Emilie Brouchon / OnP

Opéra

Nouveau

Parsifal

Richard Wagner

Opéra Bastille

du 13 au 23 mai 2018

Parsifal

Opéra Bastille - du 13 au 23 mai 2018

Synopsis

Dès le prélude de Parsifal s’opère un enchantement. Celui d’une musique de dimension sacrée, teintée d’ésotérisme, de références bouddhistes et chrétiennes, porteuse d’un message universel et malgré tout sibyllin. Comment comprendre cette œuvre que l’on traverse comme une forêt de symboles ? Qui est Parsifal ?  L’ultime incarnation de l’homme nouveau sur lequel Wagner a médité toute sa vie ? À partir de la légende de Perceval et du Saint‑Graal, le compositeur parachève sa réflexion sur le combat entre le bien et le mal et en fait germer les vertus de la compassion et du renoncement. Richard Jones relève le défi d’unifier le temps et l’espace de ce festival scénique sacré, dernier geste lyrique du compositeur, unique par sa beauté.

Durée :

Langue : Allemand

Surtitrage : Français / Anglais

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Détail des actes

ACTE I

Amfortas, le gardien du Graal et de la Sainte Lance, a été séduit par Kundry et blessé par Klingsor qui lui a dérobé la lance. La plaie ne se referme pas ; tous les remèdes ne font que soulager brièvement la douleur. Amfortas et les chevaliers du Graal n’ ont espoir que dans la venue du sauveur annoncé, un pur innocent, rendu sage par la pitié. Les écuyers molestent Kundry, une femme étrange et sauvage, mais Gurnemanz, le plus âgé des chevaliers du Graal – ignorantqu’ elle est en fait responsable de la blessure d’ Amfortas – leur reproche leur manque de charité ; peut-être est-elle, en effet, maudite, mais elle vit aujourd’ hui sous la protection du Graal. Titurel, le père d’ Amfortas, l’ a trouvée presque sans vie à ce même endroit lorsqu’ il a bâti le château de Montsalvat. Gurnemanz raconte comment les anges ont apporté à Titurel le Graal et la Sainte Lance, afin qu’ ils soient gardés par des hommes au coeur pur. Bien qu’ aspirant lui aussi à faire partie des gardiens du Graal, Klingsor, incapable de résister au péché, s’ est lui-même castré, ce qui lui a valu d’ être rejeté par la communauté. Son geste lui fit découvrir des pouvoirs magiques, lui permettant de transformer la nature sauvage en un luxuriant jardin peuplé de belles jeunes femmes qui attirent et séduisent les chevaliers. Parsifal, armé d’ un arc et de flèches, est amené devant Gurnemanz. Il vient de tuer un cygne. Gurnemanz le questionne mais il ne connait même pas son nom, il sait seulement celui de sa mère. Kundry explique que la mère de Parsifal a tenté de le tenir éloigné du monde afin de lui éviter d’ être tué au combat comme l’ a été son père. Le jeune homme se souvient d’ avoir croisé la route d’ une troupe de chevaliers qu’ il a alors suivis. Kundry lui dit que sa mère en est morte de chagrin. Espérant que Parsifal pourrait être le pur innocent de la prophétie, Gurnemanz lui fait assister à la cérémonie du Graal. Le Graal, couvert, est apporté à Amfortas et on entend Titurel lui demander de le découvrir et de permettre ainsi à ses pouvoirs de lui apporter la renaissance. Mais les pouvoirs du Graal, en prolongeant l’ existence d’ Amfortas, ravivent également sa souffrance, aussi n’ obéit-il qu’ à contrecoeur. Titurel recouvre sa vigueur mais Amfortas est consumé par la douleur. Parsifal, qui a observé la scène en silence, est chassé par Gurnemanz, furieux qu’ il n’ ait rien compris à ce qu’ il vient de voir.

