Ballet

Joyaux

George Balanchine

Palais Garnier

du 22 septembre au 12 octobre 2017

Joyaux

Palais Garnier - du 22 septembre au 12 octobre 2017

Synopsis

Fervent admirateur des femmes, George Balanchine leur rend hommage dans Joyaux, œuvre inspirée de sa découverte des somptueuses vitrines du joaillier Van Cleef & Arpels sur la Cinquième Avenue de New York. Émeraudes, Rubis et Diamants se succèdent dans un triptyque savamment orchestré, célébrant les capitales des trois grandes écoles de danse : Paris, New York et Saint Pétersbourg. Pour compléter ce tableau lumineux et transformer le spectacle en fête, l’Opéra de Paris a fait appel en l’An 2000 à l’oeil du couturier Christian Lacroix pour l’entrée du ballet à son répertoire. Artisan de la beauté, il était le plus à même de traduire le rêve de Balanchine dans cette nouvelle conception des décors et costumes.

Durée :

Artistes

Équipe artistique

Distribution

  • mardi 19 septembre 2017 à 19:30
  • vendredi 22 septembre 2017 à 19:30
  • samedi 23 septembre 2017 à 19:30
  • dimanche 24 septembre 2017 à 19:30
  • mardi 26 septembre 2017 à 19:30
  • mercredi 27 septembre 2017 à 19:30
  • vendredi 29 septembre 2017 à 19:30
  • dimanche 01 octobre 2017 à 14:30
  • lundi 02 octobre 2017 à 19:30
  • mercredi 04 octobre 2017 à 19:30
  • vendredi 06 octobre 2017 à 19:30
  • samedi 07 octobre 2017 à 20:00
  • samedi 07 octobre 2017 à 14:30
  • lundi 09 octobre 2017 à 19:30
  • mercredi 11 octobre 2017 à 19:30
  • jeudi 12 octobre 2017 à 19:30

Dernière mise à jour le 12 octobre 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

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Équipe artistique

  • Igor Stravinsky
    Igor Stravinsky Musique Capriccio pour piano et orchestre
  • Vello Pähn
    Vello Pähn Direction musicale
  • George Balanchine
    George Balanchine Chorégraphie
  • opera logo
    Christian Lacroix Costumes
  • opera logo
    Jennifer Tipton Lumières

Distribution

  • mardi 19 septembre 2017 à 19:30
  • vendredi 22 septembre 2017 à 19:30
  • samedi 23 septembre 2017 à 19:30
  • dimanche 24 septembre 2017 à 19:30
  • mardi 26 septembre 2017 à 19:30
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  • lundi 02 octobre 2017 à 19:30
  • mercredi 04 octobre 2017 à 19:30
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  • samedi 07 octobre 2017 à 20:00
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  • mercredi 11 octobre 2017 à 19:30
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Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Orchestre Pasdeloup

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Laëtitia Pujol fait ses adieux à la scène

07 min

Dernier lever de rideau

Par Inès Piovesan

Nommée en 2002 dans Don Quichotte, Laëtitia Pujol fait ses adieux à la scène le 23 septembre prochain dans Émeraudes. À l’occasion de cette soirée exceptionnelle, la danseuse Étoile interprète également le denier pas de deux de Sylvia avec Manuel Legris. Une soirée dans laquelle sont réunis quelques-uns des artistes qui ont compté dans sa carrière. Encore une façon de raconter une histoire, ce que Laëtitia a toujours aimé faire comme elle le dévoile au fil des images qui jalonnent son parcours. 

