Herman Sorgeloos

Ballet

Anne Teresa De Keersmaeker

Drumming Live

Opéra Bastille

du 01 au 15 juillet 2017

Anne Teresa De Keersmaeker

Opéra Bastille - du 01 au 15 juillet 2017

Synopsis

Les percussions du minimaliste new-yorkais Steve Reich offrent une partition rythmique envoûtante à Drumming Live, pièce d’Anne Teresa De Keersmaeker créée en 1998 par la Compagnie Rosas, aujourd’hui interprétée par les danseurs de l’Opéra national de Paris. À l’instar de Rain, entrée au répertoire du Ballet en 2011, Drumming Live compte parmi les œuvres les plus abstraites de la chorégraphe, d’une grande sophistication formelle. Douze danseurs et neuf percussionnistes, baignés dans une fluorescence orange, sont habités par une pulsation obsédante et d’un état de transe semblant repousser les limites de l’espace. Tenu en haleine une heure entière, à partir d’un seul motif musical, le spectateur est pris dans la spirale d’une danse virevoltante et d’un voyage étourdissant.

Durée :

Artistes

Équipe artistique

Distribution

  • samedi 01 juillet 2017 à 19:30
  • lundi 03 juillet 2017 à 19:30
  • mercredi 05 juillet 2017 à 19:30
  • jeudi 06 juillet 2017 à 20:30
  • samedi 08 juillet 2017 à 19:30
  • dimanche 09 juillet 2017 à 14:30
  • mardi 11 juillet 2017 à 19:30
  • mercredi 12 juillet 2017 à 19:30
  • samedi 15 juillet 2017 à 14:30
  • samedi 15 juillet 2017 à 20:00

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

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Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Dernière mise à jour le 10 juillet 2017, distribution susceptible d’être modifiée.

Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Musiciens de l'Ensemble Ictus

Galerie médias

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© Leemage.com

Fais ce que tu fais

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Steve Reich à propos de Drumming Live

04 min

Fais ce que tu fais

Par Lucien Rieul, Trax Magazine

Notre partenaire Trax Magazine a rencontré Steve Reich, une légende de la musique contemporaine. Le compositeur américain revient sur Drumming Live, à l’affiche de l’Opéra Bastille, et sur sa collaboration avec la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker.

La première chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker, Fase (1982), était déjà basée sur votre œuvre, en l’occurrence Come Out, Clapping Music, Piano Phase et Violin Phase. Avez-vous d’abord été surpris que votre musique, particulièrement vos premières pièces, puisse être dansée ?

Mes pièces ont souvent été revisitées par des chorégraphes, mais Anne Teresa est à mes yeux la plus remarquable de tous. Ce qu’elle a fait avec ma musique, c’est un chef-d’œuvre… Et le comble, c’est que je ne l’ai rencontrée que 16 ans après la création de Fase. À l’époque, elle m’avait envoyé une lettre, demandant si elle pouvait travailler avec certains musiciens de mon ensemble – ils joueraient en live pendant qu’elle danse. J’ai dit « d’accord », et lorsqu’ils sont revenus après la performance, ils m’ont dit « Tu devrais vraiment voir ce qu’elle fait, c’est remarquable. » J’ai finalement pu voir cette pièce à New York, lorsqu’elle a été interprétée à The Kitchen. C’était magnifique, et avec Drumming, je trouve qu’elle a encore développé son style.

Avez-vous le sentiment que sa danse révèle une nouvelle facette de votre œuvre, quelque chose qui ne serait pas perceptible autrement ?

Dans les années 90, lorsque Anne Teresa a interprété Drumming, j’approchais déjà la soixantaine – mais lorsque je l’ai composé, j’étais encore un jeune homme. En voyant sa chorégraphie, j’ai compris qu’elle avait saisi le fond de ma musique. Là où elle pouvait paraître systématique et sévère, Anne Teresa en a révélé l’aspect romantique. Les pas de danse, l’emboîtement des motifs rendent apparentes les émotions qui traversent ces pièces : parfois la tension, parfois l’humour ! L’interprétation de Clapping Music dans Fase m’avait même évoqué une scène de vaudeville. C’est un don, de pouvoir combiner d’un côté une dimension formelle très sophistiquée, presque abstraite, et de l’autre ce puissant caractère psychologique et théâtral. C’est la tension entre ces deux perspectives qui confère toute sa grandeur à son travail.

