Après une longue période d’obscurité sur le plan de la création musicale, succédant à l’ère magnifique des xvie et xviie siècles, la musique anglaise va retrouver une vigueur et un impact international à partir de la seconde moitié du xixe siècle – et bien sûr tout au long du xxe siècle. Gustav Holst n’est bien souvent connu du public français que pour une oeuvre symphonique de vastes proportions : Les Planètes.

Sa musique est marquée par plusieurs références assez différentes : le folklore britannique, un intérêt certain pour l’impressionnisme et une passion pour le monde oriental. Musicien érudit et curieux, Holst est aussi le promoteur en Angleterre d’un style nouveau, cherchant à s’émanciper des influences germaniques (qui avaient marqué par exemple l’art d’Edward Elgar) : le romantisme allemand en général et le post-wagnérisme en particulier.

« En art, disait-il à ses élèves, la sentimentalité, c’est le crime suprême. » C’est bien dans cet esprit antiromantique que s’inaugure le Phantasy Quartet on British Folk Songs de Holst (auteur également de cycles tels que les « Somerset Folk Songs » ou encore les « Choral Folksongs »). S’inspirant de thèmes populaires, le compositeur ancre son propos dans une terre britannique ancienne et simple, comme le montre la longue phrase en solo qui ouvre l’oeuvre, laissant entendre que l’instrument mélodique dans sa nudité serait seul à même de refléter l’essence du monde populaire. Composé en 1916, le Phantasy Quartet se présente dans la science compositionnelle la plus aboutie.

Et c’est sans doute dans ce hiatus entre simplicité affichée des thèmes et complexité relative de leur entrelacement que réside le grand intérêt de cette musique. Benjamin Britten n’a que vingt ans lorsqu’il compose, en 1933, le premier volet de l’oeuvre intitulée trois ans plus tard Three Divertimenti for string quartet. Amateur de cinéma pour les enfants, le jeune compositeur s’inspire d’Emil and the Detectives (version anglaise du film de Gerhard Lamprecht