Le souvenir de ma nomination reste un moment incroyable. Il était prévu que je danse le rôle de Kitri avec Manuel Legris mais Brigitte Lefèvre m’a demandé en urgence de remplacer une danseuse blessée. À ce moment-là, je n’avais pas encore commencé à répéter les pas de deux. Nous avions donc deux jours, avec Benjamin Pech, pour travailler et c’était le 1er mai : le seul jour où l’Opéra est fermé ! Nous avons répété avec les moyens du bord. Seuls dans l’Opéra Bastille auquel les pompiers nous avaient donné accès, avec une serviette de bain pour faire office de châle dans le deuxième acte…
Le jour de la représentation, Benjamin me soufflait les pas et ma principale préoccupation était d’aller jusqu’au bout du spectacle. Sous le coup de l’excitation et un peu par inconscience, j’ai tenté et réussi des fouettés triples dans le dernier pas de deux ! Je ne pensais pas du tout à la nomination et quand j’ai vu le directeur Hugues Gall et Brigitte Lefèvre s’avancer sur le plateau, je suis tombée des nues et j’ai pleuré, tant de joie que d’émotion.
Obtenir le titre d’Étoile est la récompense de beaucoup de travail et je suis heureuse de l’avoir partagé avec Benjamin. Nous avons évolué et dansé souvent ensemble jusqu’à son dernier spectacle du Parc d’Angelin Preljocaj, où sa hanche le faisait énormément souffrir. Il restera pour toujours mon « Loup » dans le ballet de Roland Petit avec qui j’ai eu la chance de travailler.

Laëtitia Pujol et Benjamin Pech dans Le Loup
Laëtitia Pujol et Benjamin Pech dans Le Loup © Julien Benhamou / OnP

Comme dans Le Loup, et d’autres ballets narratifs, l’essentiel pour moi aura été d’incarner des personnages et de leur donner vie à travers des histoires. Si la technique est essentielle, il faut savoir la transcender pour faire rêver le public.
Pour cette raison, le Roméo et Juliette de Rudolf Noureev restera un des plus grands souvenirs de ma carrière. C’était un moment extrêmement fort que j’ai eu la chance de partager avec plusieurs partenaires mais je sais que la série que nous avons dansé avec Mathieu Ganio restera quelque chose d’exceptionnel pour moi.

Laëtitia Pujol et Mathieu Ganio dans Roméo et Juliette
Laëtitia Pujol et Mathieu Ganio dans Roméo et Juliette © Julien Benhamou / OnP

Mathieu est plus qu’un partenaire, c’est un ami, il fait partie des rencontres rares d’une vie. On se comprend sans avoir besoin de se parler. Au-delà de l’aspect purement « technique », physique, qui fait que les portés, les échanges se font facilement, nous sommes proches artistiquement, nous partageons la même sensibilité. On a aimé raconter des histoires ensemble et l’humour a toujours été présent dans notre travail. Nous avons aussi dansé de nombreux ballets comme Émeraudes, que nous interprétons pour ma soirée d’adieux. Symboliquement, ce ballet a une résonance particulière : j’ai été enceinte de mon fils puis de ma fille dans Émeraudes que nous dansions déjà ensemble.
Pour cette dernière soirée, je tenais absolument à interpréter ce pas-de-deux de Sylvia avec Manuel Legris. À lui seul, ce ballet réuni trois personnes-phares dans ma carrière.

Laëtitia Pujol et Manuel Legris dans Sylvia
Laëtitia Pujol et Manuel Legris dans Sylvia © Ursula Kaufmann / OnP

Ce ballet de John Neumeier, créé pour Manuel Legris et Monique Loudières, représente beaucoup pour moi. John a été présent tout au long de ma carrière : depuis le Prix de Lausanne qu’il m’a remis, et grâce auquel j’ai pu entrer à l’École de Danse, jusqu’à cette soirée d’adieux. Ce fut un honneur et un privilège de participer à la création du Chant de la terre, de danser la Troisième symphonie de Mahler, La Dame aux camélias… Il m’a souvent invitée à Hambourg. C’est un chorégraphe dont la spiritualité et le sens qu’il donne aux choses me touchent.
Manu est comme un « petit père », un guide, un partenaire à qui je dois énormément. Il m’a beaucoup appris et j’ai pu progresser à ses côtés. C’est une personne d’une grande générosité pour qui j’ai une très grande admiration. Ça a toujours été un honneur et un privilège de partager la scène avec lui.
Quand je pense à Monique Loudières, quand je suis dans ma loge qui était la sienne auparavant, je réalise combien elle m’a inspirée. Je lui doit beaucoup aussi, j’ai tellement appris en la regardant. C’est une danseuse extraordinaire, une grande source d’inspiration. Etant toujours très proche d’elle, je suis heureuse à l’idée de transmettre aux plus jeunes tous les trésors qu’elle m’a appris.

