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Body and Soul
Palais Garnier - du 30 janvier au 20 février 2022
Body and Soul
Crystal Pite
Palais Garnier - du 30 janvier au 20 février 2022
1h40 avec 1 entracte
-
Première : 30 jan. 2022
À propos
En quelques mots :
Sous la lumière vacillante d’un plafonnier, deux hommes s’observent, s’affrontent, guidés par une voix étrange. Ce duo est bientôt une foule, une houle, qui s’anime au rythme des préludes de Chopin. Seconde création de Crystal Pite pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, Body and Soul déploie des vagues de mots, de gestes, qui forment la matière d’un scénario secret. À travers le mouvement des danseurs, la parole d’une femme ne cesse de s’incarner, comme un duo entre le corps et l’âme. Abordant le thème du deuil, la chorégraphe canadienne met en scène les pulsions contraires qui mettent au défi l’unité de chacun. Dans une pénombre mystérieuse, baignée d’effets sonores, ce ballet en trois actes d’une grande puissance dramatique file, non sans humour, vers un final tonique et exubérant.
- Ouverture
- Première partie 30 mn
- Entracte 20 mn
- Deuxième partie 50 mn
- Fin
-
Body and Soul
Ballet en trois actes
Musique enregistrée -
Représentations
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Galeries
Vidéos
Coulisses
© Julien Benhamou / OnP
06:07’
Vidéo
Body and Soul : entre conflit et communion
En répétition avec la chorégraphe Crystal Pite
Après le succès international de The Seasons’ Canon en 2016, la chorégraphe canadienne Crystal Pite est de retour au Palais Garnier pour une nouvelle création. Une quarantaine de danseurs sont réunis sur scène, guidés par la voix de Marina Hands, dont les indications scéniques se traduisent en autant de mouvements chorégraphiques. Dans une alternance d’ensembles et de duos, Crystal Pite sonde à nouveau le thème de l’individualité et interroge le lieu même de la performance, théâtre chargé d’histoire et de possibilités.
L'Opéra chez soi
© Yonathan Kellerman / OnP
05:35’
Vidéo
« Une extase intérieure »
Silvia Saint-Martin répète Body and Soul
© Bérénice Milon
Article
L'Opéra s'affiche : Body and Soul
Les illustrateurs donnent leur vision des spectacles de la saison 19/20
01’
Octave donne carte blanche à des artistes pour illustrer une œuvre de la saison 19/20, à travers une affiche de spectacle. Bérénice Milon a choisi le ballet Body and Soul de Crystal Pite.
L'Opéra chez soi
© Julien Benhamou / OnP
Article
L’imaginaire de Crystal Pite
La Nature comme expérience
06’
Au fil de ses ballets, la chorégraphe canadienne Crystal Pite déploie avec force un univers où l’élan vital se confronte sans cesse à sa part la plus noire. Corps traversés par des forces contraires, individus en lutte avec l’extérieur, communautés tour à tour réunies et adversaires : l’esthétique de Crystal Pite transfigure sur la scène l’ensemble des relations qui se trament dans nos vies. Fascinée par le « monde naturel, la beauté et la brutalité qu’il contient », la chorégraphe ne cesse d’approfondir avec passion un même ensemble de thèmes. Retour sur l’imaginaire de Crystal Pite à travers cinq de ses œuvres.
Emergence (National Ballet of Canada)
Le groupe est-il cocon ou toile d’araignée, refuge ou danger ? Dans une nature où l’instinct grégaire exerce tout son attrait, l’individu aura-t-il la force de se trouver ? Le titre de ce ballet, créé en 2009, fait référence à un livre de Steven Johnson qui compare chez les humains et les insectes les différentes manières de composer avec le groupe. De quelle façon l’ordre émerge-t-il au sein de la nature ? Mêlant figures humaines et silhouettes d’insectes en un ensemble agressif et inquiétant, Crystal Pite donne corps aux affects et pulsions qui nous mettent en mouvement. La chorégraphe se dit fascinée par la soif d’unité (fusion, eurythmie) qui résonne fortement en chacun de nous, mais qui peut aussi bien nous engloutir. Aimant chorégraphier de grands ensembles qui se prêtent aux phénomènes de contagion (un stimulus se répand à travers une entité qui se meut, change de structure, évolue ainsi qu’un groupe d’oiseaux en plein vol), Crystal Pite nous fait ressentir, dans des ballets souvent épiques, les multiples conflits au cœur de la nature.
