"Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris" - en partenariat avec France Musique
En collaboration avec France Musique
© Julien Benhamou / OnP
Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann pendant la séance de prise de vue pour la réalisation de l’affiche
Les danseurs Étoiles Mathias Heymann et Myriam Ould-Braham interprètent deux des trois ballets à l’affiche du programme George Balanchine : la reprise de Brahms-Schönberg Quartet et l’entrée au répertoire de Mozartiana. En hommage à Violette Verdy, ils dansent aussi Sonatine, donné exceptionnellement pour les cinq premières représentations. À l’occasion d’une prise de vues pour la réalisation de l’affiche du spectacle, Mathias Heymann livrait ses impressions sur ce répertoire poétique, exigeant, d’une extrême musicalité.
Aujourd'hui, nous répétons avec Bart Cook, qui vient du Balanchine Trust. Il nous parle de Violette comme un alliage de musicalité, de fraîcheur, de simplicité et de grâce... Sonatine a été créé sur elle et sur Jean-Pierre Bonnefous qui était Étoile à l’Opéra. Ce pas de deux est une démonstration de la vision que Balanchine pouvait avoir de l'élégance à la française.
Plus qu’un pas de deux, la présence du piano sur scène et la musique de Ravel, qui est un point central de la pièce, fait qu’en réalité, il s’agit davantage d’un trio. C'est un jeu entre la danse et la musique, il faut arriver à une symbiose qui ferait que l’on ne saurait plus qui de la musique ou du pas initie le mouvement.
M. H. : Ce qui les rassemble est sans aucun doute ce rapport particulier à la musique. Dans Brahms Schönberg Quartet, il y a quatre mouvements qui se distinguent par la musique. Chaque mouvement apporte une dramaturgie différente. Myriam et moi, interprétons le troisième, « romantique ». L’atmosphère est calme, je ne suis entouré que de danseuses et il y a quelque chose de très fluide. Le mouvement qui suit, en revanche, est un vrai feu d'artifice, il dégage une énergie qui correspond au Finale du ballet.
Sonatine s’apparente à une ballade, il y a dans la musique de Ravel de nombreuses références à l’eau, c’est bucolique. À l'époque où Balanchine a créé Sonatine, il était focalisé sur Violette et a donné à l'homme le rôle d’une sorte d'esprit qui accompagne la pensée de la ballerine. Souvent, dans les pas de deux classiques, le danseur a les choses en main. Là, il faut se laisser guider, trouver avec sa partenaire un lâcher prise, un laisser-aller.
Enfin, Mozartiana, me fait penser aux cours royales. Il y a quelque chose de majestueux, de noble dans ce ballet. C’est l’une des dernières créations de Balanchine et c’est un point culminant dans son parcours : il arrive à la fin de sa vie, il a accumulé énormément de connaissances. Techniquement, c'est virtuose, la danseuse a des pas techniques redoutables et qu’il faut savoir faire avec une certaine hauteur.
M. H : Entre Myriam et moi, il y a un vrai rapport de confiance. On danse ensemble depuis longtemps. On travaille quotidiennement et on finit par savoir anticiper les réactions de l'autre ou juste s'adapter à ce que l'autre nous donne. Myriam a une sensibilité et une fragilité qui me poussent à être encore plus attentif. Elle dégage aussi naturellement quelque chose de lumineux. Ce sont des danses de couple, il y a un échange réel entre les deux partenaires. Du début à la fin, Sonatine n’est qu’une succession de questions-réponses, c’est un va-et-vient perpétuel entre elle et lui. Il faut réussir à arriver sur scène comme si l’on ne connaissait pas les pas à l’avance et que l’on répondait le plus naturellement possible à la proposition de notre partenaire. Certes la chorégraphie est beaucoup plus complexe que cela peut sembler mais un interprète qui survole, qui prend du plaisir à danser, ça n'a pas de prix. Et je continuerai, jusqu'au bout, à aller vers cette simplicité et ce naturel.
Propos recueillis par Inès Piovesan
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