrie, elle met Wotan face à ses contradictions, en lui rappelant que le garant des lois ne saurait soutenir Siegmund.    

Freyja

Freyja est une divinité essentielle de la mythologie nordique et germanique. D'une grande beauté, elle s'impose comme la déesse de l’amour et de la fertilité. Freia dans la Tétralogie, elle est la sœur de Fricka. Au Walhalla, les dieux ont accès à la jeunesse éternelle grâce à sa culture des pommes d’or. Convoitée dans L’Or du Rhin par Fafner et Fasolt, Freia sert de monnaie d’échange à Wotan qui la promet aux deux géants contre la construction du Walhalla. Sans Freia, les dieux se retrouvent privés de leur source de jouvence et commencent à dépérir.   

Donner

Incarnation de la force et de la puissance, Thor (également nommé Donner) fait partie des divinités les plus populaires de la mythologie germanique. Son attribut est un marteau qui provoque le tonnerre et les éclairs. Présent seulement dans L’Or du Rhin, Donner occupe cependant une place stratégique auprès des autres personnages. Il incarne la figure du chef militaire qui pense en termes guerriers, pour contrer la menace représentée par Alberich. Outil qui évoque la violence, son marteau s’oppose symboliquement à la lance de Wotan, évocatrice de la loi.     

Froh

Aux côtés de Odin et Thor, Freyr est l’un des trois grands dieux de la mythologie germanique. Il incarne la fécondité et est présenté comme le frère de Freyja. Connu sous le nom de Froh dans la Tétralogie, il n’apparaît que dans L’Or du Rhin. Sa persévérance pour défendre Freia et les propos qu’il a pour elle traduisent une grande proximité entre les deux personnages.    

Erda

Inspirée des déesses Jördh et Gaïa des mythologies nordique et grecque, Erda est la déesse-mère de la Terre. Elle incarne la sagesse ancestrale, intuitive et prophétique. Véritable pythie, elle connaît, tout à la fois, le passé, le présent et le futur. Mère des nornes qui tissent les destinées, elle détient le savoir universel. Dans L’Or du Rhin, elle éveille le doute et l’angoisse chez Wotan, en le mettant en garde contre son goût du pouvoir qui risque de provoquer sa chute. En engendrant Brünnhilde avec ce dernier, elle met au monde celle par qui viendra le salut de l’univers. Dans Siegfried, Wotan, sous l’identité du Wanderer, interpelle une dernière fois Erda lors d’une scène qui scelle leurs antagonismes.    

Les Grands Entretiens, avec Alexander Neef et Pablo Heras-Casado

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Alexander Neef, Pablo Heras-Casado

20:45 min

Les Grands Entretiens, avec Alexander Neef et Pablo Heras-Casado

Par Isabelle Stibbe

Quand un artiste rencontre le directeur général de l’Opéra national de Paris ou son directeur de la Danse, que se disent-ils ? Dans cette nouvelle série intitulée Les Grands Entretiens, l’Opéra de Paris lève le voile sur les arcanes de la programmation artistique des nouvelles productions de la saison 25/26. Choix des artistes invités, thèmes privilégiés, intentions de mise en scène ou styles chorégraphiques : ces échanges exclusifs d’une vingtaine de minutes vous donnent les premières clefs de lecture des œuvres bientôt à l’affiche.

Que représente le Ring pour une Maison d’Opéra ? À l’occasion des nouvelles productions de La Walkyrie et de Siegfried, Alexander Neef, directeur général de l’Opéra national de Paris évoque avec Pablo Heras-Casado, chef d’orchestre, les particularités de cette entreprise colossale.    

© Pablo Grand Mourcel

La Tétralogie de Richard Wagner : les Nibelungen et les géants

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Découvrez les personnages

04 min

La Tétralogie de Richard Wagner : les Nibelungen et les géants

Par Marion Mirande

Les personnages de la Tétralogie sont principalement inspirés des retranscriptions médiévales des mythologies germanique et nordique et notamment de La Chanson des Nibelungen, épopée allemande du XIIIe siècle. En élaborant les livrets des quatre opéras qui composent L’Anneau du Nibelung, Richard Wagner a rapproché ces mythes et leurs variantes de ses autres inspirations comme la tragédie grecque et la dramaturgie shakespearienne, et ajouté ses propres interprétations.