Dark Matters (Kidd Pivot)
Double sens du titre de ce ballet créé en 2009. À la fois évocation de la matière noire, « terra incognita de notre époque » selon Crystal Pite : ensemble de forces qui agit l’univers dans son entier. Mais également prise de position de la chorégraphe : « dark matters », autrement dit la noirceur est précisément ce qui compte, ce qu’il importe d’appréhender pour mieux saisir les forces mystérieuses à l’œuvre dans nos âmes et nos corps. Nous sommes ainsi pris dans un tout, un même déchaînement d’ondes et de mouvements obscurs. Pour incarner ce jeu constant de création et destruction, Crystal Pite choisit de mettre en scène un groupe de marionnettistes habillés en noir à la manière du Bunraku. Mais la figure de bois qu’ils contrôlent n’est pas moins partie prenante de ce même processus. À son tour, elle renverse les rôles et se retourne contre son créateur. Quelle est la part du libre arbitre et de la manipulation dans nos vies ? Le danseur est-il capable d’atteindre à la grâce d’une marionnette sans renoncer à ses propres impulsions ? Ces questions, qui ne sont pas sans rappeler un grand texte de Kleist (Sur le théâtre de marionnettes), agitent de manière souterraine l’ensemble des ballets de Crystal Pite.
The Tempest Replica (Kidd Pivot)
Créé en 2011, The Tempest Replica dédouble sur la scène le monde à la fois magique et intérieur inventé par Shakespeare. L’univers de La Tempête se voit ici « répliqué », dupliqué, se déroulant en parallèle dans deux espaces. La trame de l’histoire est présentée de façon minimale à la manière d’un story-board, sur une île réduite à l’état de maquette, par des corps blancs sans visage comme si leur dessin n’était encore achevé. Au sein d’un tout autre paysage urbain et contemporain, des personnages pleinement incarnés dansent une série de portraits (Prospero, Ariel, Caliban…), développant les motifs et les émotions seulement tracés en pointillé par les figures de craie. Les articulations de ces marionnettes sont aussi bien les articulations du récit, que les personnages dupliquent en leur donnant chair. L’histoire d’un côté, les corps de l’autre, se rencontrent et s’influencent : jeux d’imitations et de manipulations en pleine tempête, autant de thèmes qui parcourent l’œuvre de la chorégraphe, ici portés par une scénographie imaginative qui les présente sous la forme d’un théâtre le plus narratif et figuratif qui soit : pour Crystal Pite, le totem de l’abstraction n’a plus lieu d’être.
The Seasons’ Canon (Ballet de l’Opéra national de Paris)
Dans une lumière d’orage, un individu émerge d’une vague de corps humains entremêlés à la ramification des cordes de Vivaldi, elle-même démultipliée par la réécriture de Max Richter : tout un processus d’écriture fuguée, en « canons », déploie une série de réactions en chaîne, de gestes en écho, de rythmes contraires, à travers les danseurs et les sons. Dans ce ballet créé en 2016, Crystal Pite propose une image saisissante de la nature comme matrice, à la fois source de germinations, mutations, transformations, et enclos dont il faut en partie se défaire. Fascination pour la synchronie, l’unité, l’imitation (« l’homme est un animal mimétique », dit Aristote) mais aussi bien désir inverse de s’extraire de l’étouffoir du troupeau. La nature est présentée ici comme un combat : en son sein, un conflit incessant se poursuit, qui interroge le groupe humain dans son ensemble et la place de chacun.
Revisor (Kidd Pivot)
En 1836, Nicolas Gogol imagine, sur le ton de la farce, une pièce de théâtre mettant un scène un inspecteur général. Ce revisor (titre original de l’œuvre), envoyé par le tsar, doit inspecter une administration locale. Un jeune voyageur qui se trouve dans les parages est pris pour le redouté fonctionnaire : il agit alors comme un révélateur de toutes les bassesses et compromissions, mais se retrouve à son tour pris dans l’engrenage de son pouvoir grandissant. Dans une relecture chorégraphique de cette farce, Crystal Pite explore les rapports du corps et de la parole. Le ballet met en scène toute une galerie de personnages en costumes qui réagissent par le mouvement au texte enregistré de la pièce interprété par un ensemble d’acteurs. Le jeu entre les mots et les gestes (amplifications, décalages, contradictions…) renouvelle, dans le registre du grotesque et de la comédie noire, le thème du libre arbitre et de la marionnette : sommes-nous agis par la parole, ou bien maîtres de nos affects ? Est-ce donc toujours quelque chose de plus obscur qui tient les ficelles ?
L'Opéra chez soi
© Christophe Pelé / OnP
Article
Les pinces de Body and Soul
Rencontre avec Bernard Connan
05’
« Cela fait trente ans que je travaille à l’Opéra. La création de Body and Soul reste l’un de mes souvenirs les plus marquants, autant humainement qu’artistiquement. La conception des pinces venant compléter les costumes de l’acte III s’est révélée être un véritable défi technique réalisé en un temps record.
Le début de mon travail consiste en la conception de prototypes à partir de maquettes. Pour Body and Soul, la chorégraphe Crystal Pite est arrivée elle-même avec un premier prototype fait par son père, ébéniste de profession. Il s’agissait d’une sorte d’épée de bois plate, avec une courbe très particulière. Nous étions encore bien loin de ce à quoi ressemblerait le futur élément de costume, mais cela a servi de base de travail.
