Concert-rencontre du 25 mai 2023

À l’heure du déjeuner, des musiciens de l’Orchestre et des artistes des Chœurs de l’Opéra national de Paris vous proposent des concerts précédés d’introductions.   

C’est en 1767, lors de son voyage à Londres en compagnie de son père, que Mozart, alors âgé de dix ans, découvre la musique de Johann Christian Bach, dernier fils de Johann Sebastian Bach, et en reste durablement marqué. Le lien entre la musique de Mozart et celle du dernier des fils Bach se fait tout naturellement en écoutant ce Quatuor avec hautbois en si bémol majeur : symétries, contrastes, élégance des lignes et grâce de l’ensemble.

Avec la Sonate en mi bémol majeur BWV 525 de Johann Sebastian Bach, on a affaire à la transcription d’une œuvre pour orgue. Comme souvent dans la production instrumentale de Bach, l’écriture polyphonique se prête à la division en plusieurs instruments, l’essentiel se jouant ailleurs : dans la rhétorique entre les motifs mélodiques et la basse et la plénitude de l’ensemble. 

Avec le compositeur italien Luigi Gatti, engagé dans les années 1780 en tant que Kapellmeister à la cour de Salzbourg, on revient à l’esprit mozartien : musique avenante, faite pour divertir et mettant au mieux en valeur le hautbois soliste, dialoguant avec le trio des cordes, comme le fera d’ailleurs Mozart lui-même dans son Quatuor avec hautbois K. 370.

Avec Mozart et Haydn, Luigi Boccherini, Italien installé en Espagne, co-inventeur avec Haydn du quatuor à cordes, est le compositeur de musique instrumentale le plus prolixe de la seconde moitié du XVIII^e siècle, avec une production de très haute qualité, souvent colorée par le folklore hispanique. Les six trios à cordes de l’opus 14 ont été composés en 1772 et publiés à Paris l’année suivante.