Drumming est une pièce qui peut paraître très méthodique, mais pour vous qui avez été formé comme percussionniste, n’était-ce pas une manière de renouer avec une certaine spontanéité ?

Drumming est une composition très positive et exaltante à mes yeux. J’ai commencé à étudier les percussions à 14 ans, après le piano, et j’ai joué dans des groupes lorsque j’étais au lycée. À l’université aussi, je couvrais mes frais en me produisant dans des groupes : c’est mon expérience de la performance la plus prégnante. Drumming a été l’opportunité pour moi de créer quelque chose qui soit en phase avec ce que je jouais réellement, contrairement à Violin Phase ou Piano Phase.

Vous reveniez aussi d’un voyage en Afrique. Est-ce que les polyrythmies traditionnelles ont eu une influence sur votre processus de composition ?

Je me suis rendu au Ghana, car j’avais entendu au début des années 60 des enregistrements de musiques africaines et lu des retranscriptions de percussions ghanéennes. Il faut savoir qu’historiquement, il n’y a pas de système de notation en Afrique, c’était donc quelque chose d’assez rare. Le livre en question était Studies in African Music d’Arthur Morris Jones, un musicologue britannique. Pour d’autres étudiants et moi-même, c’était véritablement fascinant, de voir ces structures rythmiques sur le papier… Mais ça n’était pas une découverte, c’est même plutôt l’inverse ! Ce que j’ai compris alors, c’est que j’étais déjà en train de reproduire ces structures dans des pièces comme Piano Phase. Je le faisais de manière instinctive, séduit par leur ambiguïté. Le voyage au Ghana m’a permis de prendre conscience de la longue histoire des contrepoints rythmiques et des motifs répétitifs. C’était comme une tape sur l’épaule : « Surtout, continue de faire ce que tu fais ! Renoue avec le percussionniste que tu étais à 14 ans ! » Alors c’est ce que j’ai fait.

Retrouvez un portrait croisé de Steve Reich dans le numéro de la rentrée 2017 de Trax Magazine

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© Anne Van Aerschot

Drumming Live : Une invitation à la danse

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Rencontre avec Anne Teresa De Keersmaeker

4:21 min

Drumming Live : Une invitation à la danse

Par Solène Souriau, Simon Hatab

En 1998, Anne Teresa De Keersmaeker crée pour les danseurs de la sa compagnie Rosas Drumming, une pièce intense et jubilatoire sur la musique envoûtante de Steve Reich, pionnier de la musique minimaliste. Sur scène, neuf danseurs se livrent à une chorégraphie éreintante aux rythmes tourbillonnants dont se dégage une profonde énergie vitale. Aujourd’hui, presque vingt-ans après, c’est au tour des danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris de s’en emparer. À cette occasion, la chorégraphe accepte de nous parler de cette pièce extrême.    

Podcast Drumming Live

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"Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris" - en partenariat avec France Musique

07 min

Podcast Drumming Live

Par Stéphane Grant

  • En partenariat avec France Musique

Avec « Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris », nous vous proposons des incursions originales dans la programmation de la saison à la faveur d’émissions produites par France Musique et l’Opéra national de Paris. Pour chacune des productions d’opéra et de ballet, Judith Chaine pour le lyrique et Stéphane Grant pour la danse, vous introduisent, avant votre passage dans nos théâtres, aux œuvres et aux artistes que vous allez découvrir.            

© John Nolan

Habiller la danse

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Entretien avec Dries Van Noten

04 min

Habiller la danse

Par Delphine Roche, Numéro

Jusqu’au 15 juillet, l’Opéra de Paris présente Drumming Live, de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker, dont Dries Van Noten a réalisé les costumes. Notre partenaire Numero.com l’a interrogé sur cette collaboration.    

Numéro : De nombreux créateurs de mode détestent concevoir des costumes de scène. Qu’est-ce qui vous séduit dans cet exercice ?

Dries Van Noten : Lorsque j’élabore mes collections, je prends mes décisions seul, sans contrainte extérieure. Réfléchir aux mouvements que permet le vêtement, travailler pour une autre personnalité créative et devoir partager sa vision, tout cela est très instructif. Je ne suis plus tout jeune, mais j’aspire toujours à rencontrer de nouvelles personnes et à découvrir leur façon de penser.


