Histoire

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De Louis XIV à nos jours, en passant par la Révolution et la troisième République, l’École de Danse de l’Opéra national de Paris s’est construit une réputation mondiale grâce à des personnalités hors du commun et un enseignement d’excellence.

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C’est en 1713 que Louis XIV promulgue le décret qui crée officiellement le « Conservatoire de danse », réservé aux danseurs de l’Académie royale de Musique. Cette structure institutionnalise l’existence de cours pour professionnels, comparables à ceux dont bénéficie aujourd’hui le corps de ballet car dans un premier temps, les cours ne sont en rien destinés à des enfants, même si quelques fils ou filles d’artistes y trouvent leur place.
Ce n’est qu’en 1780 qu’un premier règlement atteste d’une école qui leur soit entièrement consacrée, entérinant un usage apparu au fil du temps et qu’il était devenu nécessaire de clarifier sur les points essentiels : gratuité des cours comme l’avait imposé dès l’origine Louis XIV, sélection à l’entrée, frais et appointements, cadrage professionnel de ces apprentissages.  

En 1784, un second décret de Louis XVI allonge la durée des cours et crée une classe spécifique pour les enfants de moins de douze ans. Il est en effet préférable de recruter les élèves très jeunes, vierges de toute formation et, par conséquent, de tout défaut à corriger. Par la suite, la Révolution et l’Empire ne remettent pas en cause l’école et en affinent le fonctionnement par une série de règlements successifs. En particulier, par souci d’impartialité et pour éviter de possibles protections, on forme un jury issu de la troupe, souverain lors de l’examen de passage d’une classe à l’autre ainsi que pour l’engagement au sein de l’Opéra.
L’enseignement se fait alors en trois étapes, une classe élémentaire jusqu’à treize ans, la classe supérieure jusqu’à seize ans, puis, pour quelques-uns, la « classe particulière pour être perfectionné », préfigurant la
« classe de perfectionnement » que Marie Taglioni parviendra à mettre en place sous la troisième République. Les élèves ne peuvent pas demeurer dans la classe supérieure plus d’un an, et pas plus de deux dans la classe « particulière » qui précède leurs débuts. Ils ne doivent pas rester à l’École au-delà de leurs dix-huit ans, âge où il faut au plus tard commencer sa carrière ; il peut arriver qu’ils soient exclus, les maîtres ayant ordre de jouer de cette mesure pour « maintenir (chez les élèves) plus de zèle et d’émulation », deux des valeurs chères à Napoléon. Pour les mêmes raisons, on introduit aussi les classements, toujours en vigueur aujourd’hui, tout comme la limite d’âge en Première division, encore fixée à dix-huit ans, et les jurys d’examens.

Démonstrations de l'École de Danse (saison 18/19)

Alors que cette école était un modèle pour l’Europe, à la fin de la période romantique, elle s’étiole. Si elle survit, c’est grâce à des personnalités à la foi sans faille, Marie Taglioni, Mme Dominique, Rosita Mauri, Carlotta Zambelli et Albert Aveline entre autres. Génération après génération, malgré l’incurie des directions successives de l’Opéra, malgré l’abandon financier des pouvoirs publics, tous chercheront à préserver l’âme de ce style, qui remonte à la fondation de l’Académie royale de danse par Louis XIV en 1661.
D’abord située rue Saint-Nicaise, puis ensuite au sein du Palais Garnier, l’École est maintenant installée à Nanterre.
Ce déménagement a été rendu nécessaire lorsque la durée de la scolarité obligatoire a été fixée à 16 ans, faisant passer implicitement les « petits rats » du statut d’apprenti à celui d’élève. Dès les années 1960, on réfléchit aux solutions nécessaires. Sous la direction de Claude Bessy, en 1987, l’École investit le bâtiment de Christian de Portzamparc, où les enfants, comme tous ceux de leur génération peuvent suivre des études jusqu’au baccalauréat parallèlement à leur formation professionnelle.  

L’École de Danse d’aujourd’hui est née avec Claude Bessy, directrice de 1972 à 2004, qui lui a donné son autonomie pédagogique avec son installation à Nanterre. Tout en gardant le schéma qu’elle avait construit mêlant avec talent tradition et vision d’avenir, Elisabeth Platel a ensuite apporté son parfum en privilégiant la virtuosité stylistique. L’École se doit de recruter des artistes aux aptitudes physiques exceptionnelles en essayant d’insuffler une respiration commune et de préserver les individualités. En 2004, un encadrement médical spécifique a été mis en place assurant la préparation physique et le devenir des futurs danseurs. Depuis plus de 300 ans, l’enseignement artistique à l’Opéra privilégie la transmission directe de maître à élèves, enseignement garant de l’École française de Danse, et assure la pérennité du Ballet. L’École – qu’on appelait encore École du Ballet de l’Opéra il y a peu – est intimement liée à celui-ci par sa structure même mais aussi par sa programmation. Parallèlement, l’École de Danse de l’Opéra national de Paris doit se plier aux exigences du Ministère de l’Éducation nationale et les liens avec l’équipe d’enseignement général, hébergée au sein même de l’École depuis 1987, ont été renforcés à travers des projets pédagogiques communs entre la formation artistique et intellectuelle. À la fin de leur cursus à l’École, les élèves sont titulaires du Diplôme National Supérieur Professionnel de Danseur et nombreux obtiennent le baccalauréat littéraire.   

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