Directeur artistique de l’Opéra de Vienne de 1919 à 1925, Richard Strauss fut l’un des chefs d’orchestre les plus fameux de son temps, éminent interprète de ses propres œuvres, mais aussi des opéras de Mozart et de Wagner. Son importance, du point de vue du style et de l’esthétique, fut considérable. Né à Munich en 1864, fils d’un célèbre corniste munichois, musicien prodige (il composait à l’âge de six ans et était capable de diriger un orchestre dès l’âge de neuf ans), il rencontre en 1884 le chef d’orchestre Hans von Bülow qui l’invite l’année suivante au titre de second chef d’orchestre à l’Opéra de Meiningen. Il cumule les fonctions (directeur de la musique de la cour à Munich, maître de chapelle adjoint de la cour à Weimar, premier chef d’orchestre de l’Opéra de Munich…), avant de succéder à von Bülow à la tête de l’Orchestre philharmonique de Berlin. En 1894, il dirige Tannhäuser à Bayreuth.
En tant que compositeur, il établit d’abord sa réputation par les grands poèmes symphoniques comme Don Juan, Mort et transfiguration, Till l’espiègle, Ainsi parlait Zarathoustra, Don Quichotte, Une vie de héros. Ses premiers opéras, Guntram et Feuersnot, très influencés par la musique de Wagner, rencontrent peu de succès, mais Salome, d’après la pièce d’Oscar Wilde, lui apporte en 1905 une célébrité autant due au caractère novateur de la musique qu’à l’aspect sulfureux du sujet. Elektra, en 1909, marque le début d’une longue collaboration avec le poète autrichien Hugo von Hofmannsthal et témoigne d’une violence rarement atteinte dans le domaine de l’opéra.
Avec Le Chevalier à la rose (1911), Strauss semble s’assagir en revenant à la tradition viennoise de l’opéra de caractère. Suivent Ariane à Naxos (1912), La Femme sans ombre (1919), Intermezzo (1924), Hélène d’Égypte (1928), Arabella (1933), La Femme silencieuse (1935), Friedenstag (1938), Daphné (1938), L’Amour de Danaé (1938-1940). Dans sa dernière œuvre lyrique, Capriccio, composée en 1942 sur un livret qu’il écrivit lui-même en collaboration avec son ami le chef d’orchestre Clemens Krauss, il parvient, à près de 80 ans, à se surpasser. Quelques mois avant sa mort, il compose les Quatre derniers Lieder pour soprano et orchestre. Il meurt à Garmisch-Partenkirchen en 1949.
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