Épisode
03
Les personnages de la Tétralogie sont principalement inspirés des retranscriptions médiévales des mythologies germanique et nordique et notamment de La Chanson des Nibelungen, épopée allemande du XIIIe siècle. En élaborant les livrets des quatre opéras qui composent L’Anneau du Nibelung, Richard Wagner a rapproché ces mythes et leurs variantes de ses autres inspirations comme la tragédie grecque et la dramaturgie shakespearienne, et ajouté ses propres interprétations.
Les Filles du Rhin
Dans la Tétralogie, les Filles du Rhin, Woglinde, Wellgunde et Flosshilde, créatures élémentaires des profondeurs du fleuve et gardiennes de l’or, forment un trio. Si, au début de l’intrigue, elles confient le secret de l’or à Alberich, c’est parce qu’il est pour elles impensable de renoncer à l’amour. Elles n’imaginent pas qu’un être puisse être à ce point assoiffé de pouvoir. Leur insouciance est l’expression d’une harmonie naïve qui les unit au monde mythique. Dans Le Crépuscule des dieux, elles tentent de convaincre Siegfried de leur rendre l’anneau. Quand celui-ci refuse, elles lui enseignent la malédiction de l’anneau et lui prédisent sa fin prochaine.
Les Nornes
Dans la mythologie scandinave, les Nornes se caractérisent par leur capacité à décider du cours des choses ou tout au moins à le prédire. Ces trois créatures irréelles sont le pendant, dans la mythologie germanique, des trois parques helléniques. Filles d’Erda, elles tissent le fil des destinées et sont la mémoire du monde. Les trois Nornes de la Tétralogie ont un rôle distinct. La première incarne le passé, la deuxième le présent, la troisième l’avenir. Comme leur mère, Erda, on les associe à l’obscurité et à la nuit, c’est-à-dire à une forme de connaissance intuitive et visionnaire.