Les Nibelungen

© Pablo Grand Mourcel

Dans la mythologie nordique, les albes sont une race qui se distingue des hommes, des dieux et des géants. Ils sont divisés en deux espèces différentes, les albes de lumière, sortes d’anges et les albes noirs, sortes de démons. Dans les légendes germaniques, ils se nomment les Nibelungen, dont le nom signifie « ceux du monde d'en bas ». Ils possèdent de grandes richesses et sont les habitants du monde souterrain, le Nibelheim, où ils travaillent comme artisans ou forgerons. Dans la Tétralogie, les Nibelungen sont présentés comme des êtres habités par la jalousie, la ruse et l'ambition, fondamentalement hostiles aux dieux. 

Alberich

Dans la Tétralogie, Alberich est celui par qui le malheur arrive. On le nomme « albe noir ». Il rêve de conquérir le monde, en renonçant à l’amour et en maudissant celui qui s’empare de l’anneau qu’il a forgé. Associé à l’or qu’il a dérobé dans L’Or du Rhin, le pouvoir d’Alberich est hors-la-loi et repose sur le vol. 

Mime

Mime est le frère d’Alberich et le père adoptif de Siegfried. Dans la Tétralogie, il représente l’échec permanent. Connaissant les pouvoirs de l’épée Nothung, et sachant que seul son forgeron pourra s’emparer de l’anneau et du Tarnhelm, le heaume magique, détenus par le géant Fafner, il cherche en vain à lui redonner forme. Siegfried qui parvient à reforger l’épée de son père et à récupérer le trésor se sait menacé de mort par Mime. Ce dernier est finalement tué par le héros. 

Hagen

Hagen est l’un des héros les plus importants de La Chanson des Nibelungen. Motivé par des valeurs morales, le personnage médiéval devient chez Wagner un être manipulateur et cynique. Fils d’Alberich et demi-frère de Gunther et de Gutrune, il représente pour son père le moyen de récupérer l’anneau perdu. Son machiavélisme lui permet de prendre l’ascendant sur les autres personnages du Crépuscule des dieux. Il manipule Gunther et Gutrune et piège Siegfried pour le tuer.

Les géants

© Pablo Grand Mourcel

Dans la mythologie nordique, les géants sont à l’origine du monde et fréquemment en guerre avec les dieux. Ils représentent en grande partie les forces du chaos, tentant par la force physique, la ruse et la magie de bouleverser l'ordre de l'univers. Dans la littérature médiévale, ils prennent des allures de personnages laids et stupides et sont fréquemment animés de mauvaises intentions, comme c’est le cas dans la Tétralogie.

Fasolt

Des deux géants du cycle, Fasolt s’impose comme « le plus docile ». Dans L’Or du Rhin, contrairement à son frère Fafner, il ne voit pas Freia comme une monnaie d’échange pour livrer le Walhalla, il l’aime sincèrement. Les motivations des deux frères sont différentes : Fafner a des visées politiques, tandis que Fasolt est de tempérament beaucoup plus discret. Dans ce duo, l’opposition entre amour et pouvoir prend toute sa signification.

Fafner

Des deux géants, Fafner s’impose comme « le malveillant ». Toujours en quête de richesses, il est le premier à réagir quand il apprend le vol de l’or et le pouvoir de l’anneau. Pour obtenir ce dernier, il n’hésite pas à tuer son frère. Dans Siegfried, il se transforme en dragon grâce au Tarnhelm, le heaume magique, et passe ses journées à dormir sur son or. Il sera tué dans sa caverne par Siegfried.

