Roméo et Juliette - Rudolf Noureev - Opéra national de Paris

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    Roméo et Juliette

    Rudolf Noureev

    Opéra Bastille - du 19 mars au 16 avril 2016

    Julien Benhamou / OnP

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Roméo et Juliette

Opéra Bastille - du 19 mars au 16 avril 2016

Ballet

Roméo et Juliette

Rudolf Noureev

Opéra Bastille - du 19 mars au 16 avril 2016

3h00 avec 2 entractes

Exposition : du 18 mars au 16 avril dans les espaces publics de l’Opéra Bastille, les spectateurs munis d'un billet pourront découvrir les portraits des 18 Étoiles du Ballet de l’Opéra par James Bort

À propos

En quelques mots :

"Je suis convaincu que la Vérone de la Renaissance et le Londres élisabéthain avaient en commun le sexe et la violence. Ce qui les rapproche singulièrement de notre époque."

- Rudolf Noureev


Élevée au rang de mythe, la pièce la plus jouée de William Shakespeare – avec Hamlet – a dû attendre le XXe siècle pour être transposée en ballet. C'est Serguei Prokofiev qui, le premier, eut l'idée d'en écrire une partition, chorégraphiée par Leonid Lavrovski, en 1935. Son magnifique Roméo et Juliette inspira ensuite de multiples versions, dont celle de Kenneth MacMillan créée par Rudolf Noureev et Margot Fonteyn en 1965.

Inscrite au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris en 1984, celle de Rudolf Noureev reprend en grande partie le ballet qu'il avait créé à Londres en 1977.

Suivant scrupuleusement la partition de Serguei Prokofiev, elle-même fidèle au drame de Shakespeare, le chorégraphe a étoffé le rôle de Roméo, « jeune garçon qui devient homme » disait-il, face à une Juliette passionnée qui, à peine sortie de l'enfance, entre elle aussi tragiquement dans l'âge adulte.

Dans les somptueux décors et costumes d'Ezio Frigerio et Mauro Pagano inspirés de la Renaissance italienne, il parvient à rendre le raffinement et la sensualité du drame élisabéthain, mais aussi toute sa cruauté.

Sur scène, la mort rôde, comme omniprésente, entre les deux familles dont la haine va entraîner le sacrifice de cette passion amoureuse et juvénile. Jouant sur la symbolique des couleurs et les différents leitmotive de la partition, il en fait une tragédie historique et flamboyante.

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"Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris" - en partenariat avec France Musique

07’

Par Stéphane Grant, France Musique

  • En partenariat avec France Musique

Avec « Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris », nous vous proposons des incursions originales dans la programmation de la saison à la faveur d’émissions produites par France Musique et l’Opéra national de Paris. Pour chacune des productions d’opéra et de ballet, Judith Chaine pour le lyrique et Stéphane Grant pour la danse, vous introduisent, avant votre passage dans nos théâtres, aux œuvres et aux artistes que vous allez découvrir.  

© Christophe Pelé / OnP

Bad boy ou Tender love ?

Article

Bad boy ou Tender love ?

Roméo d'aujourd'hui

07’

Par Inès Piovesan

Prise de rôle pour l’un, reprise pour l’autre, mais même certitude : le personnage de Roméo est l’un des plus redoutables du répertoire classique par la complexité de sa chorégraphie et l’un des plus passionnants par sa théâtralité. Hugo Marchand, qui l’interprète pour la première fois, et Josua Hoffalt qui, blessé, a dû renoncer aux représentations, nous livrent leurs impressions.

Qui est le Roméo de Rudolf Noureev ?

Hugo Marchand : Dans la pièce de Shakespeare, Roméo apparaît dès le premier acte comme un personnage romantique, amoureux de l’amour, déprimé parce qu’il n’a pas ce qu’il veut (l’affection de Rosaline)... Ces ingrédients ne se retrouvent pas dans le ballet. Au contraire, dès son entrée en scène, Roméo donne le sentiment d’être quelqu’un d’assez narcissique, sensible mais plutôt content de lui, entouré d’amis avec lesquels il s’amuse bien. Un peu « bad boy » finalement…

Josua Hoffalt : Je l’imagine comme un personnage naïf, plutôt sympathique. Chaque rôle, dans le ballet, représente une qualité, une émotion, une facette de l’être humain. Roméo serait la pureté. Il vit tout au premier degré, avec spontanéité et sans distance. C’est un rêveur. 

Comment se prépare-t-on à interpréter un rôle à la fois si théâtral et techniquement complexe ?

H. M. : J’ai lu la pièce, je suis allée la voir à la Comédie-Française, j’ai vu le film de Zeffirelli plusieurs fois, j’ai regardé tout un tas de vidéos du ballet... J’ai répété avec Clotilde Vayer qui m’a enseigné les pas et les figures. Ce n’est qu’après que l’on apprend à utiliser son corps de manière à exprimer telle ou telle émotion, une sensation ou, tout simplement, la théâtralité d’un geste. Patricia Ruanne, qui a participé à la création avec Rudolf Noureev, est aussi venue plusieurs fois. Ses explications étaient de vraies paroles d’or : précises, claires, efficaces.

