Prix
Spectacle / Événement
Lieu
Expérience
Pas de résultat. Effacez des filtres ou sélectionnez une plus grande plage calendaire.
Pas de spectacle aujourd'hui.
IX. La Fabrique de l’opéra
La grande révolution apportée par Patrice Chéreau à l’opéra fut d’y faire pénétrer le théâtre en dirigeant les chanteurs comme de véritables comédiens, ce qui n’était pas toujours dans les habitudes des maisons lyriques. Avant même les répétitions au plateau, il effectuait une importante analyse du livret, un travail « à la table » et sans musique, qui pouvait parfois se révéler déstabilisant pour les chanteurs. Les notes qu’il prenait ensuite sur le vif des répétitions apportent un témoignage précieux sur l’ampleur du travail engagé pour obtenir que les personnages soient incarnés avec la plus grande vérité. Sa direction d’acteurs, centrée sur le corps de l’interprète, s’effectuait toujours dans une proximité physique très étroite avec les chanteurs.
Diriger les chanteurs
Patrice Chéreau en répétition de "Lucio Silla" au Teatro alla Scala, Milan, 1984 Courtesy of Teatro alla Scala / Lelli e Masotti
Lella Cuberli et Patrice Chéreau pendant les répétitions de "Lucio Silla" au Teatro alla Scala, Milan, 1984 Luigi Ciminaghi / Piccolo Teatro di Milano – Teatro d’Europa
Rembrandt, Portrait de Rembrandt faisant la moue. Eau-forte (deuxième état), 1630. BnF, département des Estampes et de la photographie
Au cours de son parcours à l’opéra, Patrice Chéreau a développé une réflexion approfondie sur les liens à tisser entre la ligne musicale indiquée par une partition et l’action scénique qui se déroule sur un plateau. Refusant de systématiquement « suivre la musique », il proposait parfois d’aller jusqu’à la contredire, montrant sur scène un aspect du drame détaché de la narration sonore. À son sens, l’action sur scène devait aussi provoquer la musique : la situation jouée par les interprètes devait rendre « nécessaire » la prise de parole chantée.
Parmi les chefs d’orchestre avec lesquels Patrice Chéreau a travaillé, Pierre Boulez, Daniel Barenboim et Esa-Pekka Salonen restent des interlocuteurs d’exception. Leur connivence intellectuelle a profondément marqué les grandes étapes du parcours de Chéreau sur la scène lyrique. S'ils ont chacun souligné la sensibilité indéniablement musicale du metteur en scène, ils n’en partageaient pas moins sa conviction que l’essence de l’opéra était théâtrale.Musique et mise en scène
Patrice Chéreau et Pierre Boulez en répétition pour "De la maison des morts" de Leoš Janáček au Theater an der Wien, 2007Ros Ribas
Pierre Boulez, Lettre adressée à Patrice Chéreau au sujet de la mise en scène de "L’Or du Rhin" de Richard Wagner pour le Festival de Bayreuth, 1976. Fonds Patrice Chéreau / IMEC
Haut de Page