Laëtitia Pujol et Jérémie Bélingard dans Wuthering Heights
Laëtitia Pujol et Jérémie Bélingard dans Wuthering Heights © Icare / OnP

Évidemment, Nicolas Le Riche et Jérémie Bélingard sont deux partenaires qui ont occupé une place importante dans ma carrière. Jérémie était là depuis le début : on a dansé La Fille mal gardée à l’École de Danse. J’étais sa partenaire le soir de sa nomination dans Don Quichotte. J’ai fait l’une de ses premières créations au Japon… C’est un grand artiste avec qui j’ai de nombreux souvenirs. Le plus beau restera Wuthering Heights de Kader Belarbi. Ce ballet nous a fait passer par des états très différents. J’en garde un magnifique souvenir que cette photo reflète bien.
Quant à Nicolas Le Riche, parmi les nombreux ballets que j’ai eu la chance de danser avec lui, notre Giselle restera un souvenir extrêmement fort.

Laëtitia Pujol et Nicolas Le Riche dans Giselle
Laëtitia Pujol et Nicolas Le Riche dans Giselle © Icare / OnP

De toutes les histoires que j’ai eu plaisir à raconter, La Petite Danseuse de Degas de Patrice Bart reste un grand souvenir. Ce personnage étrange, parfois dérangeant et fascinant, aura été un des rôles le plus importants de ma carrière et je remercie Patrice pour ce cadeau. Comme dans tout processus de création, on a d’abord beaucoup échangé, autour de cette histoire, d’une époque… Patrice m’a fait confiance et j’ai pu proposer ma vision de ce personnage et lui donner vie.

Laëtitia Pujol et Wilfried Romoli dans La Petite Danseuse de Degas
Laëtitia Pujol et Wilfried Romoli dans La Petite Danseuse de Degas © Icare / OnP

J’ai aussi beaucoup aimé danser des ballets plus abstraits, néoclassiques et contemporains. Quel plaisir d’avoir incarné The Cage de Robbins, ce personnage de mante religieuse et sa gestuelle si particulière. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il y avait une complémentarité entre les langages classique et contemporain et que les deux se nourrissaient mutuellement. De ce point de vue, ma rencontre avec Mats Ek fut essentielle. Il m’a permis d’apprendre sur moi-même, d’apprendre à bouger autrement. Tout comme Jiří Kylián et sa poésie ou Agnes de Mille et sa vision cinématographique de la danse.

The Cage
The Cage © Icare / OnP

Au moment de partir, je suis comblée. J’ai eu la chance de danser tous les rôles auxquels je tenais et je suis heureuse de passer le relais à la nouvelle génération. Chaque danseur a des qualités différentes et chacun peut trouver sa place. Une des choses les plus difficiles revient à quitter certaines personnes, les danseurs, les échanges que l’on peut avoirau sein d’une compagnie. En quittant l’Opéra aujourd’hui, je sais que le lien que j’ai tissé avec ce lieu et tous ceux qui y travaillent restera pour toujours.

