Le cycle, l’engagement
Philippe Jordan

Chaque saison, nous redécouvrons le lien qui nous unit au public de l’Opéra de Paris, et nous le reconnaissons. Ce dialogue, parfois silencieux, mais toujours étonnamment fort, nous engage à poursuivre un tissage subtil d’approfondissement et de découverte du répertoire. C’est une chance de pouvoir, grâce à cette confiance, s’engager toujours plus avant dans l’oeuvre de certains compositeurs, sans pour autant délaisser les chemins de traverse, si nombreux, qu’offre le répertoire lyrique et symphonique.


Ainsi s’est peu à peu construite la saison 2016 / 2017. Le cycle Berlioz, engagé avec La Damnation de Faust, se poursuit avec Béatrice et Bénédict, donné en version de concert. Berlioz, grand inspirateur de Wagner… Après Les Maîtres chanteurs de Nuremberg la saison dernière, ce sont Lohengrin et un concert d’extraits de La Tétralogie qui viennent enrichir le cycle Wagner. La reprise des Contes d’Hoffmann et la nouvelle production de Samson et Dalila s’inscrivent, elles, dans une plus large traversée du répertoire français du XIXe siècle, comme un monumental prélude à Béatrice et Bénédict. Cette couleur française résonne aussi dans le répertoire du XXe siècle, et je me réjouis que Susanna Mälkki ait accepté de diriger l’Orchestre dans le Concerto pour violoncelle de Pascal Dusapin. Così fan tutte, enfin, marque ma première collaboration avec Anne Teresa De Keersmaeker – une entrée dans la trilogie Da Ponte dont je suis très heureux car elle dynamise et réaffirme l’union de la danse et de l’opéra dans cette institution. La trilogie se poursuivra sur les deux saisons suivantes. De saison en saison, nous cheminons avec les symphonies de Mahler. Ce répertoire de concert nous engage, non comme un cycle, mais plutôt à la manière d’un compagnonnage de longue haleine, à des rendez‑vous différents, d’une proximité plus rare avec le public. Cet automne, nous interprétons la Neuvième Symphonie de Mahler, avant de donner, au cours de l’hiver, la Messe en si mineur de Johann Sebastian Bach. Là encore, il s’agit d’une rencontre forte, avec un répertoire que l’Orchestre a très rarement l’occasion de donner à entendre. Enfin, l’Orchestre de l’Opéra a l’honneur de donner l’un des concerts d’ouverture de la saison 2016 / 2017 du Musikverein de Vienne, ce dont je me réjouis vivement.

Plus que d’autres peut-être, cette saison reflète les qualités d’un chœur et d’un orchestre attentifs à la découverte du répertoire et toujours tendus vers une émotion nouvelle. Philippe Jordan

"Il n’y a pas d’autre mur et barrière pour l’homme que le Ciel !"

Stéphane Lissner

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