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Ce n’est qu’en 1791 que paraissent pour la première fois les noms des chanteurs et danseurs sur les affiches de spectacle.
Sous l’Ancien Régime, il existait des représentations gratuites à l’Opéra à certaines occasions spéciales. Elles étaient annoncées par cette mention qu’on lisait en tête des affiches : « DE PAR ET POUR LE PEUPLE ».
Si aujourd’hui l’on connaît surtout le Foyer de la Danse du Palais Garnier grâce au Défilé du Ballet de l’Opéra, c’est surtout celui de la salle de la rue Le Peletier (1821-1873) qui est représenté sur les fameuses toiles de Degas.
Jean-Baptiste Lully, d’origine italienne, a commencé à travailler en France comme cuisinier chez le Chevalier de Guise puis chez sa nièce Mademoiselle de Montpensier.
Il était alors connu pour ses macaronis qu’il servait avec un œuf au plat : les œufs Lully.
L’Histoire raconte qu’en 1792, les directeurs Cellerier et Francoeur, n’ayant pas l’esprit révolutionnaire, auraient refusé de jouer Le Siège de Thionville.
Ils furent arrêtés et Francoeur passa un an en prison. Cellerier, lui, parvint à échapper à la police.
À l’Opéra comme au théâtre, pour attirer l’attention des spectateurs au lever du rideau, le régisseur tapait trois coups avec un bâton sur le plancher de la scène.
On appelait également ce régisseur un brigadier : celui qui dirige l’équipe de techniciens qui se trouvent souvent « en brigades ».
Les sabres du Magasin de l’Opéra, lieu de stockage des décors et accessoires, auraient servi pendant l’assaut de la Bastille.
Une lettre de Dauvergne, directeur en 1789, l’atteste : « ils ont pris des sabres seulement n’y ayant pas d’autres armes dont ils pussent faire usage, les haches et les massues n’étant que de carton. »
Aux débuts de l’Académie royale de musique, les opéras étaient précédés de prologues allégoriques, pièce lyrique qui n’avait souvent aucun lien avec le reste du spectacle et servait à glorifier le roi et ses succès.
Cette obligation prit fin avec Zoroastre, opéra composé par Jean-Philippe Rameau en 1749. On vit alors pour la première fois ce préambule remplacé par une ouverture en rapport avec l’œuvre.
Si, pendant plus d’un siècle, l’identité de la femme qui posa pour le fameux tableau de Gustave Courbet L’Origine du monde est demeurée inconnue, on a récemment découvert qu’il s’agissait d’une danseuse et plus particulièrement d’une danseuse de l’Opéra de Paris.
C’est grâce aux recherches de Claude Schopp que l’on peut aujourd’hui mettre un nom derrière l’un des nus les plus connus de l’histoire de la peinture : Mademoiselle Constance Quéniaux. Elle serait entrée à l’âge de quatorze ans comme danseuse à l’Opéra et aurait été la maîtresse d’un diplomate turco-égyptien, Khalil-Bey, premier propriétaire du tableau.
Pendant longtemps, il était d’usage de changer les décors à vue. L’Orchestre continuait à jouer et les spectateurs assistaient au changement. C’est Gluck, le premier, qui proposa de baisser le rideau entre chaque entracte pour changer de décor.
Jean-Baptiste Lully meurt en 1687. Les causes ? Il faisait répéter à l’église des Feuillants de la rue Saint-Honoré son fameux Te Deum. Pour que les chanteurs gardent le rythme, il marquait la mesure avec une canne car le métier de chef d’orchestre n’existait pas à l’époque.
Un faux mouvement fait qu’il se donna un coup au pied et que très vite une inflammation se déclara. Il fallut l’opérer mais quelques jours après, la gangrène l’emporta à l’âge de cinquante-quatre ans.
Sous l’Ancien Régime, le prix des places était doublé les jours de première représentation et quadruplé quand le roi assistait au spectacle.
