Communiqué du 1 août 2025
Hommage de l’Opéra national de Paris à Robert Wilson
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2 septembre 2025« Nouvelle Ère, Nouvel Air » : Rachida DATI, ministre de la Culture, présente le projet de rénovation de l’Opéra national de Paris.
L’Opéra national de Paris salue la mémoire de Robert Wilson, figure majeure du théâtre d’avant-garde et de l’opéra, disparu à l’âge de 83 ans.
Avec son style si singulier – alliage de lumières sculptées, de gestes minimalistes et de temps étirés – il a révolutionné l’art de la mise en scène et créé des spectacles envoûtants, empreints d’une poésie infinie. Assister à une œuvre de
Robert Wilson, c’était faire l’expérience d’un art total, hypnotique, exigeant, profondément sensoriel.
Né au Texas en 1941, il fait une entrée saisissante sur la scène artistique française avec Le Regard du sourd en 1971, pièce fondatrice d’un théâtre qui pense autrement l’espace, le silence, le corps. Ce spectacle hors norme – sans paroles, durant sept heures – ouvre une brèche dans le paysage théâtral et influence une génération entière d’artistes. Quatre ans plus tard, Einstein on the Beach, conçu avec Philip Glass et Lucinda Childs, bouscule les frontières de l’opéra.
Pour l’Opéra national de Paris, il aura été un compagnon fidèle, inspirant, visionnaire. Son lien avec l’institution remonte à 1984, avec la création de Medea de Gavin Bryars. Il signera ensuite une série de productions marquantes, entre répertoire classique et créations plus contemporaines : Le Martyre de saint Sébastien (1988), La Flûte enchantée (1991), Madame Butterfly (1993), Pelléas et Mélisande (1997), La Femme sans ombre (2002), The Temptation of Saint Anthony(2005), Le Couronnement de Poppée (2014), Turandot (2021).
Il fut aussi le maître d’œuvre du spectacle inaugural de l’Opéra Bastille, La nuit avant le jour, donné le 13 juillet 1989, à la veille de son ouverture officielle.
Sa vision si personnelle des grandes œuvres lyriques – Madame Butterfly, qui continue de bouleverser les spectateurs plus de 30 ans depuis sa création, ou plus récemment Turandot – a durablement marqué l’histoire scénique de l’Opéra de Paris. Son exigence formelle, sa capacité à révéler la part invisible des œuvres, son écoute sensible de la musique – héritée de son admiration pour George Balanchine – ont laissé une empreinte puissante.
Créateur aux multiples facettes, Robert Wilson s’est aussi illustré dans les arts plastiques, avec une œuvre visuelle exposée dans le monde entier. Fondateur du Watermill Center, il a soutenu sans relâche la jeune création, faisant de ce lieu un laboratoire international pour les arts du spectacle.
L’Opéra national de Paris tient à rendre hommage à cet artiste hors normes, d’une immense rigueur, dont le travail a contribué à redéfinir ce que peut être une mise en scène d’opéra. Il laisse à notre maison des souvenirs intacts, des images inoubliables, et un héritage vivant.
L’Opéra national de Paris salue la mémoire de cet immense artiste et adresse ses pensées à ses proches, à ses collaborateurs et à tous ceux qui ont été marqués par sa recherche formelle et son exigence inlassables.