Vous avez collaboré avec plusieurs chorégraphes, quelle est la spécificité de votre travail aux côtés d’Anne Teresa De Keersmaeker ?

La vision d’Anne Teresa est très spécifique car elle n’aime pas les costumes de scène, ce qui rend mon travail plus difficile : on doit avoir l’impression que les danseurs portent leurs propres vêtements. D’une certaine façon, c’est la façon dont j’opère pour mes collections : je n’aime pas raisonner en termes de looks complets, je préfère penser à des pièces que l’on peut mélanger avec le reste de sa garde-robe. Avec Anne Teresa, cette idée devenait plus radicale, car les formes des vêtements devaient être très simples.


Daniel Stokes, Sae Eun Park, Adrien Couvez, Juliette Hilaire, Muriel Zusperrreguy, Miho Fuji
Daniel Stokes, Sae Eun Park, Adrien Couvez, Juliette Hilaire, Muriel Zusperrreguy, Miho Fuji © Agathe Poupeney / OnP

Les costumes que vous avez conçus pour Drumming Live sont très fidèles à votre esthétique, avec ces formes fluides et loin du corps, et ces dégradés de couleurs qui font penser à des tableaux de Mark Rothko…

Je voulais apporter de la couleur pour exprimer l’énergie positive de Drumming Live. Avec les vêtements orange, on a l’impression de voir des petites flammes danser sur la scène. Ces dégradés de couleurs à la Rothko dialoguent avec le blanc pur.


Vous avez aussi conçu les costumes de Rain, qui constitue, avec Drumming Live, un diptyque dans l’œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker. Votre travail sur cette pièce était-il similaire ?

Les deux pièces ont été créées dans un laps de temps rapproché. Généralement, Anne Teresa préfère d’abord travailler sur le mouvement et introduire les costumes plus tard. Dans Drumming Live et Rain, les costumes sont indissociables de la chorégraphie et du mouvement, ils se renforcent mutuellement.


Drumming Live - Juliette Hilaire
Drumming Live - Juliette Hilaire © Agathe Poupeney / OnP

Dans Rain comme dans Drumming Live, quel est le rôle des changements de costumes ?

Nous avons travaillé sur une évolution progressive des couleurs, comme des variations d’énergie. Pour Rain, on passe du nude au rose et au fuchsia, puis au gris clair et à l’argent. Pour Drumming Live, il s’agit du même procédé. Les jeux de lumière ajoutent à ces variations en altérant radicalement la perception des couleurs.


Le mot “minimaliste” est souvent appliqué aux chorégraphies d’Anne Teresa De Keersmaeker. Ce terme caractérise également l’école belge des “Six d’Anvers”, dont vous faites partie. Mais vos créations reflètent aussi un goût pour l’ornement. Vous considérez-vous comme un minimaliste ?

Mes tissus sont maximalistes, mais mes coupes restent assez simples. Pour Drumming Live et Rain, j’ai trouvé intéressant d’atténuer la richesse des tissus que j’emploie volontiers pour me concentrer sur des jeux de transparence et sur différentes nuances de blanc. Cet effort pour aller vers plus de pureté et de simplicité, pour exalter le mouvement du corps, m’était assez naturel.


Drumming Live - Marc Moreau, Awa Joannais, Takeru Coste
Drumming Live - Marc Moreau, Awa Joannais, Takeru Coste © Agathe Poupeney / OnP

Peut-on penser qu’il existe un esprit, un héritage ou une esthétique flamande qui vous rapprocherait d’Anne Teresa De Keersmaeker ?

e dirais que nous partageons un esprit assez terrien et très direct. Aussi, dans un petit pays comme la Belgique, et dans une ville de taille moyenne comme Anvers, les créatifs de toutes disciplines sont plus enclins à collaborer les uns avec les autres. La danse, le théâtre, la mode, le cinéma et la musique se croisent plus facilement.


Votre travail avec Anne Teresa De Keersmaeker a-t-il influencé vos propres créations ?

Bien sûr ! J’ai notamment imaginé pour le printemps-été 2015 une collection masculine inspirée par la danse. Jamais je n’aurais fait cela si je n’avais pas collaboré avec Anne Teresa, avec Sidi Larbi Cherkaoui et avec Justin Peck.