Nous avons pris le temps de discuter ensemble de l’esthétique attendue et des contraintes de solidité. Le temps nous étant compté, deux options s’offraient à nous : soit je parvenais, à partir de ses indications, à proposer un projet répondant aux attentes, léger, effilé, mais garantissant un appui sûr pour les danseurs, soit la conception était proposée à l’atelier Accessoires ou à une équipe extérieure. La difficulté relevait de la possibilité matérielle de proposer quelque chose de facilement maniable pour les danseurs, mais dans une forme extrêmement fine. Ces pinces étaient à la limite de l’accessoire, mais comme elles participaient de la silhouette, leur réalisation m’a finalement été confiée et s’est faite ici, dans nos ateliers après qu’un prototype ait été validé. Nous avons eu un mois pour relever ce challenge puisque nous avons eu connaissance du projet tardivement, durant l’été 2019. Le ballet était programmé pour le mois d’octobre.Au départ, il nous était difficile d’imaginer le rendu final. Bien sûr, en plus du prototype de Crystal Pite, nous avions les maquettes de sa collaboratrice, Nancy Bryant, qui avait dessiné les costumes des personnages. On voyait bien qu’on était proche de quelque chose de l’ordre de l’insecte, mais lors de la conception, ce n’était pas tout à fait évident. Nous avons été réellement surpris à la vue du tableau final en scène, avec les effets d’ensemble et les jeux de lumière.
Si l’idée de la conception a émané de l’imaginaire de Crystal Pite, mon travail a été de proposer la solution technique pour les réaliser : les matériaux, la finition brillante. Nous avons donc réalisé quarante-cinq paires de pinces, en proposant deux modèles de taille afin de répondre aux morphologies des danseurs. Sur cette base, toutes les pinces sont issues d’un moulage et sont donc identiques.
La pince se présente comme un manchon, avec une poignée à l’intérieur. On y met la main et le manchon remonte sur le poignet, il fait ainsi disparaître la main. La poignée est faite en résine moulée et par souci d’ergonomie, épouse la forme d’une paume de main avec un côté droit et un côté gauche. Elle est fixée sur trois tiges de métal courbées puis soudées ensemble. Le tout est ensuite habillé d’une coque qui lui donne une forme et prolonge la silhouette. Le métal utilisé est ici de la corde à piano, un fil d’acier léger mais résistant. Quant à la coque, il s’agit d’une feuille de plastique thermoformable moulée à chaud sur une forme en plâtre, elle-même tirée d’un modelage en terre. Une fois démoulées on rajoute un ergot qui donne l’aspect d’une pince. Ces formes sont ensuite peintes avec une peinture résine ultrabrillante noire qui rejoint l’aspect des justaucorps.
Lorsque le danseur porte le costume, les différents éléments qui le composent ne sont pas facilement identifiables. En effet, l’intégralité du costume est dans les mêmes nuances de noir, comme s’il était fait d’une seule pièce. Pourtant, le costume est composé de multiples éléments : d’une part un académique fait par les ateliers couture, un casque, des épines dans le dos et les pinces. Les épines sont aussi issues de nos ateliers et ont été conçues dans la même matière qui sert d’habillage aux épées en métal. Au début, il devait y avoir plusieurs épines dans le dos. Finalement, cela a été simplifié pour ne garder que deux omoplates qui semblent émerger du corps des danseurs.
Les danseurs ont été présents durant les étapes de conception car la question de l’ergonomie était primordiale. La main étant enveloppée, il fallait que cela ne soit pas trop large pour rester dans le prolongement du bras et qu’il n’y ait pas de rupture. En même temps que les costumes, nous avons fait des essayages pour définir les hauteurs, le niveau de résistance et le réglage des poignées.
Crystal Pite et son équipe ont été très présentes tout au long de cette conception, doublant une grande exigence d’un respect et d’une reconnaissance exceptionnelle. »© Julien Benhamou / OnP
09:31’
Vidéo
Souvenirs de scène : Hugo Marchand
Le danseur Étoile raconte son Body and Soul
Les retransmissions proposées par l’Opéra national de Paris vous permettent de voir ou revoir quelques-uns des spectacles qui ont marqué ces dernières saisons.
Pour les accompagner, Octave a souhaité donner la parole aux artistes qui ont participé à ces productions. Ils se sont prêtés au jeu et ont accepté de se filmer, chez eux, pour raconter leur expérience, partager leurs souvenirs des répétitions et représentations, et évoquer les défis techniques et artistiques de leur rôle. Ils évoquent également la façon dont ils poursuivent leur activité artistique pendant le confinement, en attendant de retrouver la scène et le public.
Mécènes et partenaires
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Montre de l'Opéra national de Paris