ACTE II

Klingsor ordonne à Kundry de séduire Parsifal qui s’ approche. Il raille la jeune femme qui prétend servir les chevaliers du Graal comme si elle pouvait ainsi expier le mal qu’ elle leur a fait. Klingsor espère être bientôt lui-même en possession du Graal. Il ordonne à ses chevaliers de défendre le château contre Parsifal mais ceux-ci sont vaincus. Un jardin enchanté apparaît alors, peuplé de filles-fleurs qui reprochent à Parsifal d’ avoir blessé leurs bien-aimés chevaliers. Séduit par leur beauté, il leur propose naïvement de jouer avec elles mais c’ est un autre genre de jeu qu’ elles ont en tête… Elles sont chassées par Kundry, transformée en une splendide jeune femme. Elle appelle Parsifal par son nom et gagne sa confiance en lui disant qu’ elle l’ a connu enfant. Elle lui rappelle l’ amour de sa mère, puis sa mort, lui décrit comme son père aimait sa mère et, lui promettant de semblables délices, elle l’ embrasse passionnément. Parsifal ressent alors la douleur d’ Amfortas et réalise que c’ est Kundry qui l’ a autrefois séduit. Consumé par la culpabilité d’ avoir causé la mort de sa mère, il repousse Kundry qui lui reproche d’ éprouver de la compassion pour les souffrances d’ autrui mais pas pour les siennes. Jadis, elle a ri au visage du Christ sur la croix et depuis elle est maudite. Elle le supplie de lui apporter la rédemption en se donnant à elle ; mais il lui répond que la rédemption ne pourra venir que de son refus de lui appartenir. Elle le maudit alors, le condamne à une vie d’ errance semblable à la sienne et appelle Klingsor à son aide. Il apparaît et jette la lance en direction de Parsifal qui s’ en empare et, faisant le signe de la croix, fait disparaître le magicien et détruit le jardin.

ACTE III

De nombreuses années plus tard, Gurnemanz, devenu vieux, vit comme un ermite. Il découvre Kundry presque sans vie. Parsifal s’ approche, armé de la lance sacrée. Gurnemanz (qui ne l’ a pas identifié tout de suite) lui reproche d’ abord de porter les armes le jour du Vendredi Saint avant de reconnaître avec joie le jeune homme et la lance. Parsifal explique qu’ il est revenu au prix de mille tourments pour soulager les souffrances d’ Amfortas. Gurnemanz l’ informe qu’ Amfortas a refusé de découvrir le Graal et que Titurel, privé de son réconfort, est mort. Parsifal se sent à nouveau envahi par la culpabilité et il semble sur le point de défaillir. Kundry lui baigne les pieds et Gurnemanz verse l’ eau sur sa tête. Parsifal baptise Kundry et Gurnemanz le conduit à la cérémonie du Graal. Les chevaliers apportent la dépouille de Titurel et somment Amfortas de découvrir une fois encore le Graal. Parsifal touche le flanc d’ Amfortas avec la Sainte Lance et guérit la blessure. Il découvre le Graal, dont il est à présent le souverain.

Artistes

Bühnenweihfestspiel en trois actes


Équipe artistique

Distribution

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris

Galerie médias

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© Philippe Gontier / OnP

Parsifal… Et le Son devint Espace

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Entretien avec Philippe Jordan

4:32 min

Parsifal… Et le Son devint Espace

Par Marion Mirande

Créé au Festival de Bayreuth en 1882, Parsifal est le dernier opéra de Richard Wagner. Une œuvre à caractère sacré qui projette le spectateur dans un temps et un espace musical des plus mystérieux et hypnotiques. Fort de son expérience de la fosse de Bayreuth où il a déjà dirigé Parsifal en 2012, Philippe Jordan nous éclaire sur cette partition à l’affiche de l’Opéra Bastille du 27 avril au 23 mai.

© Ruth Walz / OnP

Qui est le Graal ?

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Brève histoire de Parsifal à l’Opéra de Paris

05 min

Qui est le Graal ?

Par Simon Hatab

Inspiré du roman médiéval de Wolfram von Eschenbach, Parsifal, créé en 1882, quelques mois seulement avant la mort de Richard Wagner, est le dernier opéra du compositeur. Parmi toutes les œuvres de Wagner, Parsifal est assurément l’une des plus énigmatiques : l’opéra offre un champ d’interprétation aussi ouvert que les vastes forêts des légendes arthuriennes. À l’occasion de la reprise de la production de Richard Jones, créée à l’Opéra Bastille en 2018, Octave revient sur les différents Parsifal qui furent donnés à l’Opéra de Paris.