© Agathe Poupeney / OnP

Une musique dans la peau

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Rencontre avec Georges-Elie Octors et Tom De Cock

07 min

Une musique dans la peau

Par Solène Souriau

Actuellement à l'affiche à l'Opéra Bastille, la pièce d'Anne Teresa De Keersmaeker Drumming Live fait vibrer les danseurs de la compagnie au son des percussions enivrantes de l'Ensemble Ictus. Une heure sans interruption de performance endiablée où sont rassemblés sur scène danseurs et musiciens autour d'un même élan : le pur plaisir de jouer. 


Entretien avec Georges-Elie Octors
Directeur musical et percussionniste de l’Ensemble Ictus


Quel est votre premier souvenir de Drumming ?

Georges-Elie Octors : J’ai découvert cette pièce peu de temps après sa création en 1971. À l’époque, l'écriture musicale contemporaine avait atteint un degré d'hyper-sophistication musicale et ce vent qui venait des États-Unis m’a paru tout à fait neuf et rafraîchissant. Drumming est une réussite totale, une pièce parfaitement écrite pour les percussions, intransposable pour d'autres instruments. Je la classe parmi les chefs-d’œuvre absolus de Steve Reich avec Music for 18 musicians et Tehillim.


Pourquoi avoir choisi de faire Drumming Live en 2001 après avoir créé Drumming en 1998 ?

La proposition est venue d’Anne Teresa De Keersmaeker. Pour un spectacle chorégraphique avec musique « live », il n’y a pas mieux que cette pièce car elle est particulièrement physique. Une physicalité qui vient des percussionnistes eux-mêmes et qui peut parfois mobiliser le regard du spectateur. Notre performance entre en symbiose avec celle des danseurs, chaque changement étant synchronisé au chronomètre pour ne pas déstabiliser la chorégraphie et aussi les éclairages.


Quels sont les avantages de la musique en direct ?

Avec de la musique enregistrée, les conditions ne sont pas toujours optimales sur le plateau. Alors que, lorsque les musiciens sont sur scène, les danseurs bénéficient directement de leur présence physique et de toutes les petites nuances d'interprétation qui caractérisent chaque représentation. Il y a une communication d’énergie qui est incontestable. Du fond de la scène, nous avons l’impression de « faire danser » les danseurs. La quatrième partie qui est une véritable transe illustre exactement ce sentiment : plus nous dégageons de l’énergie et plus nous les portons loin. Il est rare dans le répertoire contemporain de trouver une musique dont la pulsation implique autant le désir de bouger.

Daniel Stokes, Jérémy-Loup Quer, Miho Fujii, Sofia Rosolini et l’Ensemble Ictus
Daniel Stokes, Jérémy-Loup Quer, Miho Fujii, Sofia Rosolini et l’Ensemble Ictus © Agathe Poupeney / OnP

La pièce est-elle aussi éprouvante qu’elle l’est pour les danseurs ?

Ce serait mentir que de dire que c’est toujours une épreuve. Cependant, jouer cette pièce reste dangereux car elle demande une concentration collective extrême. Un moment d’inattention peut avoir des conséquences catastrophiques et faire vaciller tout l’édifice. Avec le temps, les difficultés de l’exécution se sont estompées. Aujourd’hui, il nous reste essentiellement le pur plaisir de jouer qui est réel, puissant et intarissable.


À quel point la chorégraphie influence-t-elle vos partis pris musicaux ?

Nous avons toujours été vers ce qui était le plus porteur pour la danse. Par exemple dans la première partie nous prenons un tempo plus rapide que dans la deuxième pour créer un contraste qui permet aux danseurs de mieux rebondir. Pourtant, dans la partition, les deux parties sont écrites dans le même tempo. Ces modifications sont le résultat d’une vraie maturité qui s’est développée au fil des représentations et qui n’est possible qu’avec le temps. Le grand privilège pour nous, c’est d’avoir pu jouer cette pièce aussi souvent devant un public, principalement grâce à cette production de la compagnie Rosas.


Vous signez la direction musicale de la pièce mais vous en êtes également un des exécutants. Comment conciliez-vous les deux ?

J’ai une responsabilité officielle en tant que Directeur musical de l’Ensemble Ictus mais dans ce cas précis, il s’agit surtout d’un travail collectif. Dès l’instant où je joue, je dépends des autres musiciens et il m’est plus difficile d’avoir une vision globale de l’exécution. Chaque musicien peut donc exprimer son avis et beaucoup de choix se font en collaboration. Drumming est un peu à l’image de l’Ensemble : une collaboration équilibrée où les responsabilités sont partagées. C’est un peu le secret de notre alchimie et la raison pour laquelle Ictus est toujours constitué des mêmes musiciens depuis sa création en 1993.


