Né le 14 février 1602, Francesco Cavalli (de son vrai nom Pier Francesco Caletti) fut le compositeur italien le plus populaire de son vivant. Doté d’une belle voix, il intègre le chœur du duomo de Crema, où son père était maestro di cappella. Remarqué par un noble vénitien, Federico Cavalli (dont il prendra plus tard le patronyme), le jeune Francesco entre en 1616 dans le chœur de la basilique San Marco, où il côtoie Monteverdi, puis il est engagé en tant qu’organiste à la basilique Santi Giovanni e Paolo. Il noue de nombreuses amitiés dans le cercle de la société vénitienne. En 1630, il épouse Maria Sosmeno, riche veuve vénitienne. Il acquiert l’indépendance financière suffisante pour pouvoir se détacher de ses fonctions de musicien d’église et se lance dans l’aventure de l’opéra, alors en plein essor dans la cité des Doges. Son premier opéra, Le Nozze di Teti e di Peleo, est créé en 1639 au Teatro San Cassiano, premier théâtre public de Venise. Dès son deuxième opéra, Gli Amori di Apollo e di Dafne, Cavalli pose les jalons de ce qui sera l’esthétique vénitienne par opposition à l’opéra de cour alors en vigueur. Dans La Didone (1641), la mythologie cède pour la première fois la place à l’histoire. Les protagonistes ne sont plus des divinités mais des humains. La Didone sera le premier opéra représenté à Naples pour un public payant. La mort de Claudio Monteverdi en 1643 hisse Cavalli au rang de premier compositeur vénitien. Il composera trente-trois ouvrages lyriques, dont onze en collaboration avec le même librettiste, Giovanni Faustini, parmi lesquels La Calisto (1651) demeure un des modèles de l’opéra vénitien. Giasone (1649) sera en son siècle l’opéra le plus représenté en Occident. En 1660, Cavalli se rend en France à l’invitation du cardinal Mazarin à l’occasion des festivités pour le mariage de Louis XIV et de l’infante d’Espagne Marie-Thérèse. Ercole amante est créé dans la nouvelle salle des Tuileries, construite pour l’occasion. Louis XIV exige que des ballets composés par Lully, sur lesquels le roi et la reine dansent en personne, soient insérés entre les actes. La musique de Cavalli ne rencontre aucun succès. Cavalli rentre à Venise, où il compose ses six derniers opéras, sur des sujets historiques romains, dont Eliogabalo (1667), dernier ouvrage dont la partition nous soit parvenue, qui ne sera jamais représenté de son vivant. Il meurt le 14 janvier 1676.
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