L’Opéra de Paris rend hommage au metteur en scène Pierre Audi et exprime sa reconnaissance à un artiste qui, par son regard et son attachement à l’œuvre d’art totale, a enrichi notre scène autant que les imaginaires et sensibilités du public.

Figure éminente de l’art lyrique, Pierre Audi a signé trois productions à l’Opéra national de Paris : à Bastille, La Juive d’Halévy en 2007, Tosca de Puccini en 2014, et au Palais Garnier, Fin de partie de Kurtàg en 2022. Trois œuvres incarnant les esthétiques du grand opéra, du vérisme, de la musique contemporaine, qu’il a toutes mises en scène avec la plus grande justesse sans jamais se répéter, se mettant avant tout au service d’un texte et d’une partition. Depuis son entrée au répertoire de notre institution, sa production de Tosca « pièce d’orfèvrerie dramatique et opératique », selon ses mots, y a été programmée six fois. Il devait en assurer la reprise pour la saison 25/26.

Dernièrement, la venue de Pierre Audi à l’Opéra de Paris pour l’opéra de Kurtàg, marquait le couronnement d’un compagnonnage de près de quarante ans avec le grand compositeur hongrois et leur passion commune pour le théâtre de Samuel Beckett. Dans sa production au Palais Garnier, le public avait pu apprécier la grande théâtralité que Pierre Audi faisait naître des silences chers à Beckett mis en musique par son ami.

Si sa carrière artistique s’interrompt aujourd’hui brutalement, ses productions continueront de nous accompagner et de nous toucher profondément tant elles expriment sa sensibilité et sa vision.

L'Opéra de Paris présente ses condoléances à sa famille et à ses proches et apporte tout son soutien à l'équipe du Festival d'Aix-en-Provence face à cette disparition soudaine.