Sofia Rosolini, Miho Fujii et l’Ensemble Ictus
Sofia Rosolini, Miho Fujii et l’Ensemble Ictus © Agathe Poupeney / OnP

Entretien avec Tom De Cock
Conseiller artistique et percussionniste de l’Ensemble Ictus


Selon vous, quelles sont les principales différences entre une pièce représentée avec musique enregistrée et une en « live » ?

Tom De Cock : Au niveau du timing, rien ne change car nous respectons scrupuleusement les durées de l’enregistrement. La grande différence vient de l’énergie que nous insufflons aux danseurs. L’impulsion et les vibrations générées par les percussions entraînent les danseurs. Notre position à l’arrière-scène dans la scénographie de Jan Versweyveld fait naître le son du lointain qui, comme une vague d’air, vient envelopper les danseurs. La performance physique des musiciens joue aussi et le spectacle vit ainsi beaucoup plus.


Anne Teresa De Keersmaeker qualifie cette pièce d’ « invitation à la danse ». Pourquoi ?

La nature de la musique répétitive mais aussi les rythmes qui sont directement inspirés des rythmes africains font de Drumming une pièce idéale pour la danse. À ces rythmes s’ajoutent une superposition d’instruments, des polyrythmies ainsi que la technique de déphasage qui complexifient la partition et ajoutent des couches psychoacoustiques. Les timbres superposés donnent des effets presqu’hallucinatoires. Dans le troisième mouvement, par exemple, on peut entendre une rumeur très basse venant des glockenspiels lorsqu'ils sont joués très vite. On peut même parfois entendre des instruments et des voix qui ne sont pas sur scène. Ces couches-là, plus élaborées, sont propices à la chorégraphie et font que le matériau se renouvelle sans cesse.


Le phasing (déphasage en français) dont vous parlez, technique inventée par Steve Reich et très utilisée par les compositeurs minimalistes dans les années 70 et 80, est au cœur de Drumming. Quelle place occupe cette pièce dans la carrière du compositeur ?

Par la radicalité du matériau musical - Drumming repose sur un seul et unique motif rythmico-mélodique -, elle occupe une place primordiale dans le répertoire de Steve Reich mais aussi dans l’histoire de la musique contemporaine. Surtout à l’époque de sa création où il n’y avait encore rien d’aussi inédit.


Adrien Couvez, Daniel Stokes, Juliette Hilaire et l’Ensemble Ictus
Adrien Couvez, Daniel Stokes, Juliette Hilaire et l’Ensemble Ictus © Agathe Poupeney / OnP

Votre présence scénique est-elle, elle aussi, chorégraphiée ?

Nos déplacements dans l’espace sont extrêmement codés, nos entrées et sorties sont toutes précisément organisées. Nous rentrons et sortons toujours de la même manière. Anne Teresa De Keermaker a voulu rendre visible la structure musicale et son évolution. Ce n’est pas parce que nous sommes musiciens que nous ne sommes pas conscients de nos corps. Nous cherchons toujours à donner du sens à nos mouvements.


Vous jouez cette pièce avec Rosas depuis 2007. Avez-vous perçu des évolutions au fil des années ?

Aujourd’hui, lorsque j’interprète la pièce, je ne réfléchis plus. Je l’ai dans la peau. Cependant, elle reste difficile car elle requiert une concentration totale. La pièce détient une force vitale qui semble partir de ses racines tribales empruntées à la musique balinaise pour devenir une musique tout à fait originale. Grâce en partie à Georges-Elie Octors qui cherche toujours à retrouver l’attention première des musiciens, nous restons créatifs. La force de notre interprétation se trouve dans notre manière d’appréhender à chaque fois la partition comme un défi.


