V. Wozzeck d'Alban Berg (1992-1998)

V. Wozzeck d'Alban Berg (1992-1998)

Née de l’envie commune de Daniel Barenboim et de Patrice Chéreau de travailler l’un avec l’autre, la production de Wozzeck au Théâtre du Châtelet présente un décor épuré, dont la géométrie des cubes rappelle à la fois Giotto, Paul Klee et le constructivisme russe. Les visages des personnages s’y détachent sur un fond d’ombres portées, évoquant Daumier ou Ensor, et les artistes expressionnistes.

Les teintes rehaussées par les lumières, et les espaces sans cesse reconfigurés par la mobilité des blocs colorés, reflètent le dérangement intérieur de Wozzeck. Pour raconter l’histoire de ce meurtre « si prévisible et si incompréhensible » commis par un homme plongé dans la folie, Chéreau refuse de choisir une explication : «toutes les hypothèses sont bonnes et en même temps, le mystère reste ». Le metteur en scène songe aussi à Lenz de Büchner, autre approche littéraire d’un cas de folie que ses études d’allemand lui avaient très tôt fait découvrir.

Wozzeck marque par ailleurs la rencontre de Patrice Chéreau avec la chanteuse Waltraud Meier, qui interprète Marie, la compagne de Wozzeck. Leur avidité commune à saisir la complexité d’un personnage pour concevoir un rôle les conduira par la suite à de nouvelles collaborations.  

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