La Maison de Bernarda
La Maison de Bernarda © Agathe Poupeney / OnP
Fall River Legend
Fall River Legend © Ann Ray / OnP

Propos recueillis par Inès Piovesan

Podcast Joyaux

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"Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris" - en partenariat avec France Musique

07 min

Podcast Joyaux

Par Stéphane Grant, France Musique

Les Joyaux de George Balanchine fêtent le 50ème anniversaire de leur création, à New York. En trois couleurs (Émeraudes, Rubis et Diamants), le chorégraphe compose un ballet éblouissant pour trois de ses muses. C’est aussi l’évocation dansée et musicale d’une vie, de la Russie des ballets impériaux, à l’Amérique effervescente du 20ème siècle - en passant par la France, et « certaines émotions de jeunesse » …

Avec « Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris », nous vous proposons des incursions originales dans la programmation de la saison à la faveur d’émissions produites par France Musique et l’Opéra national de Paris. Pour chacune des productions d’opéra et de ballet, Judith Chaine pour le lyrique et Stéphane Grant pour la danse, vous introduisent, avant votre passage dans nos théâtres, aux œuvres et aux artistes que vous allez découvrir.      

© Audrey Marchand

Happy Birthday Joyaux !

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Dans les coulisses du ballet de Balanchine

11 min

Happy Birthday Joyaux !

Par Louise Ebel

Pour le cinquantième anniversaire du Jewels de George Balanchine, l'Opéra de Paris présente le célèbre triptyque créé en 1967 qui entra au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris en 2000, dans des costumes et décors signés par Christian Lacroix. Auteur du blog Miss Pandora, Louise Ebel s’est glissée dans un tutu et nous fait découvrir les coulisses du spectacle.    

Joyaux, ou plutôt Jewels dans son titre original, a de curieux qu'il ne possède aucun argument à proprement parler, ici nul récit n'est prétexte au déploiement chatoyant de costumes ou de pas de danse, l'effet recherché est purement visuel, c'est du moins ce qu'il en apparaît à la première lecture. N'y cherchez pas de figure mythologique ou d’hypothétique héroïne historique au destin tragique, car la légende veut que le chorégraphe russe se soit inspiré des luxueuses vitrines des bijoutiers de la Cinquième avenue, celle-là même que Truman Capote faisait miroiter aux yeux fatigués de Holly Golightly dans Breakfast at Tiffany's. La comparaison est juste, car la scène semble toute droit tirée du film, écoutons l'artiste nous l'évoquer en personne : « Je ne sais ce qui ce matin-là m'a retenu, il y avait une vitrine avec des diamants, une autre avec des émeraudes, et une autre encore avec des rubis (…) j'étais hypnotisé ». Ainsi commence l'aventure Jewels. Lors de ma visite au département couture de l'Opéra Garnier, son directeur Xavier Ronze m’a parlé d'une représentation exceptionnelle en bijoux Van Cleef & Arpels, qu'on imagine aisément somptueuse !

Œuvre à tiroirs, Joyaux peut se lire sur trois différents tableaux de lecture, car il s'agit à la fois d'un hommage à l'éclat chatoyant des pierres précieuses, d'un condensé de style des plus grandes écoles de ballet mondiales, ainsi que d'une biographie symbolique et émotionnelle de son auteur. Trois tableaux donc, qui ne s'arrêtent pas à un hypnotique éloge des gemmes, aussi étincelantes puissent-elles être, mais qui présentent une galerie idéale et cosmopolite où les joyaux se mêlent aux tulles, les souvenirs aux rêves. Sur un air tiré du Pelléas et Mélisande de Gabriel Fauré, Émeraudes ouvre le bal(anchine) : vêtues de voiles de tulle céladon striés de nuances d'un vert plus sombre, et parsemés de gouttelettes de rosée scintillante, les danseuses s'attachent à restituer le romantisme de l'école française, celle des Sylphides et de son égérie Marie Taglioni. Si le vert n'est pas une couleur que l'on pourrait qualifier de typiquement française, elle me rappelle, plus encore celle de l'émeraude, celle des écrasants piliers de malachite que l'on retrouve dans les églises orthodoxes de Saint-Pétersbourg, et dont la visite, à l'hiver dernier, m'avait fait prendre conscience de l'influence de cet art proprement russe sur la révolution stylistique apportée par les Ballets russes, que Balanchine rejoignit à Paris en 1924.

