Communiqué du 19 juillet 2025
Hommage à Béatrice Uria-Monzon
L’Opéra national de Paris a appris avec émotion la disparition de Béatrice Uria-Monzon. Interprète inoubliable de Carmen qu’elle a incarnée à plusieurs reprises à l’Opéra Bastille dans des mises en scène différentes – celle de Jose-Luis Gomez puis celle d’Alfredo Arias –, elle en a marqué le rôle par sa voix cuivrée et son engagement scénique, ainsi que par son approche nuancée du personnage, loin des clichés.
Elle avait intégré l’École d’Art lyrique de l’Opéra et avait fait ses débuts au Palais Garnier en 1988 dans le personnage de Fiodor (Boris Godounov). Ambassadrice de l’opéra français (Marguerite dans La Damnation de Faust de Berlioz, Dulcinée dans Don Quichotte de Massenet, Giulietta dans Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach), elle avait aussi interprété Venus dans Tannhäuser, Judith dans Le Château de Barbe-Bleue ou même Tosca, sa voix de mezzo évoluant vers le registre de soprano. Fine musicienne, elle s’était imposée dans la musique contemporaine, interprétant la Comtesse de Sérizy à l’occasion de la création mondiale de Trompe-la-Mort de Luca Francesconi, puis, en 2020, le rôle de la Reine Marguerite dans Yvonne, princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans.
Sa dernière apparition à l’Opéra de Paris date de 2021 à l’occasion du Soulier de satin de Marc-André Dabalvie où elle interprétait les rôles de Dona Honoria, Dona Isabelle et la Religieuse. Dotée d’une grande rigueur artistique et d’un sens théâtral aigu, Beatrice Uria-Monzon laissera le souvenir d’une cantatrice exigeante, intense et moderne.
L'Opéra national de Paris adresse son soutien à sa famille et à ses proches.