© Pablo Grand Mourcel

La Tétralogie de Richard Wagner : Les Walkyries et les Wälsungen

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La Tétralogie de Richard Wagner : Les Walkyries et les Wälsungen

Par Marion Mirande

Les personnages de la Tétralogie sont principalement inspirés des retranscriptions médiévales des mythologies germanique et nordique et notamment de La Chanson des Nibelungen, épopée allemande du XIIIe siècle. En élaborant les livrets des quatre opéras qui composent L’Anneau du Nibelung, Richard Wagner a rapproché ces mythes et leurs variantes de ses autres inspirations comme la tragédie grecque et la dramaturgie shakespearienne, et ajouté ses propres interprétations.


Les Walkyries

© Pablo Grand Mourcel

Dans la mythologie nordique, les Walkyries sont des vierges guerrières dont la mission consiste à choisir les plus valeureux guerriers tombés sur les champs de bataille afin de les conduire au Walhalla. Dans la Tétralogie, elles sont au nombre de neuf – Brünnhilde, Grimgerde, Gerhilde, Helmwige, Ortlinde, Rossweisse, Schwertleite, Siegrune, Waltraute – et présentées comme les filles de Wotan et de différentes conquêtes. Elles apparaissent ensemble pour la première fois dans l’acte III de La Walkyrie. Seulement deux d’entre elles tiennent des rôles plus importants : Waltraute et Brünnhilde née des amours de Wotan et Erda.

Brünnhilde

Dans la littérature germanique, Brynhildr est représentée sous les traits d’une walkyrie maîtrisant les sortilèges et l’art de guérir. Dans la Tétralogie, Brünnhilde apparaît comme la préférée de Wotan malgré sa rébellion envers son père. Wagner fait de Brünnhilde le seul personnage qui relie les trois journées du Ring. Son cheminement psychologique et spirituel se fait en trois étapes : sa prise de conscience de la grandeur de l’amour dans La Walkyrie, son épanouissement grâce à l’expérience de l’amour dans Siegfried, et son accession à la grandeur tragique dans Le Crépuscule des dieux, grâce à son renoncement.

Waltraute

Waltraute est probablement la plus proche de Brünnhilde. Elle enfreint les interdictions de Wotan pour aller trouver sa sœur sur son rocher. Inquiète face au déclin du Walhalla, elle tente, dans Le Crépuscule des dieux, de convaincre Brünnhilde de se séparer de l’anneau maudit et de le restituer aux filles du Rhin. C‘est, selon elle, le seul moyen pour rétablir le cours des choses et sauver les dieux.

Les Wälsungen

© Pablo Grand Mourcel

Enfants du "loup" dans la mythologie nordique et germanique – l’un des avatars de Wotan alors nommé Wälse ils sont les descendants d'une mortelle et de Wotan. Êtres à l'instinct de liberté, ils incarnent pour Wotan un moyen de reconquérir l’anneau. 

Siegmund

Siegmund est le fils terrestre de Wotan et le frère jumeau de Sieglinde, avec qui il forme le couple incestueux et la lignée des Wälsungen. Il est le père de Siegfried et possède l’épée Nothung. Il a été engendré par Wotan pour récupérer l’anneau. Courageux, d’une noblesse rare, il a hérité des qualités de son père sans ses défauts, et fait passer son amour avant son intérêt. L’héroïsme du personnage apparaît quand il refuse d’abandonner Sieglinde et d’accéder au Walhalla, préférant mourir avec elle.

Sieglinde

Sieglinde est la sœur jumelle de Siegmund. Abandonnée dès l’enfance, elle est mariée de force à Hunding. Dans La Walkyrie, Sieglinde a la vaillance des héros des temps mythiques. Malgré sa détresse après la mort de Siegmund, elle met au monde leur enfant Siegfried, soutenue par Brünnhilde. Elle prend conscience, grâce à la walkyrie, que le salut du monde repose sur sa maternité.