Ainsi s'avance le second tableau : nous sommes à Manhattan. Balanchine - comme bien d'autres artistes européens avant lui - tente sa chance en Amérique. Son périple commence par la fondation d'une American School for Ballet financée par plusieurs riches mécènes, et se poursuit avec la création de multiples chorégraphies pour Broadway et même Hollywood, en passant par la mise en place de deux compagnies de ballet. C'est l'ère du jazz, des musicals de Broadway, des collaborations avec Stravinsky dont la musique saccadée sert d'écrin à ce tableau, bref, d'une extraordinaire vitalité qui tranche avec la tradition européenne et que Balanchine choisira de traduire dans Jewels par l'incandescence du rubis. La grâce arachnéenne des longs jupons de tulle laisse place au dynamisme tout à fait mutin de combinaisons écarlates rebrodées de perles fuschia, qui n'ont rien à envier à celles des chorus girls des films de Fred Astaire.    
Costumes de Diamants, préparés pour les représentations de Joyaux
Costumes de Diamants, préparés pour les représentations de Joyaux © Audrey Marchand
Retour à un ballet plus conventionnel avec Diamants, qui apparaît comme le clou de cette représentation avec plus de trente danseurs présents sur la scène. Si dans l'art complexe de la joaillerie les diamants servent souvent de piédestal aux rubis et aux émeraudes autour desquels ils sont sertis, pour Balanchine il ne fait nul doute qu'ils scintillent au firmament de ces joyaux de rêve. Car c'est justement de rêve qu'il s'agit, car Diamants, qui sur le papier convoque l'école russe du théâtre Mariinski, n'est pas tant lié à une réminiscence chronologique issue de la mythologie Balanchine, mais se lit plutôt comme une fenêtre ouverte sur un monde perdu, une parenthèse d'imaginaire où, la féerie des ballets impériaux - qui apparaît éthérée et nimbée, comme floutée par la mémoire - s 'entrelace avec la vision d'un ballet idéal, d'une allégorie même de cet art qui touche de si près à l'immatériel. Il serait faux de considérer Jewels comme un simple étalage de prouesses techniques et visuelles, car si l'œuvre est à l'aube de fêter son cinquantième anniversaire, c'est bien parce qu'elle incarne, à travers son mélange quelque peu transgressif entre tradition et modernité, une remarquable histoire stylistique et géographique du ballet, dans laquelle s'infiltre plus modestement celle de son auteur, chorégraphe de Saint-Pétersbourg ayant débuté à Paris avant de s'expatrier à New York. Ainsi Jewels est-il le triptyque de cette triade de la danse ? À moins qu'il ne soit celui des muses ayant jalonné la vie de cet infatigable séducteur, qui dédia ce ballet à trois éblouissantes danseuses étoiles ; après tout, les joyaux ne sont-ils pas la parure la plus sensuelle des femmes ?


Reportage au cœur du département costume de l'Opéra Garnier

À l'occasion de la reprise de Joyaux, j'ai eu le plaisir de poser quelques questions à Xavier Ronze, le chef du service couture de l'Opéra Garnier, et de partir à la découverte des différents corps de métier qui composent le Département Costumes, ainsi qu'à la rencontre de ses artisans qui travaillent d'un commun effort pour créer l'illusion scénique.

Pour la première apparition de Joyaux dans le répertoire français en 2000, Christian Lacroix est invité par l'Opéra de Paris à dessiner les costumes de cette production, un travail de création mêlé à de la restitution, car le trust Balanchine étant vigilant, le créateur se devait de respecter la vision originelle initiée par l'artiste. D'ailleurs, le couturier arlésien, dont cette production est loin d'être la première (n'oublions pas que son engouement pour le travail du scénographe et costumier Christian Bérard fut déterminant dans sa carrière), se voit avec beaucoup d'humilité en « re-créateur », interprétant l'ɶuvre de Balanchine dont il se fait le légataire, « entre reconstitution et évocation, classicisme et modernité, fidélité et impressions personnelles », un credo qui n'est pas sans rappeler celui de Joyaux et de ses multiples symboliques.