Dans sa chorégraphie, Noureev a conçu des passages fidèles, mot pour mot, à des répliques de la pièce. Par exemple, dans la scène du balcon, Roméo jure sur la lune qu’il aime Juliette. Juliette lui répond : «Non, ne jure pas sur la lune, elle est trop inconstante. Jure sur ton cœur ». Nous utilisons alors la pantomime pour traduire ces paroles. Un peu plus tard, au début de l’acte III, Juliette se couche et la mort vient se pencher sur elle. Dans la pièce, Juliette dit que son lit nuptial sera son tombeau. Il y a donc des moments où la chorégraphie est une traduction presque littérale.

J.H. : Pour cette reprise, je n’ai pas du tout travaillé de la même façon qu’au moment de ma prise de rôle en 2011. La première fois, je m’étais replongé dans le livre, dans le film, j’avais essayé de voir et d’avoir le plus de références possibles. Cette fois-ci, j’ai fait tout l’inverse ! Je n’avais pas du tout envie de me replonger dans quoique ce soit mais plutôt de me baser sur le découpage de Noureev et sur sa propre conception.

Pour ce qui est de la théâtralité, c’est vrai que nous autres danseurs n’avons pas de formation de comédiens. Nous devons trouver une autre forme de théâtralité que la parole pour nous exprimer. J’ai tendance à m’appuyer sur mes propres émotions en m’interrogeant sur la façon dont je vivrais la situation si j’étais ce personnage. Avec le temps, l’expérience, je me retrouve moins aujourd’hui dans le personnage qu’au moment de la prise de rôle. J’aurais tendance à être plus cynique que Roméo… mais cela ne m’empêche pas d’aller puiser dans mes souvenirs pour exprimer ses sentiments.
Josua Hoffalt dans le rôle de Roméo
Josua Hoffalt dans le rôle de Roméo © Julien Benhamou / OnP

Quelle est le rôle de la musique dans l’interprétation ?

J. H. : La partition est extrêmement narrative. Les thèmes sont récurrents, associés à certains personnages et ils reviennent, traités de façons différentes, tout au long de la pièce. C’est une structure qui aide à se glisser dans la peau du personnage, à basculer dans l’histoire.

H. M. : La ligne musicale est absolument sublime, tout est dit dans les notes. On peut s’en servir comme point d’appui : cela fait naître des émotions dont on peut se servir pour l’interprétation.

Quelle est la place de ce ballet dans le parcours d’un danseur ?

H. M. : C’est un ballet auquel j’ai beaucoup rêvé et j’étais content de savoir que j’allais le danser. Mais c’est aussi un ballet qui peut faire peur par sa difficulté technique. Je pense qu’une fois qu’on a interprété Roméo, on peut tout faire ! Il faut résister physiquement sur deux heures de spectacle, dans une chorégraphie compliquée… C’est un gros challenge. Mais c’est aussi formateur. La théâtralité du rôle nous oblige aussi à être honnêtes, à aller chercher en soi pour nourrir le personnage. Ce qui chamboule finalement pas mal.

J. H. : Après mon tout premier spectacle, j’avais l’impression d’être un surhomme ! Je me souviens avoir pensé : « Tu as fait le ballet le plus dur de tout le répertoire, tu sais que désormais, tu pourras tout danser ». Ce ballet est un moteur, il renforce la confiance en soi. L’avantage quand on le reprend, c’est que l’on connaît les embûches et les passages difficiles. Les années passant, on apprend à solliciter moins de force sur certaines choses pour en garder un peu plus pour d’autres. Néanmoins, Roméo et Juliette reste probablement le ballet le plus redoutable du répertoire classique pour les interprètes masculins. C’est peut-être là que se trouve la vraie difficulté : trouver l’équilibre entre la théâtralité du rôle et la fatigue. L’envers du décor est un peu moins romantique et glamour que ce que voit le public !    
Hugo Marchand en répétitions
Hugo Marchand en répétitions © Julien Benhamou / OnP

Comment évolue le personnage de Roméo tout au long de la pièce ?

J. H. : Roméo passe de la naïveté à la tragédie. Pour les interprètes masculins, les passages les plus durs se situent aux deux premiers actes. L’équilibre entre théâtralité et rythme chorégraphique se rétablit au fur et à mesure. La mort est un moment particulier. Il faut avoir un peu « d’appétit » pour interpréter ce passage, c’est pourquoi je n’aime pas trop le répéter. C’est épuisant émotionnellement et il faut savoir garder une forme de spontanéité pour proposer quelque chose de nouveau à chaque représentation. Il y a à la fois des éléments très cadrés : il faut mourir sur une note bien précise, la scène se passe sur le lit, au fond du plateau de Bastille ce qui nécessite d’être attentifs à être vus et compris du public ; et en même temps, nous avons une part de liberté et d’improvisation, une place pour glisser quelque chose de personnel.

H. M. : Tout va très vite : le ballet se déroule sur deux jours et, durant ce laps de temps, Roméo tombe amoureux, se marie, tue, est banni… J’ai hâte de découvrir comment je vais me sentir dans ce rôle, quel va être mon propre cheminement émotionnel. De voir comment je vais réagir aux différents états qui vont émerger en moi, à cet enchaînement de pas de deux, de variations, de scènes heureuse, morbide, triste, dramatique… jusqu’à ce point final où l’on arrive à se donner la mort.


Propos recueillis par Inès Piovesan

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