Le 27 avril 1673, le Roi Louis XIV assiste à la représentation de Cadmus et Hermione, opéra de Jean-Baptiste Lully. La Gazette de France, périodique très à la mode à l’époque, rapporte :
« Sa Majesté, accompagnée de Mademoiselle et de Mademoiselle d’Orléans alla au faubourg Saint-Germain, prendre le divertissement de l’Opéra, à l’Académie royale de musique établie par le sieur Baptiste Lully, si célèbre en cet art ; et la compagnie sortit extraordinairement satisfaite de ce superbe spectacle, où la tragédie de Cadmus et Hermione, fort bel ouvrage du sieur Quinault, est représentée avec des machines et des décorations surprenantes dont on doit l’invention et la conduite au sieur Vigarani, gentilhomme modénois. »
Si Louis XIV a proclamé « L’État, c’est moi ! », Jean-Baptiste Lully aurait déclaré : « L’opéra, c’est moi ! ». Le danseur Vestris, maître de ballet de l’Académie royale de Musique, aurait quant à lui affirmé : « il n’existe aujourd’hui que deux grands hommes au monde ; à savoir : moi et Voltaire. »
On raconte que Beauchamp, chorégraphe de l’Académie royale de Musique à l’époque de Louis XIV, aurait composé les figures de ses ballets en s’inspirant de pigeons qu’il avait dans un grenier.
Il allait lui-même les nourrir et leur jeter du grain. Les pigeons se ruaient sur leur nourriture et les groupes variés qu’ils composaient lui donnaient des idées pour ses danses.
Sous l’Ancien Régime, les calèches bénéficiaient d’un droit de préséance lors du stationnement devant l’Opéra.
Ce privilège signifie qu’à leur arrivée, les carrosses devaient se garer selon un ordre protocolaire : les Princes, ministres et ambassadeurs en premier, les voitures bourgeoises en deuxième, les voitures qu’on appelait « de place » en dernier.
Respectant le même procédé, aucune voiture ne pouvait se mettre en mouvement avant le départ de celles des Princes. Ce privilège, qui engendrait des difficultés à circuler, fut annulé par ordonnance du roi Louis XVI en 1780.
N°1302. – ORDONNANCE concernant les spectacles Versailles, 2 avril 1780 (R.S.C)
« Sa Majesté fait très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, même aux officiers de sa maison, gardes, gendarmes, chevau-légers, Mousquetaires, aux pages de S.M, ceux de la reine, des Princes et Princesses de son sang, des ambassadeurs, et à tous autres, d’entrer à l’Opéra sans payer…
Défend S.M à tous ceux qui assistent à ces spectacles, et particulièrement à ceux qui se placent au parterre, d’y commettre aucun désordre en entrant et en sortant, de crier et de faire du bruit avant que le spectacle commence et dans les entr’actes, de siffler, faire des huées, avoir le chapeau sur la tête et interrompre les acteurs pendant les représentations, de quelque manière et sous quelque prétexte que ce soit, à peine de désobéissance. […]
Veut et entend S.M qu’il n’y ait aucune préséance ni place marquée pour les carrosses, et qu’ils aient tous, sans aucune exception ni distinction, à se placer à la file les uns des autres au fur et à mesure qu’ils arriveront aux entrées des spectacles.
Ordonne S.M d’emprisonner les contrevenants ; défendant très-expressément à toutes personnes, telles qu’elles puissent être, officiers de S.M et autres, de s’opposer en manière quelconque à ce qui est ci-dessus ordonné ; et d’empêcher, par la force ou autrement, que ceux qui y contreviendront ne soient arrêtés sur-le-champ et conduits directement en prison. »
Le 5 Janvier 1875, l’inauguration du Palais Garnier se fait en grande pompe en présence du Président de la République Mac Mahon, du Lord Maire de Londres, du bourgmestre d'Amsterdam, de la famille royale d'Espagne et d’un grand nombre d’invités et de critiques venus de l'Europe entière.
Seul oublié ? Charles Garnier qui, après avoir dirigé les travaux pendant treize ans, doit payer cent vingt francs sa loge du deuxième étage.
Le jour où...
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