© Agathe Poupeney / OnP

Drumming Live entre au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris

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Reportage photographique

03 min

Drumming Live entre au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris

Par Octave

Cinquième chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker à entrer au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, Drumming Live est une pièce de groupe poussant ses interprètes au dépassement physique dans une transe collective. Les structures tant spatiale que chorégraphique sont essentielles, toutes deux en totale osmose avec la partition musicale de Steve Reich. Avec Drumming Live, Anne Teresa De Keersmaeker allie à la rigueur de la construction une vigueur de l’expression, sculptant l’espace, le temps et l’énergie de ses danseurs. La photographe Agathe Poupeney a capté quelques instants de cette course folle. Commentaires du répétiteur Jakub Truszkowski, danseur de la Compagnie Rosas qui transmet aujourd’hui cette chorégraphie aux danseurs du Ballet de l’Opéra. 

Drumming Live, avec les danseurs de l’Opéra de Paris
Drumming Live, avec les danseurs de l’Opéra de Paris © Agathe Poupeney / OnP

Commentaire : « Historiquement, Drumming a ouvert un nouveau chapitre dans l’œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker, revenant à quelque chose de très architectural et esthétique sans aucun fil narratif. C’est une pièce qui repose sur une seule phrase chorégraphique répétée et manipulée sous toutes ses combinaisons, pendant une heure. C’est quasi mathématique. Il est fascinant de voir comment, à partir de cette idée simple de développer une seule phrase, on arrive à une telle dynamique chorégraphique. »

Drumming Live, avec les danseurs de l’Opéra de Paris
Drumming Live, avec les danseurs de l’Opéra de Paris © Agathe Poupeney / OnP

Commentaire : « C’est une pièce très accessible, à plusieurs niveaux. C’est énergique, inspirant. Le spectateur peut entrer dans cette transe chorégraphique et musicale sans connaître le langage d’Anne Teresa. C’est aussi une pièce didactique qui raconte beaucoup de choses sur le travail de la chorégraphe dans ses structures spatiales et musicales. La partition musicale est représentée dans son entité sur scène à travers les déplacements des danseurs dans l’espace et leurs mouvements sur le plateau. »

La Première Danseuse Muriel Zusperreguy et le répétiteur Jakub Truszkowski
La Première Danseuse Muriel Zusperreguy et le répétiteur Jakub Truszkowski © Agathe Poupeney / OnP

Commentaire : « Chaque danseur a sa propre spirale et dispose de sa trajectoire particulière. Rien n’est accidentel dans cette pièce, chaque déplacement et chaque interaction entre les danseurs sont provoqués avec une intention particulière. Il y a un équilibre parfait entre la contrainte que cela impose aux danseurs et la liberté que cela leur offre dans leur interprétation chorégraphique. »

Daniel Stokes et la répétitrice Cynthia Loemij
Daniel Stokes et la répétitrice Cynthia Loemij © Agathe Poupeney / OnP

Commentaire : « Anne Teresa visualise la musique, elle est très précise dans son analyse de la structure musicale puis tente de rendre compte de cette inspiration et compréhension pour la représenter à travers le mouvement. »

  • Drumming Live (Anne Teresa De Keersmaker) - Extrait 1/2
  • Drumming Live (Anne Teresa De Keersmaker) - Extrait 2/2
  • Lumière sur : Les répétitions de Drumming Live
  • Drumming Live - Extrait
  • Drumming Live - Trailer
  • Drumming Live - Anne Teresa De Keersmaeker

Accès et services

Opéra Bastille

Place de la Bastille

75012 Paris

Transports en commun

Métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER)

Bus 29, 69, 76, 86, 87, 91, N01, N02, N11, N16

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Parking

Q-Park Opéra Bastille 34, rue de Lyon 75012 Paris

Réservez votre place

Dans les deux théâtres, des places à tarifs réduits sont vendues aux guichets à partir de 30 minutes avant la représentation :

  • Places à 25 € pour les moins de 28 ans, demandeurs d’emploi (avec justificatif de moins de trois mois) et seniors de plus de 65 ans non imposables (avec justificatif de non-imposition de l’année en cours)
  • Places à 40 € pour les seniors de plus de 65 ans

Retrouvez les univers de l’opéra et du ballet dans les boutiques de l’Opéra national de Paris. Vous pourrez vous y procurer les programmes des spectacles, des livres, des enregistrements, mais aussi une large gamme de papeterie, vêtements et accessoires de mode, des bijoux et objets décoratifs, ainsi que le miel de l’Opéra.

À l’Opéra Bastille
  • Ouverture une heure avant le début et jusqu’à la fin des représentations
  • Accessible depuis les espaces publics du théâtre
  • Renseignements 01 40 01 17 82

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