VI. Don Giovanni (1994-1996) et Così fan tutte de Mozart (2005-2006)

VI. Don Giovanni (1994-1996) et Così fan tutte de Mozart (2005-2006)

Au milieu des années 1980, Patrice Chéreau participe de près aux débats entourant le projet de l’Opéra Bastille. Sa mise en scène de Don Giovanni aurait dû figurer dans la saison inaugurale de la nouvelle salle, mais c’est finalement en 1994, au festival de Salzbourg, qu’est montée la production. Pour ce dramma giocoso, Patrice Chéreau reprend avec Richard Peduzzi l’idée d’un décor mural protéiforme, déjà expérimenté pour Lucio Silla. À la fin de l’opéra, un pan de mur est démoli par l’immense sculpture de la tête du Commandeur, qui vient s’écraser sur le corps de Don Juan. Pour le metteur en scène, l’histoire du libertin montre une « Lulu au masculin », renvoyant au « mythe de celui qui séduit et détruit » et qui, « détruisant, se détruit lui-même ».

Après une interruption de dix ans, Chéreau réapparaît sur la scène lyrique avec un troisième opéra de Mozart : Così fan tutte. Pour raconter les tourments de ces deux jeunes couples, qui mettent dangereusement leur amour à l’épreuve de la fidélité, il prend le contrepied de la réputation d’œuvre comique attachée à l’opéra : « Et si Così était tout sauf pétillant et léger ? ». Chéreau entend révéler les subtilités discrètes et sombres de la relation amoureuse, et dépeint une mélancolie qui véhicule de profondes blessures. Pour cette production, il fait le choix d’un anti-décor : l’espace vide d’un plateau de théâtre mis à nu, qui n’est pas sans évoquer ses débuts de metteur en scène lyrique à Spoletto, avec L’Italienne à Alger.  

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