Christophe Pelé/OnP

Opéra

La Traviata

Giuseppe Verdi

Opéra Bastille

du 20 mai au 29 juin 2016

3h05 avec 2 entractes

La Traviata

Opéra Bastille - du 20 mai au 29 juin 2016

Synopsis

"Adieu, beaux rêves souriants du passé, les roses de mon visage sont déjà fanées."

- La Traviata, Acte III, scène 1


Verdi cherchait, pour donner chair à sa Traviata, « una donna di prima forza ». Augusta Albertini, par exemple – si elle avait été libre. Ou encore Rosina Penco, que sa beauté, son expressivité et sa tenue en scène prédestinaient au rôle-titre – retenue à Rome, elle n’était pas davantage en mesure d’accepter la proposition. Qui, dès lors ? Depuis sa propriété de Sant'Agata, le compositeur ne dissimulait plus ses doutes quant au succès de son nouvel opéra. D’autant que La Fenice de Venise n'avait pas mieux à lui offrir que Fanny Salvini-Donatelli. Si elle n’était plus « dans la fleur de la jeunesse », et encore moins d'« une beauté idéale », la cantatrice parvint à susciter l'enthousiasme grâce aux seules vertus de son chant. Sans toutefois éviter le fiasco présagé par Verdi.

C'est que Violetta appelle bien plus qu'une voix, dont le miracle serait d'en allier trois : soprano colorature d'abord, agile et brillant certes, mais d’emblée vibrant, lyrique ensuite, afin de porter le poids du sacrifice face au père de son amant, dramatique enfin, dans les accents déchirants qu’arrachent à la phtisique les derniers feux d'une sublime agonie. Funambule et tragédienne donc, en déséquilibre sur une ligne ténue, tendue jusqu'à la rupture. Dans Lucia di Lammermoor à l'Opéra Bastille, Sonya Yoncheva était déjà l'une et l'autre. Elle incarne la dévoyée à Paris pour la première fois.

Durée : 3h05 avec 2 entractes

Langue : Italien

Artistes

Opéra en trois actes (1853)

D'après Alexandre Dumas Fils, La Dame aux camélias

Équipe artistique

Distribution

Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris

Surtitrage en français et en anglais

Galerie médias

  • L’Olympia de La Traviata

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  • Au Chœur de La Traviata

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© Eléna Bauer - Opéra national de Paris

L’Olympia de La Traviata

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Un spectacle, un souvenir

04 min

L’Olympia de La Traviata

Par Octave

Benoît Jacquot confiait en 2014 : « Lorsque la proposition m’a été faite de mettre en scène La Traviata, avant toute œuvre littéraire ou cinématographique, j’ai immédiatement et intuitivement pensé à Manet. ». Tout comme l’héroïne de l’opéra de Verdi, le sujet du tableau l’Olympia de Manet est une « dévoyée », une femme de mœurs légères. L’œuvre fit scandale à sa création par sa lumière frontale, comme si c’était le spectateur lui-même qui éclairait le tableau et révélait cette chair triomphante. Le metteur en scène rend hommage au peintre en faisant trôner l’Olympia au-dessus du lit de Violetta au premier acte. Copie ou original ? Le célèbre portrait de courtisane n’a pas été subtilisé au Musée d’Orsay : un peintre de la maison a relevé le défi de reproduire le tableau du maître.

Thierry Desserprit est Peintre décorateur à l’Opéra national de Paris. Il s’est formé au métier dans une école de peinture décorative où il a appris les techniques du trompe-l’œil : fausses matières peintes, patines et tout ce qui permet de donner l’illusion du vrai dans un décor. Il s’est progressivement spécialisé dans le décor de théâtre, où se pratique une technique particulière dite « peinture à l’italienne » qui consiste à peindre debout sur la toile tendue au sol, tout en marchant dessus. Il a accumulé les expériences d’année en année, d’atelier en atelier – ceux-ci foisonnaient alors à Paris – avant d’intégrer il y a une vingtaine d’années l’Atelier Peinture de l’Opéra Bastille :