Une fois la conception des costumes achevée, ses dessins sont transmis aux départements « flou » pour les tenues féminines et « tailleur » pour les masculines, car une fois la distribution décidée, ils doivent être cousus le plus en amont possible afin d'être prêts pour les répétitions en costumes. Outre l'aspect esthétique, les costumes ont pour impératif de prendre en compte les mouvements du corps en mutation d'un danseur, ils doivent être sur mesure et bien serrés pour ne pas se relâcher en fin de représentation.    
© Audrey Marchand
Ci-dessus, costumes de Diamants aux ateliers.
© Audrey Marchand
Les costumes de Rubis, en satin carmin rebrodé de tulle, dentelle, sequins et perles. Le jour de ce reportage, les costumes d'Émeraudes étaient absents car en représentation à New York.
© Audrey Marchand
Le département des modistes, où sont faites les parures de tête des danseuses qui, pour Joyaux, portent dans chaque tableau un diadème. À l'origine, lorsque Balanchine eut l'idée de ce ballet en contemplant les trois vitrines de la Cinquième avenue, chacune présentait en son centre un somptueux diadème.
Costumes de Diamants, préparés pour les représentations de Joyaux
Costumes de Diamants, préparés pour les représentations de Joyaux © Audrey Marchand

Nous pénétrons ensuite dans le service Décoration où sont réalisées les teintures.

© Audrey Marchand

Outre les teintures, ce département s'occupe également des divers bijoux, qui doivent être les plus réalistes possibles, ainsi que des masques, casques et autres accessoires incongrus. L'endroit est absolument délirant à visiter ! En découvrant les tiares accumulées par dizaines, je ne peux m'empêcher de penser aux héroïnes des grands opéras de la seconde moitié du XIXe, une magnifique exposition avait d'ailleurs été consacrée quelques années auparavant à ces étonnantes parures.

© Audrey Marchand

Incroyable vision que cette débauche de jupons et pourpoints qui semblent dormir en attendant d'être incarnés. Car c'est ici, dans cette curieuse salle où les tutus grimpent jusqu'au ciel, que sont entreposés les costumes des diverses productions en cours de l'Opéra Garnier.

© Audrey Marchand

Louise Ebel sur la scène du Palais Garnier

Enfin, last but not least, le magazine Octave m'a proposé de poser avec un costume créé pour l'Opéra Garnier, et j'ai ainsi eu le plaisir de me glisser dans ce numéro issu du défilé présenté lors du gala d'ouverture. Comme si cela n'était pas assez de chance, nous avons eu ce jour-là l’opportunité inouïe d'avoir le Grand Foyer ainsi que l'Escalier d'honneur pour nous seuls, dans ce bref espace de temps qui existe entre la fin des visites et la représentation du soir. Quelle émotion en poussant plus tard la porte des coulisses, d'emprunter sur les bas-côtés le chemin de néon vert qui guide vers la scène, et de me retrouver non sans terreur sur la fameuse pente de ladite scène ! Car, n'ayant que deux cours de danse classique à mon actif, il y a autant de différences entre moi et une ballerine qu'il y en a entre un chat de gouttière et une panthère, mais, puisque commencer cette rude discipline à l'âge mature de vingt-neuf printemps nécessite forcément de ravaler toute trace d'ego, je n'ai donc aucune honte à me présenter ici en petit crapaud vêtu d'un tutu. Alors que je tentais avec toute la force de ma volonté de restituer le maigre répertoire d'attitudes étudiées en cours, je pensais à l'atmosphère fantomatique qui régnait dans ce hall majestueux aux lourds candélabres d'airain, et je pouvais m'y imaginer La Casati travestie en comtesse de Castiglione en gravir lentement les marches de marbre blanc, "sortie de quelque sépulcre impérial", et plus tard en 1998, lorsque John Galliano recréa pour Dior ce moment dont seuls les murs de l'Opéra restèrent témoins. Je me disais aussi, que peut-être Cléo de Mérode s'était tenue là, qu'elle avait conversé avec Léopold de Belgique dans ce coin du Foyer, qui sait ? Oh, je pourrais également vous parler de la Pavlova, de Noureev ou Baryshnikov, d'étoiles plus récentes même, mais je n'ai de cœur que pour mon panthéon personnel, et l'histoire de l'Opéra Garnier est si vertigineuse, si chargée, qu'il convient de la laisser en paix.

