Musique & danse
Benjamin Millepied

Directeur de la danse de l’Opéra national de Paris

Balanchine disait « Danser, c'est donner à voir la musique ». En élaborant ma programmation, j'ai abordé le métier de chorégraphe tout comme j'aurais abordé celui de compositeur. Les compositeurs détiennent un talent précieux : ils connaissent les règles des enchaînements d'accords, de l'harmonie et du contrepoint, qu'ils mettent au service de la construction d'un paysage sonore pénétrant et complexe. Le chorégraphe doit posséder des compétences similaires : la danse ne doit pas répondre littéralement à la musique mais au contraire nous accompagner viscéralement tout en nourrissant notre imaginaire pour nous amener à voir et écouter autrement. Nos sens et nos émotions doivent être tenus en éveil à chaque instant.  

Les compositeurs détiennent un talent précieux : ils connaissent les règles des enchaînements d'accords, de l'harmonie et du contrepoint

Un ballet doit proposer au chef d'orchestre des pistes intéressantes pour diriger l'oeuvre. Les nouvelles pièces présentées ici se fondent sur le vocabulaire académique – source inépuisable de création. Elles convoquent le présent, reflètent notre société et – je l'espère – nous montreront un peu plus qui nous sommes. Les ballets doivent aussi lancer des défis à la technique et au talent artistique des danseurs du Ballet de l'Opéra national de Paris tout en leur permettant de s'épanouir et de grandir en tant qu'artistes.
Pour cette première saison, les pièces du répertoire ainsi que les créations sont issues de la tradition classique.
Bien qu'appartenant à des générations différentes, les chorégraphes sont unis par le talent, l'imagination et l'originalité avec lesquels ils interprètent les atmosphères, thèmes, nuances et complexités de la musique. 
Je souhaite célébrer le retour de Maguy Marin à l'Opéra de Paris après plus de vingt ans d’absence. L'œuvre de Maguy mérite des éloges particuliers. Artiste infatigable, elle a le regard tourné en permanence vers l'avenir. Les applaudissements ne se mangent pas est une pièce puissante qui exploite de façon étonnante l'espace en l'emplissant par le drame humain.

L'œuvre de Forsythe a évolué au fil des années. Elle respire la passion et ne cesse de nous inspirer

J'ai choisi d'inviter Jérôme Bel pour sa capacité à explorer la vie intérieure de ses personnages qui fait apparaître la relation directe entre les danseurs et notre société. Ses œuvres révèlent des facettes inattendues de notre art, jamais explorées par ailleurs.  
Enfin, je suis ravi d'accueillir William Forsythe avec un nouveau ballet, en particulier en raison de sa source d'inspiration : l'histoire du ballet romantique. L'œuvre de Forsythe a constamment évolué au fil des années. Elle respire la passion et ne cesse de nous inspirer.  
Au cours des prochaines saisons, j'aurai à cœur de mettre en regard les œuvres de cette légende vivante et celles d’un répertoire en évolution constante. 

Notre saison s'ouvre avec Thèmes et Variations de Balanchine et se referme sur une création mondiale de William Forsythe. La grande tradition du ballet classique et de la musique classique, qui a commencé il y a 300 ans avec Lully et Beauchamp, se perpétue grâce à l'esprit et à la sensibilité de quelques-uns des artistes les plus talentueux de notre temps.

Osez !

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