« À l’Atelier Peinture, certains travaillent plus sur les « environnements » c’est-à-dire les décors en volume, moi je travaille essentiellement sur les toiles. Nous sommes six peintres permanents et l’on embauche aussi des intermittents selon l’importance des chantiers. Les équipes sur les toiles sont réduites parce qu’on ne peut pas être trop nombreux à travailler sur une même toile, il faut une symbiose entre les peintres. Il nous arrive aussi de peindre de plus petits éléments de décor et des accessoires. Dans ce cas, le peintre-décorateur intervient seul, comme c’était le cas pour moi avec la reproduction de l’Olympia de Manet accrochée au-dessus du lit de Violetta dans La Traviata. Je me suis avant cela occupé de gérer le travail de trompe-l’œil sur le décor, comme les faux marbres du grand escalier du deuxième acte, réplique du grand escalier du Palais Garnier.

© Elisa Haberer / OnP

Quand il s’agit de reproduire une grande toile de maître, on a parfois recours au numérique. Le responsable de l’atelier a d’abord effectué un travail d’infographie pour réaliser une impression affaiblie de l’œuvre qui servirait de base à mon travail. Ici, l’intervention du numérique était aussi nécessaire car le metteur en scène souhaitait que les visages des personnages du tableau de Manet soient remplacés par les visages des solistes qui interprétaient les rôles de Violetta et de sa servante. Du travail préliminaire d’infographie a résulté ce que j’appelle une « carcasse » du tableau, imprimée sur la toile, qui donne l’indication des formes et des emplacements des couleurs, comme en filigrane. Ma tâche était de donner une facture peinte à cette image, de retrouver une touche picturale, grâce à un travail des couleurs, du traitement de la matière et des accents. Il fallait aussi donner aux visages la lumière et les couleurs propres au tableau pour assurer la cohérence de l’ensemble. Je me suis appuyé sur une quantité importante de documentation sur le style de Manet, des analyses du tableau ainsi que de différentes vues et détails de l’image pour la repeindre le plus fidèlement possible. J’ai réalisé la toile à la peinture à l’huile, sur châssis, selon des techniques de peinture traditionnelles.

Sous les lumières du théâtre, il n’y a aucune comparaison entre la qualité et la beauté d’une toile peinte vis-à-vis d’une toile imprimée au rendu de poster, où manque la profondeur de la peinture. La peinture reste une pratique vivante à l’Opéra de Paris, il serait bon qu’elle vive aussi bien dans les autres maisons d’opéra, et que les décorateurs continuent à être sensibles à la richesse des possibilités offertes par notre métier. »



Propos recueillis par Milena Mc Closkey

Au Chœur de La Traviata

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Regard sur les Chœurs de l’Opéra national de Paris

7:11 min

Au Chœur de La Traviata

Par Octave

Peuple exalté dans Moses und Aron, joyeux drilles dans Die Meistersinger, cobayes-cosmonautes dans La Damnation de Faust, les Chœurs de l’Opéra national de Paris n’ont cessé de nous surprendre tout au long de la saison 15/16. En ce moment à l’affiche de l’Opéra Bastille, la mise en scène de La Traviata par Benoît Jacquot leur fait encore la part belle. Sous la baguette de Michele Mariotti, ils incarnent le conflit qui oppose une femme à la société ; c’est précisément cette articulation entre l’individu et le groupe qui fait toute la difficulté, mais aussi la force du métier d’artiste des Chœurs. Rencontre avec ces « je » qui font le « nous » de l’Opéra.    

  • La Traviata - « Libiamo ne' lieti calici »
  • La Traviata - Giuseppe Verdi

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  • Places à 35 € pour les moins de 28 ans, demandeurs d’emploi (avec justificatif de moins de trois mois) et seniors de plus de 65 ans non imposables (avec justificatif de non-imposition de l’année en cours)
  • Places à 70 € pour les seniors de plus de 65 ans

Retrouvez les univers de l’opéra et du ballet dans les boutiques de l’Opéra national de Paris. Vous pourrez vous y procurer les programmes des spectacles, des livres, des enregistrements, mais aussi une large gamme de papeterie, vêtements et accessoires de mode, des bijoux et objets décoratifs, ainsi que le miel de l’Opéra.

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  • Accessible depuis les espaces publics du théâtre
  • Renseignements 01 40 01 17 82

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