  • Lumière sur : Les coulisses de Joyaux
  • Lumière sur : Les costumes de Joyaux par Christian Lacroix
  • Joyaux / Émeraudes (George Balanchine) - Extrait
  • Joyaux - George Balanchine

    — Par En partenariat avec France Musique

Accès et services

Palais Garnier

Place de l'Opéra

75009 Paris

Transports en commun

Métro Opéra (lignes 3, 7 et 8), Chaussée d’Antin (lignes 7 et 9), Madeleine (lignes 8 et 14), Auber (RER A)

Bus 20, 21, 27, 29, 32, 45, 52, 66, 68, 95, N15, N16

Calculer mon itinéraire
Parking

Q-Park Edouard VII16 16, rue Bruno Coquatrix 75009 Paris

Réservez votre place

Au Palais Garnier, des places à 10 € en 6e catégorie (visibilité très réduite, deux places maximum par personne) sont en vente le jour de la représentation aux guichets du Palais Garnier.

Dans les deux théâtres, des places à tarifs réduits sont vendues aux guichets à partir de 30 minutes avant la représentation :

  • Places à 25 € pour les moins de 28 ans, demandeurs d’emploi (avec justificatif de moins de trois mois) et seniors de plus de 65 ans non imposables (avec justificatif de non-imposition de l’année en cours)
  • Places à 40 € pour les seniors de plus de 65 ans

Retrouvez les univers de l’opéra et du ballet dans les boutiques de l’Opéra national de Paris. Vous pourrez vous y procurer les programmes des spectacles, des livres, des enregistrements, mais aussi une large gamme de papeterie, vêtements et accessoires de mode, des bijoux et objets décoratifs, ainsi que le miel de l’Opéra.

Au Palais Garnier
  • Tous les jours, de 10h30 à 18h et jusqu’à la fin des représentations
  • Accessible depuis la place de l’Opéra ou les espaces publics du théâtre
  • Renseignements au 01 53 43 03 97

Palais Garnier

Place de l'Opéra

75009 Paris

Transports en commun

Métro Opéra (lignes 3, 7 et 8), Chaussée d’Antin (lignes 7 et 9), Madeleine (lignes 8 et 14), Auber (RER A)

Bus 20, 21, 27, 29, 32, 45, 52, 66, 68, 95, N15, N16

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Parking

Q-Park Edouard VII16 16, rue Bruno Coquatrix 75009 Paris

Réservez votre place

Au Palais Garnier, des places à 10 € en 6e catégorie (visibilité très réduite, deux places maximum par personne) sont en vente le jour de la représentation aux guichets du Palais Garnier.

Dans les deux théâtres, des places à tarifs réduits sont vendues aux guichets à partir de 30 minutes avant la représentation :

  • Places à 25 € pour les moins de 28 ans, demandeurs d’emploi (avec justificatif de moins de trois mois) et seniors de plus de 65 ans non imposables (avec justificatif de non-imposition de l’année en cours)
  • Places à 40 € pour les seniors de plus de 65 ans

Retrouvez les univers de l’opéra et du ballet dans les boutiques de l’Opéra national de Paris. Vous pourrez vous y procurer les programmes des spectacles, des livres, des enregistrements, mais aussi une large gamme de papeterie, vêtements et accessoires de mode, des bijoux et objets décoratifs, ainsi que le miel de l’Opéra.

Au Palais Garnier
  • Tous les jours, de 10h30 à 18h et jusqu’à la fin des représentations
  • Accessible depuis la place de l’Opéra ou les espaces publics du théâtre
  • Renseignements au 01 53 43 03 97

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