Siegfried

Fils de Siegmund et Sieglinde, petit-fils de Wotan, Siegfried est l’un des personnages les plus importants de la Tétralogie. Incarnation du héros pur, il symbolise l’espoir. Wotan espère qu’il récupèrera pour lui l’anneau. Davantage primitif qu’il n’est cérébral, il agit par instinct. Il ne connaît pas la peur ce qui lui permet d’affronter Fafner et de franchir le rocher cerclé de feu dont Brünnhilde est prisonnière. Siegfried est aussi l’archétype du personnage wagnérien cherchant son origine.

  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "War es so schmählich" (Tamara Wilson & Christopher Maltman)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "O fänd' ich ihn hier" (Elza van den Heever & Stanislas de Barbeyrac)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "Ich weiss ein wildes Geschlecht" (Günther Groissböck)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "Deiner Ew'gen Gattin" (Ève-Maud Hubeaux)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "Deiner Ew'gen Gattin" (Ève-Maud Hubeaux)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "War es so schmählich" (Tamara Wilson & Christopher Maltman)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "O fänd' ich ihn hier" (Elza van den Heever & Stanislas de Barbeyrac)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "Ich weiss ein wildes Geschlecht" (Günther Groissböck)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "War es so schmählich" (Tamara Wilson & Christopher Maltman)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "O fänd' ich ihn hier" (Elza van den Heever & Stanislas de Barbeyrac)
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  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "Deiner Ew'gen Gattin" (Ève-Maud Hubeaux)
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  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "War es so schmählich" (Tamara Wilson & Christopher Maltman)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "O fänd' ich ihn hier" (Elza van den Heever & Stanislas de Barbeyrac)
  • LA WALKYRIE by Richard Wagner "Ich weiss ein wildes Geschlecht" (Günther Groissböck)
  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 3 - Leb wohl

  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 3 - War es soi schmählich

  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 1 - Ich weiss ein wildes geschlecht

  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 2 - Da mit dir ich sagte

  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 2 - Deiner ew'gen Gattin

  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 2 - Raste nun hier

  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 1 - Friedmund darf ich nicht heissen

  • La Walkyrie (saison 25/26) - Acte 2 - Lass ich'S verlauten

La presse en parle

  • Stanislas de Barbeyrac, premier Siegmund français de carrure internationale depuis les années 1960

    Le Monde, 2025
  • Dans le rôle-titre, Tamara Wilson a trouvé un emploi à sa mesure, où la présence et la puissance ne sacrifient jamais la nuance.

    La Terrasse, 2025

Accès et services

Opéra Bastille

Place de la Bastille

75012 Paris

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Bus 29, 69, 76, 86, 87, 91, N01, N02, N11, N16

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Parking Indigo Opéra Bastille 1 avenue Daumesnil 75012 Paris

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Conçus comme des publications de référence et richement illustrés, les programmes de spectacle peuvent être achetés en ligne, aux guichets, en boutique et dans le hall des théâtres le soir du spectacle.

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  • Vestiaires

    Des vestiaires gratuits sont à votre disposition à l’Opéra Bastille et au Palais Garnier. La liste exhaustive des objets non-admis est disponible ici.

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    La réservation de boissons et restauration légère pour l’entracte est possible en précommande en ligne jusqu’à 24h à l'avance ou auprès des bars avant le début de la représentation.

Dans les deux théâtres, des places à tarifs réduits sont vendues aux guichets à partir de 30 minutes avant la représentation :

  • Places à 35 € pour les moins de 28 ans, demandeurs d’emploi (avec justificatif de moins de trois mois) et seniors de plus de 65 ans non imposables (avec justificatif de non-imposition de l’année en cours)
  • Places à 70 € pour les seniors de plus de 65 ans

Retrouvez les univers de l’opéra et du ballet dans les boutiques de l’Opéra national de Paris. Vous pourrez vous y procurer les programmes des spectacles, des livres, des enregistrements, mais aussi une large gamme de papeterie, vêtements et accessoires de mode, des bijoux et objets décoratifs, ainsi que le miel de l’Opéra.

À l’Opéra Bastille
  • Ouverture une heure avant le début et jusqu’à la fin des représentations
  • Accessible depuis les espaces publics du théâtre
  • Renseignements 01 40 01 17 82

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