Avec la Pastorale, Amy Beach semble travailler la figuration musicale de la torpeur. D’esprit impressionniste, By the Still Waters (Sur les eaux tranquilles), originellement pour piano, déroule une écriture en arpèges à la main droite, sur de longues notes tenues à la main gauche. L’une des plus célèbres de son auteur, la pièce a connu plusieurs transcriptions, dont celle pour quintette à vents réalisée par Stephen Graf.
La Suite pour quintette à vents de Henry Cowell comprend quatre mouvements brévissimes, comme si le compositeur s’était donné pour but de dessiner, en quelques mesures seulement, tout un monde onirique en miniature, une série de visions apparaissant pour s’évanouir presque immédiatement. C’est le simple changement de tempo entre chacune des séquences qui fait office de nouveau « tour » donné au kaléidoscope.
Composé en 1928 lors du séjour parisien de Heitor Villa-Lobos, compositeur brésilien qui occupera plus tard des fonctions d’importance dans son pays, le Quatuor à vents se présente dans toute l’efficacité d’une oeuvre d’esprit moderniste (arêtes vives, grands sauts d’intervalle, harmonies dissonantes, etc.) et qui intègre aussi les caractères de la musique brésilienne : l’importance du rythme et l’esprit de la danse.
Avec pour indication expressive « slow and indolent », Summer Music (Musique d’été) pour quintette à vents de Samuel Barber annonce clairement la couleur : un peu comme dans la Pastorale d’Amy Beach qui inaugurait ce concert, il s’agit de peindre, dans un style que l’on pourrait qualifier d’impressionniste, l’immobilité, la chaleur et peutêtre le pépiement des oiseaux, comme le suggère le trait virtuose apparaissant d’abord à la flûte, puis à la clarinette et enfin au basson, avant qu’un chant d’une intense mélancolie, au hautbois, ne vienne rappeler ce qui est probablement l’oeuvre la plus connue de Barber : son Adagio pour cordes. En 1934, Astor Piazzolla découvre Carlos Gardel, Jean-Sébastien Bach, le jazz : plusieurs univers expressifs contrastés qui nourriront son art tout au long de sa carrière. Mais c’est bien sûr le tango, que son père adorait, coup de foudre éprouvé en écoutant à la radio le Sexteto d’Elvino Vardaro, qui va fonder presque toutes ses oeuvres, comme la Milonga sin palabras et Oblivion.

Séance Relax : L’Opéra national de Paris met en place un dispositif d’accueil inclusif et bienveillant avec l’association Culture Relax, pour faciliter l’accueil des personnes dont le handicap (tel que l’autisme, le polyhandicap, le handicap intellectuel, le handicap psychique, la maladie d’Alzheimer...) peut entraîner des comportements atypiques et imprévisibles pendant la représentation. Les codes habituels sont assouplis pour profiter du spectacle et vivre ses émotions sans crainte d’être jugé.