Pas plus qu’il ne souhaitait que des applaudissements viennent rompre l’écoute de son Festival scénique sacré à Bayreuth, Wagner ne souhaitait pas que l’on considère Parsifal comme un divertissement : il en interdit la représentation en dehors de la Colline verte. La volonté du Maître fut perpétuée vingt ans après sa mort par Cosima, n’hésitant pas à bannir de Bayreuth les chanteurs désobéissants. Il faut donc attendre 1914 pour que Parsifal entre pour la première fois à l’Opéra de Paris. Ironie du sort ! – cet opéra de la compassion et de la rédemption universelle, est créé au Palais Garnier l’année même où l’Europe s’apprête à basculer dans la Grande Guerre – sept mois avant l’assassinat de Jaurès qui assiste à la Première. André Messager, alors directeur de l’Opéra, dirige l’œuvre dans une mise en scène de Paul Stuart. Cette création française soulève immédiatement l’une de ces polémiques dont la critique de l’époque est friande : fallait-il arracher cette œuvre de recueillement à sa Colline sacrée pour la faire représenter dans un Palais Garnier si proche des grands boulevards ? Mais la controverse est vite balayée par l’éblouissement que procure la musique de Wagner : le public est envoûté, fasciné par ces leitmotivs dont on croit saisir le sens, mais qui se dérobent toujours à nous comme la signification du Graal au héros... « Il faut écouter Parsifal, il faut écouter et regarder et se laisser gagner par l’indicible émotion », écrit Gabriel Fauré dans Le Figaro

Malgré ce succès, l’œuvre connaît à partir de 1935 une longue éclipse. Lorsqu’elle revient à l’affiche en 1954, c’est à l’occasion d’une tournée de l’Opéra de Stuttgart. En 1973, Rolf Liebermann, pour la première année de son mandat à la tête de l’Opéra, confie la mise en scène de Parsifal à August Everding – metteur en scène allemand qui fut son successeur à la tête de l’Opéra de Hambourg. Entretemps, Wieland Wagner a inauguré une nouvelle ère du Festival de Bayreuth par un Parsifal d’anthologie (1951) qui a fait table rase du passé. Au regard de cette révolution opérée à Bayreuth, la nouvelle production de l’Opéra de Paris adopte une esthétique en demi-teinte : si le metteur en scène revendique la rupture avec la scénographie épurée du festival wagnérien, en présentant notamment un tableau des filles-fleurs très 1900 – « De l’anti-Bayreuth ? Pourquoi pas ? » – il s’inspire néanmoins des analyses de Wieland Wagner, délaissant l’interprétation mystique au profit d’une lecture psychanalytique (la quête de Parsifal devient alors la recherche d’une synthèse entre le masculin de la Sainte Lance et le féminin du Graal). Les reprises de cette production se succéderont jusqu’en 1976 et donneront l’occasion d’entendre notamment Jon Vickers (Parsifal), Régine Crespin (Kundry) et Kurt Moll (Gurnemanz).

À partir de 1997, la scène du Palais Garnier devient trop petite pour célébrer le culte du Graal : Parsifal fait son entrée à l'Opéra Bastille sous la direction d’Armin Jordan, avec Thomas Moser, Kathryn Harries et Jan-Hendrik Rootering... Hugues Gall en confie la mise en scène à l’Anglais Graham Vick. Cette production aux décors sobres, traversés d’anges aux ailes arc-en-ciel, portera également le premier Parsifal parisien de Placido Domingo et le premier Amfortas de Thomas Hampson. En 2008, Gerard Mortier confie au metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski un nouveau Parsifal qui réunit Christopher Ventris, Waltraud Meier et Franz Josef Selig. Le spectacle porte les stigmates du XXe siècle, hanté par l’enfant du film de Rossellini – Allemagne année zéro : son suicide dans les ruines de Berlin, projeté en prélude à l’acte III. Mais lors de la scène finale, un cercle familial recomposé par Kundry miraculée, Parsifal et l’enfant célèbre un Graal désormais plus humain que mystique – esquissant la possibilité d’une reconstruction après la catastrophe...

Dix ans plus tard, sous le mandat de Stéphane Lissner, le public parisien redécouvre l’œuvre dans une nouvelle production de Richard Jones dirigée par Philippe Jordan. Andreas Schager, Peter Mattei, Günther Groissböck et Anja Kampe interprètent respectivement Parsifal, Amfortas, Gurnemanz et Kundry dans un univers sectaire rappelant sensiblement celui de la scientologie.

© David Jerusalem

Wagner à l’état pur

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Andreas Schager interprète Parsifal

6:06 min

Wagner à l’état pur

Par Marion Mirande

Richard Wagner nourrissait le fantasme d’une révolution sociale et artistique portée par un homme nouveau et pur. Tel est Parsifal, personnage tombé du ciel, qui dans l’opéra éponyme incarne l’espoir au sein d’une confrérie du Graal en pleine déliquescence. Artiste majeur de notre époque et ténor wagnérien s’il en est, Andreas Schager nous parle de ce rôle qu’il a notamment chanté à Berlin et au Festival de Bayreuth, et dont il a aujourd’hui une parfaite maîtrise.    

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